Un premier set équilibré, un tie-break dominé et un mode rouleau-compresseur enclenché : Elena Rybakina et Aryna Sabalenka ont disposé de la même manière ou presque de Victoria Azarenka et Magda Linette pour se qualifier pour leur première finale de l’Open d’Australie.
AO 2023 – J11 : Rybakina et Sabalenka, scénario commun
Dans la nuit de Melbourne, Elena Rybakina et Aryna Sabalenka ont validé leur billet pour la finale dames de cette édition 2023.
Rybakina, ce n’est plus une surprise
Lorsque le toit de la Rod Laver Arena s’est ouvert pour lancer les demi-finales dames, le soleil a projeté ses derniers rayons sur les spectateurs présents depuis de nombreuses minutes pour assister à une cérémonie en l’honneur du Original Nine, le groupe de neuf joueuses qui s'est battu pour l'égalité hommes-femmes dans le tennis professionnel. Les gloires d’antan ont ensuite laissé leur place aux nouvelles, entrées sur le court avec la ferme intention de rallier la finale de cet Open d’Australie.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la première affiche était alléchante et indécise entre deux championnes en Grand Chelem, Elena Rybakina (tête de série n°22) et Victoria Azarenka (tête de série n°25). Une fois jetée en l’air, la pièce a mis un set avant de retomber du côté de la joueuse titrée au All England Club en 2022.
Une première manche au cours de laquelle "Vika" a frappé la première en prenant l’engagement de son adversaire pour mener 3-2. Une grosse partie du travail était faite, pensait-on, tant la Kazakh était en lévitation totale dans cet exercice depuis le début de la quinzaine. Mais avec le sang-froid qui la caractérise, elle a toute de suite recollé en alignant trois jeux consécutifs.
Dos au mur, la gagnante des éditions 2012 et 2013 a déployé son meilleur tennis pour revenir puis se procurer trois balles de break à 5-5. Mais il était écrit que la décision se ferait au cours d’un tie-break émaillé de plusieurs fautes directes et finalement tombé dans l’escarcelle de la plus jeune des deux concurrentes.
De quoi mettre un coup sur la tête de la joueuse fan du PSG, dont le niveau de jeu a nettement chuté dans le deuxième set. Combinée aux frappes surpuissantes de son adversaire, cette perte de vitesse a scellé le sort de cette demi-finale malgré un dernier baroud d’honneur sur l’engagement adverse en toute fin de rencontre. Trop tard pour empêcher Elena Rybakina de rallier sa deuxième finale en Grand Chelem (7/6(4), 6/3 en 1h41).
Pas vraiment attendue à Wimbledon, ses victoires ici contre Danielle Collins, Iga Swiatek, Jelena Ostapenko et donc Victoria Azarenka ont confirmé que son parcours londonien n’était ni usurpé, ni un "one shot". Si elle compte désormais parmi les meilleures joueuses du monde aux yeux de tous les observateurs, elle aura l’occasion ce samedi d’intégrer le cercle fermé des multiples championnes en Grand Chelem. "Je suis vraiment heureuse de jouer ici un match de plus, a-t-elle confié sur le court. Bien sûr, j'ai accumulé beaucoup d'expérience à Wimbledon mais pour être honnête, je veux juste entrer sur le court et profiter du moment et de l'atmosphère. Je vais faire de mon mieux, me battre et j'espère que je vais gagner".
Sabalenka, une première rayonnante
Dire qu'Aryna Sabalenka a moins d’expérience que sa future adversaire à ce stade de la compétition n’est pas lui faire offense, c’est un fait. Mais cela ne l’empêchera pas de partir avec un léger statut de favorite ce samedi. Par son classement, ses désormais quatre demi-finales disputées en Majeur et le jeu déployé depuis un mois (10 victoires consécutives, aucun set perdu), elle impressionnerait n’importe qui en ce début d’année.
Et ce n’est pas Magda Linette qui dira le contraire. Dans un scénario très similaire à celui de la première demi-finale, la surprise de ce tableau féminin a fait mieux que résister pendant un set avant d’exploser sous les coups de massue de la numéro 5 mondiale.
Écœurante de réussite et de puissance durant le jeu décisif du premier set, elle a poursuivi sur sa lancée pour s’adjuger beaucoup plus facilement le deuxième set (7/6(1), 6/2 en 1h33). "Je n’ai pas très bien commencé la partie mais dans le tie-break, j’ai vraiment trouvé mon rythme. J’ai commencé à me faire confiance et à lâcher mes coups " a-t-elle analysé sur le court.
Plus crispée que lors de ses précédents tours, elle a eu le mérite de ne pas se démobiliser malgré un break de retard d’entrée et quelques fautes grossières qui auraient pu lui rappeler ses occasions manquées par le passé. Après trois échecs successifs (Wimbledon 2021, US Open 2021 et 2022), elle était plus que soulagée d’accéder à la première finale de Grand Chelem en simple de sa carrière.
"Je suis très heureuse d’avoir gagné, a-t-elle poursuivi. C’est incroyable d’être en finale d’un tel tournoi, de sentir cette atmosphère et de jouer sur ce court".
Il ne lui reste plus qu’une marche à gravir pour enfin décrocher le graal après lequel elle court depuis très longtemps.