Rolandgarros.com vous propose de vivre le tournoi 2020 aux dates initiales à travers des matchs du passé, tour par tour. Ce jeudi 28 mai, focus sur une rencontre qui a marqué l’histoire du court n°1 : le deuxième tour entre Marat Safin et Felix Mantilla en 2004.
Un tour, un match de légende : Safin - Mantilla (2e tour 2004)
Revivez l'incroyable deuxième tour de Roland-Garros 2004 entre Marat Safin et Felix Mantilla !
Le contexte
Passé de la 3ème à la 77ème place mondiale lors d’un exercice 2003 miné par les blessures, Marat Safin nourrit de belles ambitions pour 2004. Sa finale à l’Open d’Australie et sa bonne préparation sur terre battue (finale à Estoril, demi-finale à Monte-Carlo) lui donnent de l’espoir au moment d’entamer son sixième Roland-Garros. Après un premier match gagné suite à l'abandon d’Agustin Calleri (5-7, 6-1, 4-1) le Russe a rendez-vous avec Felix Mantilla au deuxième tour. L’Espagnol, demi-finaliste Porte d’Auteuil en 1998 et vainqueur du tournoi de Rome en 2003, est un spécialiste de la surface. Redescendu à la 93ème place mondiale, il n’en reste pas moins un client sérieux.
Le match
Après trois premières manches débridées durant lesquelles les deux joueurs ont alterné temps forts et temps faibles, le cogneur Safin vire en tête (6-4, 2-6, 6-2) et semble avoir pris la mesure de Mantilla. Mais malgré les premiers signes de fatigue, la défense de l’Espagnol contraint son adversaire à prendre des risques et donc à faire des fautes. Poussé au tie-break alors qu’il a servi pour le match à 5-4, Marat craque et voit son vis-à-vis revenir à hauteur. Agacé mais sûr de sa force, le Russe ne se déconcentre pas et reprend sa marche en avant dans la dernière manche. Mené 4-1 et soigné pour des crampes, Mantilla est au bord du K-O mais parvient tout de même à sauver cinq balles de 5-1 sur sa mise en jeu ! La suite de la rencontre va alors entrer dans la légende de Roland-Garros.
Déjà très élevé, le niveau de jeu monte encore d’un cran dans ce cinquième set. Mantilla renvoie tout, Safin met énormément d’impact mais perd en précision. Egalement massé pour des crampes, il voit son adversaire revenir à 4-2 puis 4-3. Le moment choisi par le Russe pour marquer un point fabuleux, un petit coup de poignet à la fin d’un échange dantesque (coup droit, revers, smash, lob, amortie, tout y passe). Un point gravé dans la mémoire de tous les fans de tennis suite à la célébration de Safin, qui baisse son short devant un adversaire à bout de souffle et un public diverti comme jamais. Il mène alors 0-30 sur le service de son adversaire, pense-t-on. Seulement l’arbitre du match Carlos Bernardes lui inflige un point de pénalité pour « violation du code de conduite ». Le demi-finaliste de l’édition 2002 parle beaucoup, perd ses nerfs et sa concentration.
Evidemment, Mantilla fait fi de ses crampes et revient dans la partie. Mieux, il prend les devants et sert à trois reprises pour le gain de la rencontre, à 5-4, 6-5 puis 7-6, le tout en se procurant une balle de match sauvée par le Russe d’un coup droit gagnant. Parti pour durer, le match est finalement interrompu par la nuit alors que le tableau de score indique 7-7. Le lendemain, alors que la fatigue et la tension sont légèrement retombées, il ne faut que six petits jeux à Marat Safin pour conclure ce chef-d’œuvre (6-4, 2-6, 6-2, 6-7, 11-9).
Déclaration
Safin (sur sa célébration et le point de pénalité) : "J’ai eu envie de baisser mon short, qu’est-ce qu’il y a de mal à ça ? Personne ne s’est plaint, ce n’était pas méchant. Il y avait du grand tennis depuis quatre heures et voilà comment on vous traite…"
Statistiques
24. Le nombre de breaks réalisés par les deux joueurs au cours de la partie (13 pour Safin, 11 pour Mantilla). Une incertitude sur les mises en jeu (58 balles de break au total) qui a grandement contribué à la dramaturgie de ce combat.
La suite
Suite à cette victoire marathon (4h37), Marat Safin remporte un nouveau match en cinq sets face à Potito Starace (4h25). Cependant, la fatigue et les ampoules aux mains auront raison de lui en huitième de finale face à David Nalbandian. Mais globalement, 2004 sera une bonne cuvée pour le Russe avec trois titres et un retour dans le top 4 mondial en fin d’année.