La régularité de Casper Ruud a primé sur la fougue de Holger Rune (n°6) au terme d'une partie de 2h44. Le Norvégien a cueilli à froid son voisin danois pour réécrire un scénario similaire à leur précédente confrontation à Roland-Garros (6/1, 6/2, 3/6, 6/3). La tête de série n°4 du tournoi a rendez-vous avec Alexander Zverev dans le dernier carré.
Casper Ruud, boss de Scandinavie
Le Norvégien a dominé Holger Rune pour la deuxième année de suite en quarts de finale de Roland-Garros (6/1, 6/2, 3/6, 6/3).
Norvège - Danemark : 2-0. Sur un court Philippe-Chatrier transformé en stade de football, Casper Ruud a pris l’habitude de refroidir les ardeurs de Holger Rune. La dramaturgie de l’an passé oubliée, le 4e joueur mondial n’a vacillé que le temps d'un petit set. Porté par ses cannes explosives, son adversaire a vaillamment écarté quatre balles de match. Mais sur la cinquième, le Norvégien a chassé ses vieux démons, ceux qui l’ont toujours empêché de battre un Top 10 en Grand Chelem, malgré neuf opportunités avant ce nouveau derby de Scandinavie.
Dès le début de cette ultime session de soirée, Ruud a tendu une pomme à Rune dans laquelle le jeune homme (20 ans) a croqué à pleines dents. Sans surprise, c’était un cadeau empoisonné. Le fruit en question ? Des balles, liftées et rapides, dans une zone intermédiaire, à l’abri des couloirs. Impatient, le natif de Gentofte a commis 18 fautes directes dans le premier acte, des "points gratuits", s'est réjouit Ruud. "Je voulais mettre beaucoup de poids dans mon coup droit, c'était le plan."
Ce dernier a glané les trois premiers jeux. Un bon bol de confiance, face à un adversaire qui avait remporté leur dernière confrontation, fin mai à Rome. Le Norvégien a rarement été débordé. Après la perte du premier set (6/1), son vis-à-vis s’est essayé à quelques amorties, mais le doute ne s’est pas immiscé dans l’esprit du natif d’Oslo, toujours prêt à jaillir.
La régularité plutôt que la folie
Pas plus de suspense dans le deuxième set. Ruud a breaké d’entrée, puis à 3-1, sur ses deux seules opportunités. Peut-être épuisé par son combat face à Francisco Cerundolo en huitièmes de finale, le Danois a manqué de lucidité. Son talent a peu d’égal sur le circuit mais la régularité du finaliste de l’édition 2022 a pris le pas sur la folie qui aurait pu s’installer sur le court Philippe-Chatrier.
Le Central, qui n'avait besoin que d'une étincelle, a été parfaitement canalisé pendant deux sets par le pompier Ruud. Mais dans le deuxième jeu de la troisième manche, trois fautes directes et un break ont rallumé la mèche. Des "Rune, Rune" sont descendus des travées et les premières balles de l’intéressé sont tombées plus vite et plus régulièrement dans le carré de service du Norvégien. Très éloigné de sa ligne de fond de court au retour, ce dernier n’a pas mal retourné mais Rune a commencé à s’avancer, les deux pieds dans le court, pour prendre de vitesse son aîné (24 ans).
Ruud a repris ses appuis dans le 4e set
Difficile alors de savoir sur quel pied danser tant le protégé de Patrick Mouratoglou soufflait le chaud et le froid. Il a en tout cas offert du rab au public en s'octroyant la troisième manche (6/3). Un doux parfum de remontada rapidement étouffé dans l'œuf par le 4e joueur mondial. A 2-1 en sa faveur, il a pris des risques au retour pour déborder définitivement son adversaire. 3-1, Rune a craqué. Le set et le match ont définitivement basculé.
Une barque rondement menée et avec fermeté jusqu'à Alexander Zverev, qui l'attend désormais sur la berge des demi-finales. J'ai essayé de jouer sans pression, mais c'était un gros match contre un bon adversaire, a souri le vainqueur au terme de cette partie de 2h44. Il a connu une meilleure année que moi. Il voulait certainement découvrir les demi-finales, mais c’est moi qui vais retrouver le dernier carré."