Si cela peut le consoler, sa défaite, aussi difficile soit-elle, ne présage en rien du champion qu'il sera demain. Il y a de nombreux indicateurs pour (essayer de) détecter le futur d'un joueur et si les résultats sont, bien sûr, un critère important, il y en a beaucoup d'autres : le jeu, l'attitude, la marge de progression, la compétitivité et parfois ce "je-ne-sais-quoi" qui fait qu'un joueur se distingue des autres, par son style ou par sa façon d'être. Il y a aussi un facteur X, des paramètres incontrôlés rendant impossible la prédiction de l'avenir. Mais c'est la règle n°1 des chasseurs de têtes : un joueur qui se fond dans le moule a peu de chances de sortir du lot.
C'est pour cela que si la conquête de mon épreuve juniors est un accomplissement magistral sur le plan sportif, ça n'est pas non plus une fin en soi pour ceux qui visent plus haut. D'ailleurs, la lecture du palmarès fait apparaître des noms qui sont devenus extrêmement connus, d'autres beaucoup moins. Le tennis de haut niveau n'est pas un sprint mais une course de fond, avec des points de passage intermédiaires dont les juniors font partie. Les enjeux sont énormes, mais ce ne sont pas forcément les premiers à ces points de passage qui seront les premiers à l'arrivée.