Nadal-Thiem : cette fois, c’est différent !

Rafa contre Domi. Un air de déjà-vu. Sauf que Flushing n’est pas “Roland“.

Rafael Nadal fist pumping US Open 2018 round 3
©Corinne Dubreuil/FFT
 - Myrtille Rambion

Ces deux-là se retrouvent au plus haut niveau quelques mois à peine après leur finale à Paris. En quarts de finale de l’US Open, ce mardi, Rafael Nadal et Dominic Thiem vont s’affronter dans un match extrêmement attendu à New York. “Much anticipated“ comme on dit de ce côté-là de l’Atlantique.

“Domi“ l’Héritier a déjà fait tomber son idole trois fois. Mais jamais en Grand Chelem. Cette fois sera-t-elle la bonne pour l’Autrichien, 9e mondial, sorte de petit frère spirituel de “Rafa“, pas encore tout à fait accompli bien sûr, pour sa science de la terre, son physique à toute épreuve et son amour du combat ? Et pourquoi pas. Car cette fois, tout est différent.

La surface, d’abord


Le tête-à-tête entre les deux hommes est parlant : 7 victoires à 3 en faveur du n°1 mondial. Mais surtout, leurs dix matches ont été disputés sur terre battue. Jamais sur dur : à New York, ce quart de finale va donc être une première. La surface, même si elle est de faite plus lente cette année, va-t-elle changer la donne ? Dominic Thiem l’espère.

“J’ai vraiment hâte de jouer Rafa pour la première fois sur dur, a expliqué l’Autrichien. Le battre sur terre battue ou même arriver à l’y mettre au défi est, je pense, l’un des plus gros challenges du sport. J’espère que cela sera un petit peu plus agréable de le jouer sur dur, mais je n’en suis pas complètement sûr (sourire). Philosophe, Rafa a, lui, expliqué : “ce sera un autre type de match que sur terre battue, oui, mais cela reste un match de tennis.“

Dominic Thiem roaring US Open 2018©Corinne Dubreuil/FFT
L’expérience de “Domi“


Sa défaite en trois sets en finale de Roland-Garros lui a fait mal, mais elle lui a appris. La pression liée à un grand événement, l’envie de parfois trop bien faire qui fait déjouer : autant d’écueils dans lesquels Dominic Thiem ne devrait pas retomber de sitôt. Et ce, même s’il a rappelé en conférence de presse qu’il avait vu son idole pour la première fois à la télévision à l'occasion de Roland-Garros 2005, alors qu’il avait 11 ans, et que l’affronter relevait encore du rêve de gamin.

Mais Dominic Thiem est un gros travailleur. De la trempe d’un Rafa. Donc du genre à ne pas refaire deux fois les mêmes erreurs. “C’est un fantastique joueur, a confié Rafael Nadal, très puissant. Et c’est un super gars. Nous avons une très bonne relation tous les deux et je suis heureux qu’il soit en quarts ici. L’an dernier, il avait subi une cruelle défaite contre del Potro et il mérite d’être là.“ Le travail, on vous dit. Pour preuve, à Flushing, “Domi“ adopte une nouvelle position en retour. Plus loin de la ligne. Cela vous rappelle quelqu’un ?

Rafael Nadal's face US Open 2018©Corinne Dubreuil
Le point d’interrogation Rafa

Arrivé en très grand forme à New York, fort d’un titre au Masters 1000 de Toronto, Rafael Nadal a montré des signes de faiblesse du côté du genou. Au deuxième tour, face à Karen Khachanov surtout, il a semblé avoir très mal. Peu importe car avec Rafa, la douleur n’est pas une raison suffisante pour baisser les bras ou perdre un match.

 Mais elle pourrait être un petit coup de pouce du destin à Dominic Thiem, si d’aventure l’articulation récalcitrante du Majorquin l’empêchait de servir efficacement ou de prendre pleinement appui dans la frappe et les déplacements. Petite alerte momentanée vite oubliée ou problème plus important ? Réponse très vite, dans ce premier gros test face à Dominic Thiem.