4 raisons qui font de Kiki Bertens une favorite de Roland-Garros

La Néerlandaise s’est offert son plus gros titre en battant Simona Halep à Madrid. De quoi en faire une des favorites à Paris.

 - Amandine Reymond

Après Belinda Bencic à Indian Wells, Ashley Barty à Miami, c’est cette fois Kiki Bertens qui s’est offert le troisième tournoi Premier Mandatory de la saison en battant Simona Halep en finale à Madrid. Une victoire éclatante sur la tenante du titre à Paris qui fait d’elle la quatrième joueuse mondiale et l'une des candidates à surveiller de très près à deux semaines du début de Roland-Garros. 

Elle a les armes pour réussir sur terre battue 

Revers slicé qui s’enfonce dans la terre et oblige les adversaires à de gros efforts pour relever la balle, coup droit lifté très efficace, Kiki Bertens possède des armes clés pour s’imposer sur terre battue. Et son service, redoutablement efficace et difficile à lire pour ses adversaires en est une autre, notamment lorsqu’il s’agit de sauver des balles de break comme elle l’a remarquablement fait à Madrid pour devenir la première joueuse à remporter le titre sans avoir perdu le moindre set tout au long de son parcours. 

Également à l’aise au filet grâce à son expérience du double (dix titres remportés), Kiki a progressé dans les rallies de fond de court qu’elle affectionne mais elle sait aussi venir chercher les points au filet. Elle l’a montré à plusieurs reprises face à Simona Halep. Des progrès qu’elle attribue en grande partie à son coach Raemon Sluiter, ex-46e mondial. "Depuis que je travaille avec lui, j’ai énormément progressé car on a très souvent joué ensemble et il frappe la balle si fort que j’ai dû m’adapter, souriait-elle en conférence de presse à Madrid".



Elle l’a déjà prouvé

Avoir les armes pour rivaliser avec les meilleures sur terre battue c’est bien. Avoir déjà prouvé qu’on peut les battre, même dans les plus gros tournois, c’est mieux. Et c’est exactement ce que Kiki Bertens a fait. Et ce bien avant son titre à Madrid. 

En 2016, c’est à Paris qu’elle s’était révélée au grand public en atteignant les demi-finales de Roland-Garros avec au passage de belles victoires sur Angelique Kerber au premier tour et Timea Bacsinszky en quarts avant de céder contre Serena Williams au terme d’une rencontre accrochée (7/6, 6/4).

A Madrid, avant de remporter le titre contre la championne de Roland-Garros 2018, la Néerlandaise avait aussi signé une victoire probante contre celle qui l'avait privée de titre dans la capitale espagnole l'an dernier, Petra Kvitova, qui est l’une des deux seules joueuses à l’avoir battue sur terre cette année avec Maria Sakkari (Charleston).

C’est d’ailleurs sur cette surface qu’elle a remporté six de ses neuf titres en simple. "Sur terre, je sens vraiment que je peux jouer mon jeu. Même quand je ne joue pas très bien, je ne panique pas, alors que ça arrive un peu trop souvent sur les autres surfaces, reconnaissait-elle dans un sourire. Mais sur terre je me sens en confiance. Je sens bien mon jeu et c’est plus facile de retourner pour moi car je peux me mettre un peu plus loin."

Elle a surmonté ses doutes

Demi-finaliste à Roland-Garros en 2016, Kiki Bertens a pourtant bien songé à se retirer du circuit professionnel. "En 2017, je n’arrivais pas vraiment à me concentrer sur le tennis. L’année a été plutôt bonne pour moi mais je n’étais pas heureuse du tout sur le court. Je stressais trop, je ne prenais aucun plaisir, avait-elle confié juste après son titre à Saint-Pétersbourg en février. J’ai failli arrêter de jouer. Il fallait que je prenne du recul, que je redéfinisse mes priorités. Et c’est ce que j’ai fait pendant les vacances. Je me suis fixé de nouveaux objectifs pour 2018 et ça s’est plutôt très bien passé. Ça a été ma meilleure saison jusqu’à maintenant. Maintenant j’essaie juste de prendre du plaisir avec mon jeu. J’apprécie la vie sur et en dehors du court. Je suis une personne vraiment heureuse en ce moment."

La Néerlandaise a réussi à trouver un équilibre en s’ouvrant davantage à ses proches à commencer par son entraîneur Raemon Sluiter, ex-46e mondial et son physio qu’elle épousera d’ailleurs en fin d’année. Forte de ses récents succès, elle s’autorise à rêver plus grand.

"Évidemment, que j’y pense mais il y a encore beaucoup de chemin à faire, a-t-elle répondu lorsqu’on lui a demandé si son objectif était de gagner Roland-Garros. Mais oui, après cette semaine je me sens très bien. Je sais que je peux battre beaucoup de filles. Je peux rivaliser avec les meilleures sur terre et j’en suis très heureuse mais bien sûr, on verra dans quelques semaines qui gagnera Roland-Garros."

Elle a la réussite des champions 

La chance sourit à ceux qui la provoquent. Et ça, Kiki Bertens sait le faire. Elle l’a d’ailleurs pu le constater lors de la finale à Madrid contre Simona Halep à l’image de ce point un peu fou remporté à 4-3, 30-15, dans le deuxième set grâce à un "touch" alors qu’elle avait complètement boisé son smash penalty. "Oui j’ai peut-être eu un peu de chance dans ce match, souriait-elle après son titre à Madrid. A ce moment-là j’ai fait un bois et la balle l’a touchée, (sourire) mais parfois vous avez besoin d’un peu d’aide (rires)."