La saga des Héritiers, 1 : Borna Coric

Ils ont brillé en 2018 et sont l'avenir. Tennis, personnalité, hobbies : on vous dit tout.

Borna Coric at the 2018 Rolex Paris Masters©Corinne Dubreuil/FFT
 - Myrtille Rambion

Le n°2 de l’équipe de Coupe Davis croate n’a pas attendu la finale de la campagne 2018 face à la France pour attirer les projecteurs.

À 22 ans, Borna Coric achève la saison la plus aboutie de sa jeune carrière : vainqueur du tournoi de Halle, il a également atteint sa première finale en Masters 1000 à Shanghai et été remplaçant au Masters. Son classement parle pour lui : 12e mondial, soit son meilleur jusqu’ici.

Qui est Borna Coric ? Éléments de réponse.

Borna Coric close up at Roland-Garros 2018©Corinne Dubreuil/FFT
“Baby Djokovic“ tendance “Rafa“


À ses (tout) débuts, Borna Coric a été surnommé “Baby Djokovic“, tant sa silhouette jusque dans l’épi de cheveux, son revers à deux mains et son jeu du fond du court faisaient penser à une version bêta du Serbe. Si les relations amicales entre les deux hommes ont pu renforcer cette impression, il y a pourtant une autre filiation à aller chercher du côté d’un autre prestigieux aîné…

En 2013, quelques mois après son titre à l’US Open juniors et alors qu’il n’a que 17 ans, Borna est appelé par Rafael Nadal, l’une de ses idoles, pour partager ses entraînements de décembre à Porto Cristo, à Majorque. Moins d’un an plus tard, en quarts de finale du tournoi de Bâle, Coric devient le plus jeune joueur à battre l’Espagnol.




Le Croate a par ailleurs une manie qu’il partage avec le roi de Roland-Garros : celle d’aligner ses bouteilles d’eau avec une méticulosité poussée à l’extrême. Juste après son sacre new-yorkais, il avait expliqué : “c’est mon truc à moi. Je fais ça au début de chaque match, je place les bouteilles exactement au même endroit que le premier jour du tournoi.“

Polyglotte, mais pas toujours


Comme Novak Djokovic, en revanche, Borna Coric a un don pour les langues. Outre le croate, il parle ainsi allemand et anglais. Mais moins bien le chinois, comme les spectateurs du dernier Masters 1000 de Shanghai ont pu le constater, avec le sourire.

“Ça fait quatre semaines que je suis en Chine et j’ai vraiment essayé d’apprendre le chinois, a-t-il lancé au public. Mais je n’y arrive pas !“ Même pas à dire “bonjour tout le monde“, comme vous allez pouvoir le découvrir dans la vidéo ci-dessous. Visiblement très amusé, Novak Djokovic, son tombeur en finale, est venu à sa rescousse.



Un ambitieux travailleur


Certes, il n’est pas le premier jeune joueur à affirmer haut et fort : “je veux être n°1 mondial.“ Mais très tôt, Borna a joint les actes à la parole. Sur son biceps droit, un tatouage proclame (en anglais) : “il n’y a rien de pire dans la vie que d’être ordinaire.“ Tout un programme.

Borna Coric and his tatoo at the 2018 Rolex Paris Masters©Corinne Dubreuil/FFT

Sa devise désormais : pas d’objectif chiffrés en termes de places au classement ATP, juste du travail, du travail et encore du travail. Estimant qu’il avait par le passé trop souvent changé d’entraîneur, il s’est adjoint cette saison les services de Kristijan Schneider et de Ricardo Piatti, lequel a entre autres œuvré aux côtés de Novak Djokovic, Ivan Ljubicic, Richard Gasquet ou encore Milos Raonic.

Borna Coric s’inscrit ainsi sur une certaine durée qui en dit long puisque le sage italien l’a déjà prévenu : avec lui, la planification s’effectue sur un minimum de deux ans.

Borna Coric and Riccardo Piatti at Roland-Garros 2018©Cédric Lecocq/FFT
Mike Tyson for ever


Ne pas forcément se fier à son sourire charmant et son ton posé : Borna Coric, par ailleurs -mais ça n'a rien à voir !- très fort en tennis de table, est un fan inconditionnel de boxe. Au point, dit-il, qu’il aurait pu en faire son métier s’il n’avait pas choisi le tennis. Mieux : le natif de Zagreb a pour idole Mike Tyson.

“J’aime sa personnalité, a-t-il ainsi expliqué dans une interview au site de l’ATP. C’est un gros battant comme moi et ça me plaît.“ Le livre préféré de Borna Coric ? La Vérité et Rien d’Autre (Undisputed Truth), l’autobiographie du champion du monde des poids lourds.



Un garçon très famille


Entre la vie sur le circuit et son camp de base à Dubaï, Borna Coric n’a plus le temps de rentrer aussi souvent qu’il le souhaiterait en Croatie. Pourtant, son pays et sa famille sont son point d’ancrage et sa sœur aînée Bruna joue un rôle essentiel dans sa vie. C’est d’ailleurs parce qu’elle jouait au tennis qu’il a décidé, enfant, de s’y mettre !

Avec elle sur les plages croates, il retrouve son âme de petit garçon sans perdre son esprit de compétition : il part à la pêche, nage ou dispute des parties de padel… perché sur un stand-up paddle ! “On ne se parle pas forcément tous les jours, indique Bruna, mais on se texte tout le temps.“