Comme le souligne très bien Ons Jabeur, le peuple tunisien entretient un lien particulier avec Roland-Garros.
"De nombreux Tunisiens ont découvert le tennis grâce à Roland-Garros", affirme-t-elle dans un entretien accordé à rolandgarros.com.
Malgré les pépins physiques, la Tunisienne reste optimiste pour Roland-Garros.
Comme le souligne très bien Ons Jabeur, le peuple tunisien entretient un lien particulier avec Roland-Garros.
"De nombreux Tunisiens ont découvert le tennis grâce à Roland-Garros", affirme-t-elle dans un entretien accordé à rolandgarros.com.
Le tournoi parisien est en effet très suivi dans les pays d’Afrique du Nord, où la plupart des courts de tennis sont en terre battue.
Ce sont d’ailleurs ses qualités sur cette surface qui ont permis à Jabeur d’atteindre le plus haut niveau mondial.
Finaliste malheureuse contre Elina Svitolina en simple juniors lors de l’édition 2010, l’adolescente alors âgée de 16 ans a remporté le titre l’année suivante contre Monica Puig, devenant la première joueuse issue d’un pays arabe à glaner un tournoi du Grand Chelem.
Depuis, la Tunisienne a parcouru bien du chemin, atteignant le deuxième rang mondial après une saison 2022 constante marquée par deux finales en Majeur à Wimbledon et à l’US Open ainsi qu’un titre en WTA 1000 à Madrid.
Au-delà de son succès dans la capitale espagnole, Jabeur a mené une formidable campagne sur terre battue l’an dernier en disputant les finales des tournois de Charleston et de Rome et en atteignant les quarts de finale à Stuttgart. Figurant parmi les favorites derrière Iga Swiatek à la veille de Roland-Garros 2022, elle a pourtant été surprise dès le premier tour par la toujours dangereuse Magda Linette.
La joueuse de 28 ans a néanmoins su se ressaisir, en se hissant donc en finale de Wimbledon quelques semaines plus tard.
Diminuée physiquement en début de saison, Jabeur a dû faire l’impasse sur les tournois du Moyen-Orient en février.
Rapidement éliminée à Indian Wells et à Miami, la Tunisienne a cependant retrouvé sa forme et son jeu pour s’imposer à Charleston, prenant sa revanche sur Belinda Bencic qui l’avait emporté l’an passé.
"Ce titre était très important. La semaine de préparation a été bonne, sans douleurs. J’ai ensuite gagné en confiance au fil des matchs", explique-t-elle concernant son succès sur la terre battue de Charleston. J’avais de bonnes sensations, j’ai joué le tennis qu’il fallait et tout s’est parfaitement déroulé. Je pense avoir livré la meilleure finale de ma carrière. Toutes les planètes étaient alignées".
Surfant sur une excellente dynamique, Jabeur a brillé à Stuttgart en écartant Jelena Ostapenko et Beatriz Haddad Maia pour retrouver la numéro 1 mondiale Iga Swiatek dans le dernier carré. Elle a toutefois dû abandonner dès les premiers échanges en raison d’une blessure au mollet.
À nouveau écartée des courts pendant trois semaines, la Tunisienne n’a pas pu défendre son titre à Madrid.
Son retour à Rome la semaine dernière ne s’est pas déroulé comme prévu puisqu’elle a été éliminée dès le premier tour par son amie et ancienne numéro 2 mondiale, Paula Badosa. Jabeur n’a toutefois pas perdu espoir et a même montré quelques signes rassurants durant le deuxième set contre l’Espagnole, qui revient progressivement au plus haut niveau après avoir quitté le Top 30 ce mois-ci.
"Je continue d’aller de l’avant, sans oublier qui je suis et ce que j’ai pu accomplir jusqu’ici", lance l’actuelle numéro 7 mondiale. Le jeu est là, je dois simplement retrouver ma forme physique et je verrai ce qu’il adviendra. Je n’ai pas été aidée par le tirage à Rome. J’espérais avoir un tableau plus favorable, mais c’est le tennis. Concernant Paula, je pense que sa place se situe bien plus haut dans la hiérarchie".
Si Jabeur peut jouer sur toutes les surfaces, son style est particulièrement adapté à la terre battue, qui lui permet de préparer ses coups et d’utiliser à merveille ses redoutables amorties.
Le mois dernier, Iga Swiatek affirmait être actuellement la meilleure joueuse sur terre battue aux côtés d’Ons Jabeur. Et la Tunisienne ne semble pas contredire la double championne de Roland-Garros.
"Je pense faire partie des meilleures sur terre battue. Iga est incroyable et je suis très flattée de cette déclaration, confie-t-elle. Il faut réussir à s’adapter à toutes les surfaces. Les joueuses complètes sont rares. J’adore jouer sur terre battue. C’est probablement la seule surface sur laquelle je n’ai pas besoin d’enchaîner les matchs pour bien jouer. Je l’ai démontré à Charleston".
Les espoirs de Jabeur à l’occasion de Roland-Garros restent les mêmes, qu’elle soit dans une forme optimale ou en manque de rythme. Étonnamment, il s’agit du seul tournoi du Grand Chelem dans lequel la Tunisienne n’est pas encore parvenue à passer le stade des huitièmes de finale, qu’elle a atteint en 2020 et 2021.
"Peu importe si j’arrive avec plus ou moins de confiance et de matchs dans les jambes. Je n’ai pas disputé beaucoup de rencontres cette année et c’est peut-être une bonne chose. Je vais simplement essayer d’aller le plus loin possible, explique l’intéressée. J’aborde peut-être plus légèrement cette édition, mais j’aime la pression. J’en ai besoin pour rester concentrée et pratiquer un bon tennis. Ma priorité est d’arriver dans une forme physique optimale. Ainsi, je pourrai mieux enchaîner les tours. En me préparant bien pendant deux semaines, je pourrai obtenir de bons résultats à Roland-Garros".
Pendant sa convalescence, Jabeur a pu observer les numéros un et deux mondiales, à savoir Iga Swiatek et Aryna Sabalenka, s’affronter coup sur coup lors des finales de Stuttgart et de Madrid, chacune s’adjugeant un titre.
Les poids lourds du circuit WTA affichent une régularité remarquable depuis deux ans. Swiatek, Sabalenka, Jabeur, Rybakina ou encore Pegula répondent généralement présentes dans les grands rendez-vous.
Si cela donne lieu à des duels très passionnants pour les fans de tennis féminin, Jabeur estime quant à elle que tous les matchs sont intéressants, quel que soit le résultat.
"Je ne suis pas contre un peu de changement. C’est bien aussi d’avoir un peu de suspense. Autrement, les fans se lassent, poursuit la Tunisienne, qui a fait partie du prestigieux casting de la série documentaire Break Point, diffusée sur Netflix. Les meilleures sont au rendez-vous et c’est une bonne chose. Mais c’est toujours intéressant lorsqu’elles sont challengées ou que quelqu’un crée la surprise. Le tennis féminin est d’une manière générale très attrayant.
Peu importe l’opposition, peu importe le niveau ou la différence de classement, les vrais amateurs apprécieront toujours le spectacle. Il est important que les meilleures joueuses soient repoussées dans leurs derniers retranchements. Après tout, celles qui dominent actuellement le classement sont arrivées là car elles ont réussi à bousculer la hiérarchie en place. C’est ainsi que les belles histoires s’écrivent".
Ses premiers souvenirs de Roland-Garros remontent à l’époque où elle évoluait encore en juniors. La Tunisienne reconnaît ne pas avoir regardé beaucoup de matchs pendant son enfance, préférant être sur le court que derrière un écran.
Les choses n’ont pas changé pour la native de Ksar Hellal, qui suit toutefois quelques joueuses avec attention. "Sans forcément regarder l’intégralité de leurs matchs, je suis impressionnée par la puissance d’Aryna ainsi que par le mental et l’abnégation d’Iga sur le court. Je suis également subjuguée par les points incroyables de Petra Kvitova. J’apprécie probablement ce que je n’ai pas, ce que je n’arrive pas à faire et je recherche en elles l’opposé de mon jeu", admet-elle.
Jabeur s’est envolée de Rome vers la Tunisie afin de s’y entraîner pendant une semaine, avant de poursuivre sa préparation pour Roland-Garros à Paris.
Tandis que d’autres se précipiteraient vers leur restaurant ou monument préféré dès leur arrivée dans la capitale française, la droitière a une routine différente. Elle en profitera plutôt pour rendre visite à sa sœur ainsi qu’à sa nièce et à son neveu, qui habitent non loin des courts de la Porte d'Auteuil.
Entourée de sa famille et en confiance après une bonne préparation, Jabeur pourrait bien faire sensation à Paris.