Haddad Maia - Jabeur : deux styles pour une demie

La forme du moment 💪 

Un sourire, quelques larmes et une balle lancée vers les tribunes. Beatriz Haddad Maia a jeté toutes ses forces dans une épique bataille face à Sara Sorribes Tormo à l'occasion du premier huitième de sa carrière en Majeur. Une ode à la terre battue dont la gauchère est sortie victorieuse grâce notamment à sa qualité de frappe, idéalement adaptée à la surface. Sur ocre, elle s'était déjà illustrée cette saison en atteignant les quarts de finale à Rome. Armée d'un mental d'acier et "préparée pour les moments les plus durs", la Brésilienne, tête de série n°14, a prouvé lors de ce Roland-Garros qu'elle pouvait évoluer à de très hautes altitudes et répéter les efforts. Même si elle a enchaîné 10 heures et 26 minutes sur les courts pour en arriver là, la "marathonienne" est conditionnée pour tenir la distance.

De son côté, Ons Jabeur est l'une des joueuses encore en compétition qui a passé le moins de temps sur le court depuis son entrée en lice : 5h36, soit presque deux fois moins que son adversaire ce mercredi. Remise de sa blessure au mollet, la Tunisienne, titrée à Charleston il y a quelques semaines, réalise un parcours presque sans accroc dans cette édition. Finaliste à Wimbledon et à l'US Open l'an dernier, elle s'est d'ores et déjà libérée d'un poids en atteignant pour la première fois les quarts de finale à Roland-Garros. Un jeu en place, un physique sans pépin apparent et un CV déjà magnifique : Jabeur a tout d'une candidate crédible au titre.

Leur parcours dans cette édition 2023 🏆 

Beatriz Haddad Maia est entrée dans sa quinzaine parisienne de manière expéditive, en gagnant son premier tour en une heure à peine. Et puis, elle a dû cravacher à chaque étape pour se hisser jusqu'en quarts : 2h43 puis 2h48, et enfin 3h51 en huitièmes de finale, soit le troisième match le plus long de l'histoire du tournoi. Sur le fil, en perdant une manche lors de chacune de ces trois parties, elle a néanmoins prouvé toute sa capacité à évoluer sur ocre et à varier son jeu.

Premier tour : T. Maria 6/0, 6/1
Deuxième tour : D. Shnaider 6/2, 5/7, 6/4
Troisième tour : E. Alexandrova 5/7, 6/4, 7/5
Huitièmes de finale : S. Sorribes Tormo 6(3)/7, 6/3, 7/5

A l'inverse, Ons Jabeur a passé tous les obstacles sans trop ciller. Ou presque. Au troisième tour, elle a frôlé la correctionnelle contre Olga Danilovic après avoir perdu son seul set du tournoi, gênée "par des problèmes que les hommes ne comprendront jamais", comme elle l'a ironisé en conférence de presse. Mais la 7e joueuse mondiale a remis les choses dans l'ordre au tour suivant pour retrouver son rythme de croisière : un match bouclé en deux sets et à peine plus d'une heure passée sur le court.
Premier tour : L. Bronzetti 6/4, 6/1
Deuxième tour : O. Dodin 6/2, 6/3
Troisième tour : O. Danilovic 4/6, 6/4, 6/2
Huitièmes de finale : B. Pera 6/3, 6/1

Face-à-face 🆚

Le passif entre les deux joueuses est à la fois faible et récent, puisqu'elles ne se sont affrontées qu'une seule fois.

C'était il y a un mois et demi, sur la terre battue de Stuttgart. La Tunisienne s'était nettement imposée en quarts de finale (6/3, 6/0 en 1h08), avant de déclarer forfait le lendemain contre Iga Swiatek en raison d'une blessure au mollet.

Mais depuis cette déconvenue en Allemagne, Beatriz Haddad Maia a repris confiance en perdant de peu en quarts de finale à Rome face à Kalinina (6/7, 7/6, 6/3) puis en gagnant le premier huitième de finale en Grand Chelem de sa carrière cette semaine.

Une opposition de styles et deux joueuses qui vendront chèrement leur peau. Voilà qui promet un spectacle électrique en ouverture de journée sur le Central.

Entendu en conf’ 🎤 

Beatriz Haddad Maia : "Je suis très contente d'arriver en quarts de finale. C'est un rêve depuis que j'ai commencé à jouer au tennis, celui de ma famille, mon équipe et moi. J'ai travaillé d'arrache-pied pour vivre un moment pareil. Je suis vraiment fière de mon parcours dans ce tournoi parce que j'ai vraiment dû me battre.

Tous les matchs que je joue sont des matchs que je prépare avant. Je me prépare aux moments les plus durs. Je crois en moi, notamment lorsque tout est difficile. J'ai connu beaucoup de matchs de plus de 3 heures dans ma carrière. Donc quand le match dure, je me sens plus forte, plus solide. C'est l'une de mes qualités."

Ons Jabeur : "C'est le seul Grand Chelem où je n'avais pas atteint les quarts de finale. Je suis ravie de ma performance. Je suis contente de mon jeu, surtout d'être revenue après avoir contracté une blessure. Je suis ravie d'arriver en deuxième semaine. Je n’ai jamais pensé que quelque chose me manquait, que je n'arriverais jamais à atteindre les quarts. Et c'est une bonne chose, en fait. J'espère maintenant arriver en demi-finales de chaque Grand Chelem et peut-être en finale de chaque Grand Chelem !

Je pense que, comme je l'ai fait depuis le début du tournoi, je vais me focaliser à 70 % sur moi-même et 30 % sur Beatriz, pour le côté tactique, etc. Un quart de finale, c'est un quart de finale. J'espère utiliser mon expérience pour être prête à aller en demi-finales et aller chercher le plus haut possible."