Nadal, la possibilité d’un titre ?

Sans boule de cristal, impossible de savoir si l’anomalie prendra fin en 2020. Mais le n°2 mondial s’en donne les moyens.

Jeudi, il a composté avec brio son ticket pour les demi-finales du tournoi des Maîtres en remportant un spectaculaire «quart de finale» (en réalité un match de poule, mais aux allures de blockbuster) aux dépens de Stefanos Tsitsipas.

En indoor aussi, c’est “Rafale“ Nadal

L’équation était simple pour les deux joueurs : avec une victoire et une défaite chacun, ils étaient dans l’obligation de vaincre pour se qualifier. Face au Grec, tenant du titre et toujours accrocheur, l’Espagnol a récité une de ses partitions favorites : jouer long, pilonner le revers adverse, et s’ouvrir le court pour trouver la faille.

Pourtant, le Majorquin aurait pu se frustrer après un scénario assez déroutant. Vainqueur autoritaire de la première manche et jamais inquiété sur ses engagements, «Rafa» a vu son adversaire prendre sa chance à 5-4 dans le deuxième set et bénéficier de ses deux premières balles de break de la partie. La deuxième sera convertie après… une double-faute de l’Espagnol.

Mais Nadal est reparti au combat sans broncher et sans jamais baisser d’intensité, alors que le jeu de Tsitsipas s’est peu à peu délité. En dépit de quelques fulgurances, le tenant du titre a rendu sa couronne en trois manches (6/4, 4/6, 6/2).

Le n°2 mondial a terminé la rencontre avec un ratio démoniaque de 32 coups gagnants pour seulement 16 fautes directes. Il poursuit aussi une improbable série de 71 victoires après avoir remporté le premier set.

Et d’une certaine façon, il exorcise sa déception de l’an passé : également vainqueur de Tsistipas dans le dernier match de poule, il avait été tout de même dû quitter Londres sans voir les demies. «J’avais aussi gagné deux rencontres en 2019, et je m’étais senti un peu malchanceux de ne pas pouvoir me qualifier», a commenté l’Espagnol à la fin du match

Une fin de tournoi qui promet

Cette année, «Rafa» poursuit donc l’aventure londonienne. Et rarement l’Espagnol a semblé aussi fort sur indoor. «C’est un énorme défi de jouer tous les jours face aux meilleurs joueurs du monde à la fin de la saison, a-t-il expliqué. La plupart du temps, on arrive ici un peu fatigué. Les choses sont différentes cette année…».

Affuté physiquement, toujours tranchant en coup droit, il s’appuie par ailleurs sur un service extrêmement efficace, une arme des plus utiles sur l’indoor londonien.

De là à le placer comme favori ? Pas plus pas moins que les quatre autres demi-finalistes. Après tout, le Majorquin a perdu son match il y a deux jours contre Dominic Thiem, à l’issue d’un superbe bras de fer. Et le plateau du dernier carré est royal, avec Rafael Nadal donc, mais aussi Dominic Thiem et Daniil Medvedev (Novak Djokovic et Alexander Zverev vont se disputer le dernier ticket ce vendredi).

C’est Medvedev, déjà assuré de la première place de la poule Tokyo 1970, qui sera l’adversaire de l’Espagnol samedi. Lauréat de la dernière édition du Rolex Paris Masters, le Moscovite est un véritable poison, encore plus en indoor.

Mercredi, il s’est même permis de «corriger» le patron Novak Djokovic.

Pour Nadal, qui a gagné leurs trois duels sur le circuit, et notamment l’épique finale de l’US Open 2019, la longue quête du Masters passe par un nouveau succès de prestige face au Russe.