Suite à l’annonce de sa retraite, Ashleigh Barty a également émis le souhait d’être retirée le plus rapidement possible du classement WTA. En conséquence, le tennis féminin aura officiellement une nouvelle patronne à la fin du tournoi de Miami : Iga Swiatek.
Iga Swiatek, nouvelle N°1 mondiale en mission
Qualifiée pour les huitièmes de finale à Miami, Iga Swiatek est assurée de devenir la première joueuse polonaise de l'histoire à occuper la place de numéro un mondiale.
La récompense d’un début de saison exceptionnel
Les superlatifs vont commencer à manquer pour qualifier le début d’année 2022 d’Iga Swiatek. Déjà demi-finaliste à l’Open d’Australie, la native de Varsovie reste sur une impressionnante série de treize victoires consécutives. Alternant les performances écrasantes et les succès renversants, elle a triomphé à Doha puis à Indian Wells en écartant tour à tour de prestigieuses concurrentes. Un envol quasi parfait qui justifiait déjà pleinement sa deuxième place mondiale et qui l’amenait inévitablement à songer au trône occupé alors par Ash Barty. "Être première, maintenant, c’est vraiment possible. Je vais donc y réfléchir un peu plus mais je dois surtout continuer à faire ce que j’ai toujours fait et ne pas me mettre la pression" avait-elle déclaré après son sacre dans le désert californien.
De réelle possibilité, son accession au sommet du tennis féminin est donc devenue réalité suite à l’annonce d’Ashleigh Barty la semaine passée. En décidant de mettre un terme à sa carrière et en se retirant du classement, l’Australienne passe ainsi le relais à la Polonaise plus tôt que prévu. "Il n’y a pas de meilleure personne (pour prendre cette place). Elle apporte une énergie et une fraîcheur incroyables sur le court. J’espère qu’elle pourra continuer à être elle-même, à faire les choses à sa manière et à poursuivre sa carrière et ses rêves" a confié la championne de l’Open d’Australie à propos de son héritière.
Si ce nouveau statut ne sera officiel que lundi 4 avril au lendemain de la finale du tournoi de Miami, Iga est d’ores et déjà assurée de devenir la 28e joueuse à occuper la place de N°1 mondiale, la plus jeune depuis Caroline Wozniacki en 2010. Ses deux derniers succès face à Viktorija Golubic (6/2, 6/0) et Madison Brengle (6/0, 6/3) lui confèrent une avance suffisante. "Je suis satisfaite et fière d’occuper cette place. J’ai l’impression que mon jeu va dans la bonne direction et mon objectif est de rester N°1 et de continuer de faire ce que je fais […] A vrai dire, je n’avais jamais imaginé ce moment, j’ai travaillé jour après jour et j’ai bien joué mais je n’avais pas la conviction que ça pouvait vraiment arriver. C’est encore plus surréaliste pour moi !" a expliqué la première numéro un Polonaise de l’histoire (hommes et femmes confondus) à Miami.
Progression constante et métamorphose
Actée par la décision de Barty, cette passation de pouvoir accélérée ne doit pas faire oublier l’incroyable parcours d’Iga Swiatek. Classée au 54e rang lors de son triomphe surprise mais écrasant à Roland-Garros 2020, elle n’aura eu besoin que d’un an et demi pour conquérir la première place mondiale. Une progression constante qui l’aura notamment vue atteindre au moins le stade des huitièmes de finale dans chaque tournoi du Grand Chelem, sans oublier son premier titre WTA 1000 à Rome avant les deux suivants en février et mars cette année.
Mais cette consécration est également le fruit d’un travail acharné et d’un changement de méthode, opéré à l'intersaison sous la houlette de son nouveau coach Tomasz Wiktorowski. "Il m’a convaincue de changer mon approche du tennis. Je suis plus agressive sur le court et j’adore ça. Au début j’étais sceptique donc je le remercie de m’avoir montré une perspective différente" analysait-elle suite à son succès à Doha.
Des progrès dans le jeu mais aussi sur le plan mental. Si elle n’a pas l’intention d’enfermer ses émotions, elle parvient désormais à les contrôler et à faire les bons choix en toutes circonstances. "Mentalement, je sens que je suis désormais capable de rester calme et de trouver des solutions. Avant, je me battais avec mes émotions et je ne faisais pas les bons choix […] Quand je perdais, j’avais l’impression que ma vie était ratée, que toute mon existence était remise en cause. Maintenant, je mets plus de distance et les choses sont plus claires. Je suis plus calme et j’ai davantage de confiance, c’est la clé. Et tout ça vient avec l’expérience" poursuivait-elle en évoquant sa collaboration payante avec sa psychologue, Daria Abramowicz.
Objectif "Sunshine double"
Titrée lors des deux derniers tournois WTA 1000, Swiatek pourrait bien devenir la quatrième joueuse de l’histoire seulement à enchaîner Indian Wells et Miami et ainsi réaliser le fameux "Sunshine double" comme Steffi Graf (1994 et 1996), Kim Clijsters (2005) et Victoria Azarenka (2016) avant elle. Loin de faire peser une pression intenable sur ses épaules, son nouveau rang semble plutôt lui conférer une motivation supplémentaire. "Je ne sais pas ce qui va se passer après le tournoi. L’adrénaline va peut-être redescendre et j’aurai plus de temps pour stresser mais pour l’instant je me sens bien. Ce n’est pas du tout perturbant, c’est plutôt motivant ! Je sais que le classement peut mettre la pression, je l’ai ressentie lorsque je suis entrée dans le Top 10 puis dans le Top 5 et je ne veux pas que ça se reproduise. Je reste concentrée sur mon jeu" a analysé la championne.
Ses deux dernières victoires express n’ont fait que confirmer son état de grâce. Avant même la saison sur terre battue – historiquement sa surface de prédilection – Iga Swiatek est en mission. Coco Gauff, sa prochaine adversaire en huitièmes de finale à Miami, est prévenue.
Déjà posée à propos de Daniil Medvedev chez les hommes, la question de sa capacité à rester au sommet trouvera prochainement une réponse.