WTA / ATP : Collins grimpe encore, Berrettini retrouve le sourire

Collins, une dernière ascension inattendue

Pour le plus grand bonheur de ses très nombreux supporters, Danielle Collins est redevenue "Danimal". Deux mois après l’annonce de sa retraite en fin de saison pour raisons médicales (elle souffre de polyarthrite rhumatoïde et d’endométriose) et une semaine seulement après avoir soulevé son plus beau trophée au WTA 1000 de Miami, elle s’est adjugée le WTA 500 de Charleston ! Un back-to-back inédit depuis celui de Serena Williams en 2013.

Uniquement mise en difficulté par la tenante du titre Ons Jabeur, elle a brutalement écarté Paula Badosa, Sloane Stephens, Elise Mertens et Maria Sakkari de son chemin victorieux. Un parcours impressionnant et sublimé ce dimanche par un 13e succès consécutif (sa meilleure série en carrière) et on ne peut plus expéditif face à Daria Kasatkina (6/2, 6/1 en 1h17).

Ultra-agressive et en réussite, celle qui réintègre le Top 15 ce lundi (elle était 71e mondiale début février) ne boude pas son plaisir. "Le fait de pouvoir me battre physiquement et de repousser mes limites, ça me donne énormément de confiance, a-t-elle confirmé en conférence de presse. Je suis très heureuse de jouer à ce niveau, et pouvoir le faire deux semaines de suite, c'est fantastique !"

Plus que jamais en lice pour disputer les Jeux Olympiques de Paris 2024 sur la terre battue du stade Roland-Garros, la Floridienne coche ses objectifs de fin de carrière les uns après les autres et ne reviendra pas sur sa décision, libératrice et définitive. "C’est super, j’ai pris la meilleure décision possible pour moi, a-t-elle de nouveau insisté. Je suis très heureuse d’avoir pu montrer mon meilleur tennis lors des deux derniers tournois parce que c’est comme ça que je veux arrêter. Je sais que tout le monde a une façon différente de prendre sa retraite et de terminer sa carrière, mais moi, je veux essayer de partir en jouant mon meilleur tennis."

Désormais à égalité de victoires cette année avec Iga Swiatek et Elena Rybakina (22), Danielle Collins poursuivra-t-elle sa folle success story sur le Vieux Continent ? Réponse du côté de Madrid (23 avril - 5 mai) après une période de repos plus que méritée, .  

Berrettini, le come-back idéal

Du plaisir et des sourires, il y en a aussi eu à Marrakech ce week-end. Mis K.O par de nombreuses blessures et privé de victoires sur le circuit principal depuis l’US Open 2023, Matteo Berrettini a signé un retour fracassant en glanant son premier titre depuis le Queen’s en juin 2022. Vainqueur sans trembler d’Alexander Shevchenko, de son compatriote Lorenzo Sonego ou encore de Roberto Carballes Baena en finale (7/5, 6/2 en 1h46), le finaliste de Wimbledon 2021 a fait étalage de sa puissance et de sa précision légendaires mais aussi de sa résistance physique en disputant deux rencontres en trois sets (contre Jaume Munar et Mariano Navone).

"Je tiens à remercier les membres de mon équipe, a-t-il déclaré à l’issue du tournoi. Ces dernières années ont été difficiles mais grâce à eux, j’ai pu surmonter ces moments compliqués. Mon corps ne me permettait pas de jouer et c’est grâce à eux que je suis là. Je tiens également à remercier toutes les personnes qui ont rendu mon retour possible. Tous mes amis, ma famille, tous ceux qui m'ont soutenu lorsque j'étais triste et blessé et que je ne pensais pas pouvoir m'en sortir."

Un sacre en ATP 250 idéal pour booster la confiance de l’Italien au coup droit de feu, qui progresse également de 51 rangs dans la hiérarchie (il est 84e mondial ce lundi). De très bon augure avant d’affronter le Serbe Miomir Kecmanovic au premier tour du Masters 1000 de Monte-Carlo, où il bénéficie d’une wild-card.

Hurkacz et Shelton, une première sur terre

Hubert Hurkacz doit un dîner à Casper Ruud ! Après s’être entraîné avec le double finaliste de Roland-Garros, le Polonais a soulevé son huitième trophée en carrière à Estoril, le tout premier sur terre battue. Tombeur de spécialistes de la surface comme Cristian Garin et Pedro Martinez en finale (6/3, 6/4 en 1h26), il n’a pas caché sa satisfaction d’avoir enfin réussi à adapter son jeu à ces conditions si particulières. "Je suis très heureux de ma performance aujourd’hui, a-t-il confié. Je suis fier d’avoir réussi à bien servir, ça m’a beaucoup aidé. Pedro est un grand compétiteur qui avait livré une incroyable bataille hier soir (contre Casper Ruud, justement). J'avais besoin de jouer un très bon tennis pour rivaliser avec lui et heureusement j'y suis parvenu."

Tête de série n°10 en Principauté, "Hubi" aura l’occasion de confirmer ses bonnes dispositions dès ce mardi au premier tour contre Jack Draper.

Au rayon des belles premières, on notera également le sacre de Ben Shelton au tournoi ATP 250 de Houston. Le prodige américain, vainqueur du tenant du titre Frances Tiafoe au terme d’une finale plaisante et indécise (7/5, 4/6, 6/3 en 2h16), restait pourtant sur cinq défaites de rang sur terre battue. Plus jeune joueur (21 ans) glorifié au Texas depuis son illustre compatriote Andy Roddick en 2002, le désormais 14e mondial espère sans doute faire des étincelles lors de la tournée européenne qui démarrera pour lui la semaine prochaine.

Osorio double la mise

Tout comme Danielle Collins et Ben Shelton, auréolés à domicile, Camila Osorio a brillé au WTA 250 de Bogota, un tournoi qu’elle avait déjà remporté en 2021. Pour la première fois de l’année, la Colombienne est parvenue à enchaîner les victoires, s’imposant notamment contre la tenante du titre Tatjana Maria en quarts ou encore face à la tête de série n°1 Marie Bouzkova en finale (6/3, 7/6(5) en 1h55). Portée par un public acquis à sa cause, la joueuse de 22 ans a pleinement profité de son tournoi et s’est dite soulagée de mettre fin à une période compliquée de sa jeune carrière. "J’ai eu beaucoup de difficultés ces dernières années, à cause des blessures et autres, a-t-elle expliqué au podcast WTA Insider. Remporter ce deuxième titre est un sentiment incroyable pour moi et un soulagement aussi. Je sais que je dois continuer à travailler dur."

Gravé dans le Rocher

Alors que les stars de la WTA marquent une pause avant de se rendre à Stuttgart (WTA 500) et Rouen (WTA 250) à partir du 15 avril, tous les regards sont désormais tournés vers le Monte-Carlo Country Club, où se déroule le troisième Masters 1000 de l’année. Un tournoi démarré tambour battant ce week-end, avec la victoire du demi-finaliste sortant Lorenzo Musetti contre Taylor Fritz ou bien l’incroyable remontada de Jan-Lennard Struff face au spécialiste Sebastian Baez (1/6, 7/6(3), 6/2 alors que l’Allemand était mené 5-2 dans la deuxième manche).

Du côté des ténors, Novak Djokovic a été placé dans la même partie de tableau que Carlos Alcaraz et pourrait retrouver le tenant du titre Andrey Rublev en quarts de finale. A l’opposé, l’homme à battre Jannik Sinner débutera contre Sebastian Korda ou Alejandro Davidovich Fokina et pourrait croiser Holger Rune en quarts et Daniil Medvedev ou Alexander Zverev dans le dernier carré.