Victorieux de son premier tour à New York (7/5, 6/2, 6/3 contre Soonwoo Kwon), Alexei Popyrin est revenu sur ses ambitions, son niveau de confiance depuis son sacre aussi beau qu’inattendu à Montréal et sur son titre chez les jeunes, Porte d’Auteuil.
Interview Popyrin : "Je peux rivaliser avec les meilleurs joueurs du monde"
Sept ans après son sacre en juniors à Roland-Garros, l’Australien est dans la forme de sa vie en ce début d’US Open.
"Disputer des Grands Chelems en juniors est très important"
Sur le circuit masculin, il est généralement admis qu’un sacre en juniors dans un tournoi du Grand Chelem présage – pour peu qu’on soit épargné par la malchance et les blessures – d’une place dans le top 100 mondial et d’une belle carrière professionnelle.
Nombreux sont d'ailleurs les grands noms de la discipline à avoir confirmé leurs exploits précoces avec un titre en Majeur chez les séniors, à l’image de Roger Federer, Andy Murray ou encore Iga Swiatek. Mais certains prennent plus de temps que d’autres à trouver leurs repères. Mais quel que soit le parcours, les solides bases acquises lors d’une victoire en juniors finissent souvent par payer.
Alexei Popyrin a connu ce bonheur précoce sur les courts en terre battue de la Porte d’Auteuil, en 2017. Depuis, l’Australien n’a cessé de progresser au classement mais n’est encore jamais parvenu à rallier la deuxième semaine d’un Grand Chelem.
"J’ai l’impression que ça fait une éternité, a-t-il confié à rolandgarros.com. Ça fait sept ans, c’était il y a très longtemps. Je ne me souviens plus vraiment comment ça s’est passé, mais à l’époque, c’était un énorme accomplissement. Quand on y repense, on se dit que ce titre n’était (peut-être) pas si impressionnant… C’était formidable de remporter un Grand Chelem, c’est certain, mais la suite a été plus difficile."
Malgré tout, une telle victoire est toujours source de confiance pour un joueur, car il sait qu’il peut gérer la pression et qu’il est préparé à affronter l’intensité qu’exige le tennis professionnel. "Le fait de disputer des tournois du Grand Chelem en juniors est très important, parce que ça donne une idée de ce qui nous attend quand on arrive sur le circuit professionnel. Quand on y parvient enfin, on n’est pas intimidé, a poursuivi le natif de Sydney. À l’époque, j’avais affronté plusieurs joueurs de très haut niveau, notamment Dominic Thiem, contre qui je me débrouillais bien. C’était un vrai plus et c’est un excellent moyen de s’améliorer."
"Mon niveau de confiance est très haut en ce moment"
Revenons en 2024. A l’occasion de cet US Open, Popyrin est au plus haut de sa forme, fraîchement auréolé du plus beau titre de sa carrière, glané il y a 15 jours à Montréal, où il est devenu le premier Australien sacré en Masters 1000 depuis Lleyton Hewitt en 2003. Du haut de son mètre-quatre-vingt-seize, c'est un excellent serveur qui a toujours fait montre de son talent. Mais sa série de victoires, toutes plus serrées les unes que les autres, face à Ben Shelton, Grigor Dimitrov, Hubert Hurkacz, Sebastian Korda et Andrey Rublev, marque un tournant majeur dans sa carrière.
"Je pense que tout le monde savait que j’avais le niveau pour battre un joueur du top 10, mais ces dernières années, je n’avais jamais réussi à confirmer après une victoire. Mais lors de ma semaine canadienne, j’y suis parvenu, a-t-il ajouté. Mon niveau de confiance est très haut en ce moment. Comment ne pas être en confiance après une telle victoire ? C’est toujours bon d’arriver sur le court dans cet état d’esprit et j’espère que ça va durer."
Entre la terre battue et le dur, le cœur de l’Australien balance. Il s’affirme davantage comme un joueur complet, performant sur toutes les surfaces grâce à un travail acharné mené avec ses entraîneurs, Xavier Malisse et Neville Godwin. Il a ainsi gagné en régularité mais s’est aussi attaché les services d’un psychologue du sport pour renforcer son mental.
Au troisième tour de l’US Open, l’Australien pourrait affronter le quasi-invincible Novak Djokovic, qu’il a bien malmené à l’Open d’Australie et à Wimbledon, s’inclinant à chaque fois en quatre sets. "Je pense que ces matchs montrent que je peux rivaliser avec les meilleurs joueurs du monde. Ce que j’en retiens, c’est que je me sentais plutôt à l’aise, je n’étais pas intimidé. Je suis entré sur le court avec la sensation que je disputais un match comme les autres. C’est un état d’esprit qui vient avec la maturité et l’expérience, et ça m’est venu naturellement dans ces deux matchs" a-t-il conclu.
Reste désormais à savoir si son récent sacre et sa forme actuelle lui permettront de rivaliser, en cas de troisième affrontement avec le "Djoker" en 2024…