Blessée en début de saison, Ons Jabeur (n°8) est désormais totalement remise et en pleine confiance. Prête à aller le plus loin possible. Le Quotidien du 31 mai lui consacre un gros plan.
Ons Jabeur, la sérénité retrouvée
La Tunisienne affronte la Canadienne Leylah Fernandez en troisième rotation sur le court Suzanne-Lenglen.
Ons Jabeur est là et bien là. Et même si elle a lâché un set au deuxième tour, face à la Colombienne Camila Osorio, elle a rétabli l’ordre des choses dans la dernière manche : "Je me suis concentrée sur mon service et j'ai essayé d'être plus agressive, a-t-elle expliqué après sa victoire. Je savais que j'avais tout ce qu'il fallait pour gagner. Il fallait juste que je croie en moi !"
Deux jours plus tôt, pour son entrée en matière à Roland-Garros, la Tunisienne avait déjà pu se rassurer concrètement avec un match facile face à l’Américaine Vickery. Un soulagement pour la tête de série n°8, dont la saison 2024 a été grandement perturbée par une blessure au genou droit. Celle qui fêtera ses 30 ans en août prochain avait notamment dû faire l’impasse sur le WTA 1000 de Dubaï en février. Et pour son retour sur le circuit, elle avait chuté dès son entrée en lice à Indian Wells, puis à Miami.
Sur le papier, sa meilleure sortie se résume donc cette saison à un quart de finale à Madrid. Malgré tout, Ons Jabeur était arrivée à Roland-Garros avec une certaine confiance : "Physiquement, mon genou va beaucoup mieux, confiait-elle le week-end dernier lors du Media Day. Et sur terre battue, c’est moins dur, je suis donc contente d’être ici. Niveau confiance, j’ai pu jouer quelques matchs sur terre qui se sont bien passés. Je compte aller très loin dans ce tournoi, j’ai fait une bonne préparation pour ça. Pendant les entraînements, je ne perdais pas un set, j’espère afficher cette forme le plus longtemps possible. Je prends point par point, match par match, en espérant déjà être en deuxième semaine."
"Le passé, c’est le passé"
Ons Jabeur ne s’en est jamais cachée. Son plus grand rêve serait de décrocher un titre en Grand Chelem. Elle l’a même frôlé à trois reprises, à Wimbledon et l’US Open en 2022, puis à nouveau sur le gazon anglais l’an dernier. Pour se hisser en finale, elle avait alors sorti le grand jeu, écartant de sa route trois joueuses du top 10, à savoir Petra Kvitova, Elena Rybakina et Aryna Sabalenka. Rien que ça ! Mais tout s’était effondré en finale. Opposée à Marketa Vondrousova, face à laquelle elle était favorite, "la Ministre du bonheur" s’était inclinée en deux sets. Cette défaite, la pire de sa carrière de son propre aveu, avait mis un énorme coup au moral d’Ons Jabeur, qui avait prévu, en cas de victoire, de se retirer quelques temps du circuit pour fonder une famille.
"Émotionnellement, cela m'a détruite, a-t-elle avoué quelques mois plus tard. L'idée d'avoir un bébé a disparu en même temps que le trophée de Wimbledon. C'est ce qui nous a tués, mon mari et moi." Celle qui avait atteint les quarts à Roland-Garros l’an passé – sa meilleure performance parisienne – a réussi peu à peu à digérer ce moment difficile et affiche même désormais de grandes ambitions Porte d’Auteuil.
"Mentalement, l’an dernier c’était vraiment très dur, mais je me sens beaucoup mieux. Je me dis que le passé c’est le passé et qu’il faut avancer." Quand elle analyse sa forme du moment, mettant en avant sa motivation et la capacité de concentration dont elle a su faire preuve pendant ces deux premiers matchs, Ons Jabeur va même plus loin : "Je suis capable d’aller au bout !" A suivre.