Docteur Roger et Mister Federer ?

Au 2e tour de l’US Open, Roger Federer a peiné, mais gagné. Deux visages pendant le même match : inquiétant ?

Smiling Roger Federer after a second round match win at the 2019 US Open©Corinne Dubreuil/FFT
 - Myrtille Rambion

Deux visages. Deux langages du corps. Pour deux matches dans la même rencontre.

À l’instar de son premier tour, où il avait concédé le premier set face au qualifié indien Sumit Nagal avant de passer en mode croisière (4/6, 6/1, 6/2, 6/4), Roger Federer a pris un départ diesel, ce mercredi au deuxième tour de l’US Open.

Handshake between Roger Federer and Damir Dzumhur at the 2019 US Open©Corinne Dubreuil/FFT

Neuf jeux seulement


Le Suisse aux vingt titres du Grand Chelem a même fait pire, puisqu’il a concédé un 4-0 en un petit quart d’heure contre le 99e mondial Damir Dzumhur.

Avant de laisser filer la première manche 6-3. Sans finalement plus de conséquences : Roger s’est fait violence pour (re)-devenir féderesque et ne plus perdre que neuf jeux dans les trois sets suivants (3/6, 6/2, 6/3, 6/4).

Inquiétant ? Surtout deux fois de suite ? Le récent finaliste de Wimbledon et 3e mondial, oui, à 38 ans !, a tout de suite tenu à tempérer lorsque la question lui a été posée à l’issue du match.

Reaction from Roger Federer during gis second round match at the 2019 US Open©Corinne Dubreuil/FFT

Le spectre de Wimbledon plane

“Par le passé, a-t-il analysé, je me suis déjà retrouvé à plusieurs reprises dans ce genre de situations, où l’on traverse une petite phase de départs pas terribles dans les matches et où du coup, tout le monde est là : mais qu’est-ce que tu vas faire ?!

Réponse : “Eh bien c’est simple : retour à la case départ et retour au travail. On refait les mêmes choses et on espère que cela va finir par mieux se passer. Quand cela arrive comme cela deux fois de suite, c’est juste un peu plus frustrant encore.“



Reste que le spectre des deux balles de match manquées par “RF“ en finale à Londres il y a un mois et demi plane forcément au-dessus de ces performances en demi-teinte face à des adversaires qui, sans vouloir leur manquer de respect, semblent largement à la portée de ses standards habituels.

Dans la tête des spectateurs du Arthur Ashe Stadium, dans celle des journalistes, mais aussi -et surtout- dans celle de l’intéressé, qui a profité de vacances en famille à sillonner les routes suisses au volant d’un camping-car pour tenter d’oublier cet épisode anglais.

Roger Federer walking on the Arthur Ashe Stadium at the 2019 US Open©Corinne Dubreuil/FFT

(Sous) le toit du monde


“La seule chose qui compte
, a poursuivi Roger Federer, c’est de savoir si vous êtes prêt à 100% pour la bataille, si vous êtes en bonne forme et si vous êtes heureux d’être là. Ensuite, me concernant, je me prépare pour être à mon pic durant les tournois du Grand Chelem car il faut aussi se donner toutes les chances.“

Petit détail, mais qui a d’autant plus son importance à 38 ans : en ce mercredi noyé sous les eaux à Flushing Meadows, Roger Federer a, lui, pu jouer son deuxième tour sous le toit du central new-yorkais, contrairement à son futur adversaire, Lucas Pouille ou Daniel Evans, qui ne bénéficiera donc pas d’un jour de repos avant son duel face au Suisse.

“J’ai bien conscience que cela m’aide moi mais que cela n’aide pas les autres gars“, a reconnu le Suisse. Avant de conclure : “Ça va être dur pour eux, mais disons que par une journée comme celle-ci, je tire sûrement un petit avantage en rapport avec tout ce que j’ai accompli dans le tennis et au niveau de mon classement.“