Elle n’a que 17 ans mais a déjà tout d’une grande. Du haut de son mètre 75, Mirra Andreeva ne nourrit aucun complexe. Présentée comme une jeune prodige depuis plusieurs années, la petite soeur d’Erika (elle-même 100e mondiale à presque 20 ans), franchit les étapes les unes après les autres.
Mirra Andreeva tient son quart
Victorieuse 7/5, 6/2, Mirra Andreeva a mis fin au joli parcours de Varvara Gracheva pour se qualifier pour son premier quart de finale.
Finaliste de l’Open d’Australie juniors 2023 après avoir remporté ses 4 premiers titres sur le circuit ITF en 2022, elle a fait une entrée fracassante sur le circuit WTA en passant de la 293e à la 47e place mondiale en dix mois. Elue révélation de l’année après avoir atteint les huitièmes de finale du WTA 1000 de Madrid, puis le troisième tour à Roland-Garros en sortant des qualifications avant de signer son premier huitième de finale en Grand Chelem à Wimbledon, elle avait terminé la saison dernière à la 57e place mondiale.
De nouveau huitième de finaliste à Melbourne lors du premier Grand Chelem de la saison (après un quart à Brisbane pour son premier tournoi de l’année), elle a de nouveau rallié les quarts à Rouen et Madrid.
Stoppée par Aryna Sabalenka dans la capitale espagnole, elle aura l’occasion de prendre sa revanche sur la terre battue parisienne puisque c’est elle qu’elle affrontera pour une place dans le dernier carré. Un défi de taille loin d'effrayer la protégée de Conchita Martinez, qui sait retourner les situations à son avantage comme elle l’a prouvé lors de son huitième de finale ce lundi.
Opposée à Varvara Gracheva sur un court Suzanne-Lenglen complètement acquis à la cause de la dernière Française en lice, Mirra Andreeva ne s’est pas laissée perturber. Bien au contraire. "Je savais que ce serait dur mais je sais comment gérer ces encouragements pour elle en les utilisant à mon avantage. Je prends les "Varvara, Varvara" en imaginant que c'est mon nom qui est scandé pour m'encourager", a-t-elle expliqué au micro de Marion Bartoli à la fin du match.
Une astuce efficace si l’on en croit le résultat du match : une victoire en deux sets contre une adversaire qu’elle connaît particulièrement bien. Les deux joueuses se sont effet entraînées plusieurs années à l’Elite Tennis Center, académie fondée par Jean-René Lisnard où est toujours basée la Française. "C’est toujours dur de jouer contre une amie, quelqu'un que je connais très bien, je savais que ce serait particulier mais je me suis bien préparée."
Impressionnante de calme et de sérénité, Mirra Andreeva n’a jamais semblé douter sur le court ce lundi. Pas même quand Varvara Gracheva, menée 3-4 a recollé pour se détacher 5-4 et se procurer deux balles de set sur le service adverse. Une alerte sans conséquence pour la 38e joueuse mondiale qui a finalement bouclé la manche 7/5 avant de réussir le break d’entrée de deuxième set. Plus réaliste que sa vis-à-vis avec 5 balles de break converties sur 9 (contre 2 sur 7), elle a parfaitement su temporiser ou accélérer aux moments opportuns pour s’imposer 7/5, 6/2 en 1h31. "Je dois remercier ma coach, on a beaucoup travaillé sur le fait de rester calme. C’est difficile mais je sens que je m'améliore et je suis très contente de rester calme dans les moments durs, je suis contente que ça paie en ce moment."
Qualifiée pour les quarts de finale pour la première fois de sa carrière en Grand Chelem, Mirra Andreeva pourra de nouveau s’appuyer sur l’expérience de Conchita Martinez, titrée à Wimbledon en 1994 et finaliste Porte d’Auteuil en 2000, pour tenter de "venger" sa grande sœur éliminée par la numéro deux mondiale au premier tour la semaine dernière.