Premier quart de finale, première demi-finale et maintenant, première finale en Grand Chelem ! Jasmine Paolini est sur un nuage depuis le début de l'année et en lévitation dans ce Roland-Garros. L'Italienne, qui fera son entrée dans le top 10 à l'issue de la quinzaine, revient sur sa sensationnelle qualification pour la finale, où elle retrouvera la triple championne de Roland, Iga Swiatek.
Jasmine Paolini : "Je n'ai jamais rêvé de me retrouver là"
Après sa nette victoire face à Mirra Andreeva en demi-finales, Jasmine Paolini revient sur sa qualification en finale du tournoi
Vous allez jouer une finale en Grand Chelem. En avez-vous déjà rêvé ?
Jasmine Paolini : Je ne sais pas trop, c'est une question difficile ! Bien sûr, je regardais les finales des tournois du Grand Chelem, je regardais les Italiennes et toutes les joueuses qui les gagnaient. Mais m'imaginer à leur place, c'était compliqué. Bien sûr, je l'espérais, mais là, à l'instant T, c'est quelque chose de totalement fou pour moi. Je suis tellement heureuse et surprise en même temps.
De quoi rêviez-vous dans le tennis quand vous étiez petite ?
Quand j'ai commencé à jouer au tennis, j'étais juste contente d'en faire. Je ne rêvais pas trop, je jouais juste pour le plaisir. Ensuite, j'ai commencé à m'entraîner pour être joueuse de tennis professionnelle, je rêvais de le devenir. Mais je n'ai jamais rêvé d'être n°1 mondiale, championne en Grand Chelem... Je n'ai jamais eu de rêve aussi grand. Je n'ai peut-être même jamais rêvé d'être dans le top 10 ! Enfin, je l'espérais mais je n'y croyais pas vraiment.
Ensuite, j'ai commencé à croire, à rêver, mais à des choses qui me semblaient accessibles, pas trop lointaines. Ce qui, je pense, n'est pas une très bonne chose parce que c'est important de rêver. Moi, j'ai commencé à rêver étape par étape. Ça m'a d'ailleurs toujours surprise quand je voyais des interviews de "Nole" quand il était petit, dans lesquelles il disait qu'il avait toujours voulu être n°1 mondial, remporter Wimbledon... Je me suis dit : "C'est incroyable de pouvoir rêver de ce genre de choses quand on est enfant." Ou Jannik (Sinner), quand il avait 15 ans, qui disait que son rêve était de devenir n°1 mondial. Pour moi, c'est différent, je n'ai jamais rêvé de me retrouver en finale de Grand Chelem. Mais je suis là ! Et je suis tellement heureuse. Je crois que je suis une personne un peu différente des autres...
Votre sourire est communicatif, on a l'impression qu'il ne vous lâche quasiment jamais...
Je ne suis pas toujours comme ça, mais j'essaie de l'être. Pour être honnête, je souris beaucoup, comme vous le voyez ! (Rires) Mais ce n'est pas toujours comme ça. Quand je ne souris pas, ça veut dire que je ne me sens pas très bien. Mon coach est toujours inquiet quand il voit que je ne souris pas à l'entraînement ou en match. Il me dit toujours de prendre du plaisir, de sourire parce que c'est important pour moi en tant que personne. J'ai besoin de sourire, de ne pas me prendre la tête. Ce n'est pas toujours facile parce que les choses ne vont pas toujours comme on le voudrait. Mais je suis heureuse d'être comme ça, de beaucoup sourire ! (Rires)
Y'a-t-il eu un moment de bascule particulier dans votre carrière pour que vous performiez autant ces derniers mois ?
Non, je ne crois pas qu'il y ait eu de moment où quelque chose a changé, ça a plutôt été un long processus. J'ai commencé à jouer de mieux en mieux contre les grandes joueuses alors qu'avant, je prenais toujours 6/1, 6/1 ou 6/2, 6/1, il n'y avait pas match...
Après, j'ai commencé à vraiment à me rapprocher de leur niveau en match. Je les perdais quasiment tous, mais je m'en approchais de plus en plus et ça m'a aidée à prendre confiance en moi. Aujourd'hui, avec les victoires engrangées, j'ai acquis davantage de confiance en mon jeu et en moi. Maintenant, je vais sur le court en ayant à l'esprit que je peux gagner le match et je crois que c'est ça, le vrai déclic.