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Sans égal
Toute la quinzaine en 11 faits marquants.
Mieux que la decima : la undecima ! En remportant son 11e Roland-Garros face à Dominic Thiem, Rafael Nadal a repoussé encore un peu plus les limites de sa propre légende. Boulimique, l’Espagnol accumule les records et laisse loin derrière toute la concurrence. Onze coupes des Mousquetaires, 86 matchs gagnés, deux défaites (et un forfait)… En un en mot comme en cent : inégalable !
Après trois finales de Grand chelem, dont deux à Roland-Garros (2014, 2017), Simona Halep est enfin devenue une championne de Roland-Garros. Enfin ? Oui, tant ses débuts dans l'épreuve (titre junior en 2008, ébouriffante finale contre Maria Sharapova en 2014) et son attachement pour le tournoi la prédisposaient à gagner un jour sur le Central Philippe-Chatrier. C'est donc fait, et ce titre "au mérite" comble tout le monde, jusqu'à sa victime en finale Sloane Stephens, qui a eu ces jolis mots : "Peu importe les difficultés que vous rencontrez, il y a toujours une lumière au bout du tunnel, et je suis heureuse qu'elle ait finalement trouvé sa lumière".
La saison sur terre battue de Dominic Thiem (n°7) ressemblait comme deux gouttes d’eau à celle de 2017 (une finale en Masters 1000, une victoire sur Nadal)... jusqu’à ce qu’il franchisse enfin le cap des demi-finales à Roland-Garros, vendredi contre Marco Cecchinato. Premier finaliste de "Roland" né dans les années 90, l’Autrichien a clairement changé de statut. "Bravo Dominic pour ta quinzaine, l'a félicité "Rafa" dans son discours protocolaire. Dans quelques années, tu seras à ma place." Car si Thiem incarne le futur, il va encore devoir patienter au moins un an : le présent, c'est Nadal.
Toujours concernant la jeune génération, on a noté que l’Allemand Alexander Zverev (n°2) a également avancé d’une case, atteignant pour la première fois les quarts de finale d’un tournoi majeur… où il a justement été battu par Thiem.
Un dernier carré du "French Open" à l’accent américain. Déjà finalistes du dernier US Open, Sloane Stephens et Madison Keys se sont retrouvées en demi-finales de ce Roland-Garros cru 2018. Un duel qui a tourné – comme à New York - à l’avantage de la Floridienne Stephens. Mais au-delà du résultat, cette belle affiche 100 % Oncle Sam a tordu le cou à l’idée que les Américaines n’étaient pas à l’aise sur terre battue. "J’ai adoré être ici, c’était cool", a confié Sloane Stephens à l’issue de son tournoi. Tout est dit !
A commencer par le court 18, au Fonds des Princes, avec lequel le stade a poursuivi cette année sa ruée vers l’ouest. Semi-enterré et d’une capacité de 2 200 places, ce nouveau court a eu la chance de voir un superbe Dominic Thiem / Stefanos Tsitsipas au deuxième tour, et une flopée de matchs en cinq sets : Albot/Barrère, Verdasco/Sugita, Zopp/Sock, Dimitrov/Donaldson… "C’était plein, c’était génial, a commenté Dimitrov. Mais je suis arrivé un petit peu en retard sur le court car trois fois, je suis passé par le mauvais tunnel !" Et oui, cette année, le stade a beaucoup changé. Outre ce nouveau court 18, notons la réfection des courts 7 et 9, eux aussi très fréquentés pendant toute la quinzaine, et désormais surplombés par le Village, lui aussi entièrement refait et délocalisé au milieu du Stade.
C'est l'un des gros tubes de la quinzaine. Car le parcours de l’Italien Marco Cecchinato, 24 ans, est peu banal : classé 72e et inconnu du grand public avant le tournoi, le joueur de Palerme s’est frayé un chemin jusqu’aux demi-finales, éliminant au passage Pablo Carreno Busta, David Goffin et surtout Novak Djokovic. La fin du match entre le Serbe et l’Italien (précisément ce tie-break du quatrième set durant lequel "Ceck" a sauvé trois balles de deux sets partout avant de s'imposer) a été l’un des grands moments de ce Roland-Garros 2018. Véritable spécialiste de la terre battue, Cecchinato, dont le revers à une main et le toucher de balle en ont séduit plus d’un, est désormais dans le top 30 : il pointe ce lundi à la 27e place du classement ATP.
Presque un crime de lèse-majesté. En remportant le premier set de son quart de finale contre Rafael Nadal, Diego Schwartzman a réalisé un petit exploit : cela faisait 1099 jours que le roi de la terre battue n’avait pas concédé une manche à "Roland" (quart de finale perdu contre Novak Djokovic en 2015). L’Argentin poids plume (1,70 m, 64 kg) a même breaké en début de 2e set, laissant entrevoir une faille dans la cuirasse espagnole… vite refermée par Nadal, finalement vainqueur en quatre manches. Sa seule alerte franche de la quinzaine, et même de ses deux dernières éditions victorieuses.
C’est "le" moment fondateur du tennis moderne. En 1968, Roland-Garros inaugure l’ère Open en devenant le premier Grand chelem ouvert aux joueurs professionnels, jusque-là interdits de participation aux tournois majeurs (Grands chelems, coupe Davis). Ken Rosewall est le premier vainqueur de l’ère Open. Ce dimanche, 50 ans plus tard presque jour pour jour (à 24h près !), c’est lui qui a remis sa 11e coupe des Mousquetaires à Rafael Nadal.
Pourquoi remarqués ? Lui (Chun Hsin Tseng) parce qu’il est le premier joueur de Taipei à remporter le titre et qu’il n’a pas perdu un seul set de la semaine. Elle (Cori "Coco" Gauff) parce qu’elle n’a que 14 ans et 2 mois, qu’elle fait 1,76 m et qu’elle veut être la meilleure joueuse de tous les temps, rien que ça ! Dotée d’un gros caractère (et d’un tennis très agressif), Gauff est revenue d’un double break dans le troisième set pour s’imposer dans le tie-break décisif… On devrait vite la voir faire ses débuts sur le circuit principal.
Son nom a traversé les siècles comme lui traversait les airs. Au cours de cette édition, le tournoi a rendu plusieurs hommages – exposition temporaire, parution d’un carnet, animations, cérémonies - à Roland Garros, célèbre notamment pour avoir été le premier homme à effectuer une traversée aérienne de la Méditerranée. L’aviateur est mort il y a 100 ans, le 5 octobre 1918, lors d’un combat aérien dans les Ardennes. En 1928, un Stade est construit pour défendre la Coupe Davis remportée contre les Américains. Emile Lesieur, alors président du club du Stade français, décide de donner à l’enceinte le nom de son ami Roland Garros, qu’il avait connu sur les bancs de HEC.
Quatre ans après le sacre de Julien Benneteau et Edouard Roger-Vasselin, Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert ont ajouté leurs noms au palmarès du tournoi au moment où on les attendaient peut-être le moins. Auteure d’un début de saison piano piano, la paire française n’avait disputé et gagné qu’une seule finale en 2018, à Rotterdam... mais face à Oliver Marach et Mate Pavic, qu'ils avaient alors battus. Les deux compères ont remis ça à Paris face aux champions de l'Open d'Australie, complétant ainsi leur tableau de chasse en Grand chelem en ajoutant un troisième Majeur après l’US Open (2015) et Wimbledon (2016).