Casper Ruud : "Essayer de jouer libéré, sans pression"

Avez-vous eu l'impression de nettement dominer votre rencontre aujourd'hui ?

Casper Ruud : Non, le deuxième set était très important. J'ai bien commencé le match mais quand on gagne le premier set, c'est loin d'être terminé. Lorsque j'étais mené 1-2 dans le deuxième, j’étais à 0-40 et j'ai cru qu'il allait me breaker. Mais j'ai réussi à bien tenir mon service. Je l'ai breaké dans la foulée et je me suis dit : 'Je peux me libérer un peu plus car si je fais quelques erreurs, ce n'est pas grave puisque de toute façon, je mène au score.' Tout allait dans mon sens pendant le troisième set. J'ai fait des passings, j'ai bien servi. À la fin, je me sentais à l'aise mais on ne sait jamais, il ne faut pas se relâcher car tout peut changer très vite.

Désormais, place à la finale dimanche. Comment vous y préparez-vous ?

C.R : Ce qui compte le plus, c'est d’être prêt physiquement. Ce n'est pas envisageable de ne pas jouer son meilleur tennis parce qu'on manque de préparation dans ce domaine. Mais je suis déjà entré dans cette phase : je suis allé sur le vélo et dans un bain de glace pour la récupération. Je vais pouvoir bien dormir cette nuit. Dimanche, quand je vais me réveiller, je ne vais sûrement pas trop parler aux personnes autour de moi ! Je vais rester dans ma bulle, voir si j'arrive à jouer ma carte. Je vais essayer de sortir mon meilleur tennis et d'être au top physiquement, mentalement et tactiquement.

Comment allez-vous essayer de gérer la pression autour de ce match ?

C.R : Lorsque je jouerai dimanche, le trophée sera là et les sensations seront forcément différentes. Je vais essayer de jouer sans trop réfléchir. C'est là que je joue mon meilleur tennis, lorsque je ne pense pas trop à l'enjeu, au fait que je dois absolument gagner ce match. Je vais essayer de continuer comme ça, de garder cette mentalité et cet état d'esprit pour la finale. Bien sûr, si je gagne un set, je serai plus proche de la victoire et il y aura sûrement de la pression. Nerveusement, ce sera différent mais je vais tout faire pour avoir un plan de jeu prêt dimanche.

Vous parlez beaucoup de l'aspect mental...

C.R : Je crois qu'il ne faut pas se dire qu'on a besoin de gagner un match. J'essaie d'éviter ce mot. Au début du tournoi surtout, on se dit qu'il "faut" gagner pour avancer dans le tableau. Parfois, on joue son meilleur tennis quand on n'y pense pas trop. Quand on est en mode "automatique". A chaque fois qu'on se dit qu'on est près de la victoire, c'est là qu'on devient tendu, nerveux. C'est peut-être ce qu'il s'est passé aujourd'hui avec Carlos. Lorsqu'on réfléchit trop, qu'on pense trop à la pression, on n'arrive pas à bien respirer, à se calmer pour gérer la situation. Je vais essayer d'entrer sur le court en me disant que ça va être un match marathon, mais que je vais prendre chaque point que je peux gagner et donner tout ce que j'ai.

Pouvez-vous nous parler un peu de ce que représente cette finale pour vous ?

C.R : Ça va être un match serré et difficile, parce que lui joue pour son 23e titre et moi, le premier. Je vais simplement essayer de jouer libéré, sans pression et de profiter du moment. L'an dernier, j'étais dans cet état d'esprit mais ça n'a pas tourné en ma faveur. On va voir si j'ai appris quelque chose des deux finales que j'ai déjà joué en Grand Chelem l'année dernière. Au début du tournoi, je ne pensais pas pouvoir arriver jusqu'en finale. Dimanche, ce sera le plus grand défi de mon année contre Novak. Je ne l'ai jamais battu avant, donc je vais devoir essayer de trouver un meilleur plan de jeu et jouer mon meilleur tennis pour espérer le battre.