WTA / ATP : expérience et opportunités

En Asie et en Europe, plusieurs protagonistes des circuits féminin et masculin ont profité du week-end pour garnir leur armoire à trophées.

Daria Kasatkina / Premier tour Roland-Garros 2024©Philippe Montigny / FFT
 - Romain Vinot

Les chats absents, les souris dansent. Alors que les grands noms de la WTA et de l’ATP ont profité d’une semaine de repos – ou d’exhibition – après des tournois de catégorie 1000 éprouvants, de nombreux titres ont été décernés ce week-end. Voici ce qu’il ne fallait pas manquer !

Sabalenka au sommet, Kasatkina de retour dans le Top 10

Pas besoin de jouer pour se retrouver à la Une de l’actualité. Titrée la semaine passée au WTA 1000 de Wuhan, Aryna Sabalenka a profité des mouvements naturels du classement pour s’emparer du trône, en lieu et place d’Iga Swiatek. Un an après son dernier passage au sommet, la championne de l’Open d’Australie et de l’US Open compte 41 points d’avance sur sa grande rivale. Parviendra-t-elle à terminer l’année sur le toit du monde ? Réponse lors des finales WTA de Riyad, du 2 au 9 novembre !

Un grand rendez-vous de fin de saison auquel ne devrait malheureusement pas participer Daria Kasatkina, sauf dans le cas d'un forfait de dernière minute. Mais la joueuse de 27 ans a parfaitement évacué sa frustration en soulevant son deuxième trophée de la saison au WTA 500 de Ningbo, synonyme de retour dans le Top 10. Si elle a profité de l’abandon de Paula Badosa dès la fin de la première manche en demi-finale, la désormais 9e joueuse mondiale a eu besoin de trois sets pour éliminer Katerina Siniakova, Yulia Putintseva et enfin la très jeune étoile Mirra Andreeva (6/0, 4/6, 6/4 en 1h54). "Honnêtement, la semaine a été très, très difficile, a-t-elle confié après sa victoire. Tous les matchs ont été compliqués. En quarts, j’ai sauvé deux balles de match et aujourd’hui, je suis revenue de 0-3, presque 0-4 dans le troisième set ! Ce trophée signifie donc beaucoup car j’ai relevé de nombreux challenges ces derniers jours. Je suis vraiment fière de moi."

Très constante cette saison (un titre à Eastbourne et quatre finales perdues à Séoul, Adélaïde, Abu Dhabi et Charleston), l’aînée des deux finalistes a fait parler son expérience et sa science des moments importants (7/8 balles de break converties) pour plier la rencontre. "Dans le premier set, j’ai tout donné, j’étais très concentrée et le niveau était très élevé. Mais ensuite, j’ai un peu levé le pied et Mirra en a profité, elle était prête à prendre le dessus. C’est une joueuse qui n’abandonne jamais et pour gagner un point, il faut presque mourir sur le court. C’est ce qui s’est passé et honnêtement, j’ai l’impression que c’est un miracle", a-t-elle analysé après avoir consolé sa rivale et amie.

Lamens saisit sa chance

Toujours en Asie mais cette fois au WTA 250 d’Osaka, Suzan Lamens a remporté le premier titre de sa carrière, devenant ainsi la deuxième joueuse issue des qualifications à être sacrée cette année, après Sonay Kartal du côté de Monastir. Au terme de la cinquième finale entre joueuses qualifiées depuis 1990, elle a brutalement stoppé le parcours tout aussi brillant de Kimberly Birrell (6/0, 6/4 en 1h12). Lors de ses sept rencontres, la Néerlandaise n’a perdu qu’un seul set (contre Ana Bogdan en quarts) et s’est offert le luxe de remporter sa demie – contre Diane Parry – et sa finale le même jour, en raison des conditions climatiques capricieuses. Grâce à cette semaine parfaite, la joueuse de 25 ans réalise un sacré bond au classement, passant de la 125e à la 88e place mondiale !

Khachanov fait plier Diallo

Ouvrir son palmarès lors de sa première grande finale, c’est également ce que recherchait Gabriel Diallo. Impérial tout au long de la plus belle semaine de sa jeune carrière, le Canadien est toutefois tombé sur un os nommé Karen Khachanov en finale de l’ATP 250 d’Almaty au Kazakhstan (6/2, 5/7, 6/3 en 2h22). Parfaitement lancé vers son 7e sacre en neuf finales – le premier sur dur indoor depuis sa fameuse victoire contre Novak Djokovic au Rolex Paris Masters 2018 – le 24e joueur mondial a vu son avance d’un set et un break fondre comme neige au soleil face à la puissance et la détermination de son vis-à-vis.

Impérial sur sa mise en jeu lors de la première manche (92% de points gagnés derrière sa première), "KK" a donc ensuite été davantage bousculé mais n’a toutefois jamais semblé sans solution sur le service adverse, pourtant réputé redoutable (19 balles de break obtenues, 6 converties). "On ne peut jamais s’attendre à une finale facile et sans tension mais ce fut le cas jusqu’à 6/4, 4-2, a expliqué le champion. Mais il a commencé à se détendre, à frapper ses meilleurs coups pour soudainement renverser le match. Ça a été beaucoup d’émotions mais je suis soulagé et très heureux d’avoir gagné."

Tommy Paul, là où tout a commencé

En 2021, c’est à l’ATP 250 de Stockholm que Tommy Paul avait remporté son premier titre sur le circuit professionnel. Trois ans plus tard, c’est sans perdre le moindre set que le 12e joueur mondial a soulevé son 3e trophée de la saison (le 4e en carrière) dans la capitale suédoise. "C’est un endroit très spécial pour moi, a-t-il admis lors de la cérémonie de fin de tournoi. C’est ici que j’ai été sacré pour la première fois et revenir en pratiquant ce niveau de tennis toute la semaine, c’est un rêve […] J’ai l’impression d’avoir joué de mieux en mieux au fur et à mesure des matchs. Aujourd’hui, c’était extraordinaire donc je suis vraiment content de ma performance."

En prenant le meilleur sur Grigor Dimitrov en finale (6/4, 6/3 en 1h25), l’Américain a fait coup double : il est reparti avec la couronne de lauriers et a dépassé son adversaire direct dans la course aux finales ATP de Turin (du 10 au 17 novembre). Désormais 10e à la Race, il n’est plus qu’à 485 points de la huitième et dernière place qualificative, actuellement occupée par Andrey Rublev.

"RBA", on ne lui parle pas d’âge !

Et à l’heure où l’avènement de la jeunesse et les annonces de retraite sont légion, comment ne pas terminer ce tour d’Europe par le retour au premier plan d’un visage bien connu du circuit ? A 36 ans, Roberto Bautista Agut a remporté son 12e titre – le premier depuis son succès à Kitzbühel en 2022 ! – sur les courts de l’ATP 250 d’Anvers en battant très nettement Jiri Lehecka en finale (7/5, 6/1 en 1h15).

Une victoire qui lui permet de retrouver le Top 50 pour la première fois depuis un an, lui qui n’a pas été épargné par les blessures ces derniers mois et qui a souvent dû passer par les qualifications des tournois auxquels il a pris part en 2024. "Celle-là est vraiment très spéciale, a-t-il commenté avec émotions. Je me suis cassé le pied l’année dernière et j’ai dû me battre avec acharnement cette saison. Je suis retombé au-delà de la 120e place mondiale mais j’ai continué de m’entraîner avec le sourire, en essayant d’être un meilleur joueur et de me battre jusqu’à la fin de ma carrière. Je pense que je méritais une semaine comme ça." Un sacre libérateur et au courage que l’Espagnol tentera de sublimer au cours des derniers événements de la saison !