Un jour, un point culte : le coup de squash de Federer

Et le Suisse a estomaqué tout son monde par son génie.

 - Rémi Bourrieres

Court Philippe-Chatrier - 9 juin 2006

Pour sa deuxième demi-finale à Roland-Garros, après avoir subi l'année précédente sa première défaite à Paris contre Rafael Nadal, Roger Federer retrouve celui qu'il considère peut-être alors encore comme sa principale "bête noire" : David Nalbandian, un homme qui l'a déjà battu à six reprises, notamment lors d'une inoubliable finale du Masters, quelques mois plus tôt.

Entre-temps, le Suisse a pris sa revanche, en demi-finales (déjà) du tournoi de Rome, juste avant Roland-Garros. Mais au prix de quel combat, achevé au tie break du dernier set !

Bref, Federer sait que cette dernière marche avant son éventuelle première finale parisienne s'annonce ardue.

Et cela se confirme. Le début de rencontre est totalement à l'avantage de l'Argentin, éblouissant d'inspiration. Gifles de coups droits, angles impossibles en revers, amorties déposées, passings au cordeau, tout y passe... L'homme de Cordoba propose un festival. Il mène 6/3, 3-0.

Un premier coup de squash

Dans ce jeu, Federer, débordé sur une accélération, tente et réussit un premier coup de squash de coup droit, en fond de court. Coup gagnant. Mais moins célèbre que celui qui va suivre, trois jeux plus tard, alors que le Suisse est revenu à 3-3.

Sur le premier point du jeu (service Nalbandian), l'échange s'instaure. L'Argentin a le dessus. Il avance dans le terrain. Il tente une amortie de revers droit devant lui. Assez mal touchée, pour une fois. Federer est dessus. Il a le temps d'armer un passing de coup droit presque à bout portant. Mais il choisit le mauvais côté.

Nalbandian anticipe et jette son bras. Volée de revers bloquée, lob côté opposé. Federer court dans la diagonale et fonce droit vers la balle. Il a arme sa prise marteau. Le "tweener" ne fait aucun doute.  

Mais au dernier moment, le Maestro pivote et tente un passing de coup droit "renversé", plein fer. Trajectoire rectiligne et parfaite. La balle file sous le nez de Nalbandian, qui n'a pu esquisser le moindre geste.

Nalbandian jette l'éponge

Federer, lui, fait le geste de la victoire. Il lève le bras. Il sent que les bonnes ondes reviennent, que l'énergie du match a changé. "Ces deux coups fabuleux m'ont redonné confiance", commentera-t-il après son succès.

Un succès malheureusement scellé, quelque temps plus tard, par un abandon : touché aux abdos en cours de match, Nalbandian fait appel au kiné au début du troisième set et abandonne à la fin de celui-ci (à 3/6, 6/4, 5-2). Avait-il déjà mal au moment du coup de squash ? On ne le saura pas. Mais le match a définitivement tourné à partir de là.

Retrouvez en vidéo le coup de squash de Federer.