Un sacre pour le moins inattendu, une nouvelle marque de précocité et deux joueuses sur une pente ascendante : la tournée asiatique, marquée notamment par deux tournois WTA 1000, un Masters 1000 et deux ATP 500 a démarré sur les chapeaux de roues !
ATP / WTA : l’histoire s’écrit en Asie
A quelques jours de ses 36 ans, Marin Cilic est devenu le joueur le moins bien classé à remporter un tournoi ATP.
Inoxydable Cilic
Handicapé par les blessures ces dernières années et absent du circuit principal depuis le mois de février et une nouvelle opération du genou, Marin Cilic ne s’attendait pas à faire des étincelles en acceptant une wild-card pour disputer l’ATP 250 de Hangzhou. Privé de victoire depuis janvier 2023 (hors Challengers) et de titre depuis 2021 (à Saint-Pétersbourg), le Croate a subjugué les observateurs en réalisant un parcours quasi-parfait (deux sets perdus au total et deux balles de match sauvées en quarts de finale face à Yasutaka Uchiyama) pour brandir le 21e trophée de sa carrière !
777e mondial en début de compétition, il est ainsi devenu le joueur couronné le moins bien classé de l’histoire de l’ATP (classement créé en 1990). "J’ai connu une période difficile ces derniers mois, j’ai perdu mon classement et je n’ai pas beaucoup joué, a confirmé celui qui soufflera ses 36 bougies dans trois jours. Donc merci aux organisateurs du tournoi de m’avoir donné cette opportunité en m’invitant ici […] Un grand merci également à ma famille, mes enfants, ma femme et tous ceux qui m’ont soutenu. Ils ont travaillé avec moi jour après jour, m’ont poussé et m’ont renforcé physiquement et mentalement. Je suis tellement heureux et fier d’avoir remporté ce titre, il n’est pas seulement pour moi, il est aussi pour eux."
Une histoire d’autant plus belle que le vainqueur de l’US Open 2014 a écarté deux joueurs du Top 50 sur la route du succès : Brandon Nakashima dans le dernier carré puis le favori du public Zhizhen Zhang en finale (7/6(5), 7/6(5) en 1h50). Remonté au 212e rang mondial grâce à cet improbable sacre, l’ancien n°3 semble reparti pour un tour et a désormais rendez-vous avec Kei Nishikori au 1er tour de l’ATP 500 de Tokyo. Un duel vintage comme on les aime face au nouvel ambassadeur des Roland-Garros Junior Series by Renault, titré à deux reprises à domicile (2012 et 2014).
Shang, succès précoce
A l’autre extrémité ou presque de la grande échelle des années, Juncheng Shang a lui aussi défrayé la chronique lors de l’ATP 250 de Chengdu. A 19 ans, il est devenu le premier joueur né en 2005 à écrire son nom au palmarès d’un tournoi du circuit principal mais également le premier Chinois sacré à domicile (et le deuxième de l’histoire, après Yibing Wu à Dallas en 2023).
Loin d’être déstabilisé par l’énorme pression qui pesait sur ses épaules, le jeune prodige s’est défait de la tête de série n°1 Lorenzo Musetti en finale (7/6(4), 6/1 en 1h33). Une dernière prestigieuse victoire pour celui qui a également éliminé Roman Safiullin et Alexander Bublik au cours de sa semaine dorée. "C’est vraiment très spécial pour moi, surtout à domicile, a confié le champion avec émotions. J’ai eu des matchs difficiles cette semaine mais j’ai joué un très bon tennis et j’ai gardé mon calme. Je suis très heureux d’avoir gagné ici, à Chengdu." Heureux à la maison, Shang le sera peut-être encore cette semaine, puisqu’il s’est engagé à l’ATP 500 de Pékin.
Haddad Maia et Sramkova, préparation idéale
Avant de se réunir dans la capitale chinoise pour y disputer le 9e et avant-dernier WTA 1000 de l’année, de nombreuses protagonistes du circuit féminin ont aussi d’ores et déjà démarré leur tournée asiatique, en Corée et en Thaïlande. Au WTA 500 de Séoul, Beatriz Haddad Maia a soulevé le 4e trophée de sa carrière – le premier en 2024 – grâce à une victoire renversante en finale sur Daria Kasatkina (1/6, 6/4, 6/1 en 1h50). Menée d’un set, un break, la Brésilienne a comme à son habitude fait étalage de sa puissance et de sa rage de vaincre pour glaner sa 12e victoire lors de ses 14 dernières rencontres. "Au début du match, je ratais beaucoup de choses et Daria jouait mieux, a-t-elle analysé à l’issue de la partie. Mais j’ai bien joué cette semaine et je savais que le court, tout pouvait changer très vite. J’ai été plus accrocheuse en fin de deuxième manche et ensuite, mon tennis est revenu et j’ai pu conclure comme je l’espérais."
Finaliste à Cleveland puis éliminée en quarts de finale de l’US Open, la désormais 12e joueuse mondiale est actuellement sur une excellente dynamique et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin : "J’ai travaillé dur ces dernières semaines, ces derniers mois. Je me sens plus forte et très compétitive désormais. C’est une bonne phase pour moi et je suis prête pour la prochaine semaine de compétition. Je réalise de très bonnes choses, je travaille dur… reste à savoir ce que la fin de saison me réserve." De son côté et malgré cette cruelle défaite, Daria Kasatkina se rapproche grandement du Top 10 et talonne désormais la championne de Wimbledon, Barbora Krejcikova.
Si la série de la native de Sao Paulo est impressionnante, que dire de celle de Rebecca Sramkova ? Bien moins connue du grand public, la Slovaque a remporté 9 de ses 10 dernières rencontres en tableau principal ! Malheureuse la semaine passée pour sa première finale du côté de Monastir, elle a mis cette expérience à profit pour battre Laura Siegemund dimanche au WTA 250 de Hua Hin en Thaïlande (6/4, 6/4 en 1h56) et ainsi décrocher le premier titre de sa carrière professionnelle. De quoi lui permettre également de faire un énorme bond au classement puisqu’elle est passée de la 102e place mondiale à la 61e !
Et puisque les bonnes nouvelles ne viennent jamais seules, elle s’est brillamment qualifiée en début de semaine pour le tableau principal à Pékin. Un rendez-vous immanquable dont les deux principales têtes d’affiches seront la championne de l'US Open Aryna Sabalenka et Jessica Pegula, en l’absence de la tenante du titre Iga Swiatek.