Quand ?
Roland-Garros 2016
Quelle victoire ?
Titre en finale du double dames de Caroline Garcia et Kristina Mladenovic
Derrière l'objectif, pile à cet instant-là, que se passe-t-il et que ressens-tu ?
Amélie Laurin : Je suis émue par leur joie, c'est magnifique. Des Françaises gagnent à Roland ! Le troisième set a été serré, ce n'était pas gagné d'avance. Leur victoire n'en est que plus belle et plus intense. Et puis en double, les sentiments sont partagés. Je les vois se prendre dans les bras, et du coin de l'œil j'observe leurs adversaires qui se rapprochent et vont faire de même. Je continue de "déclencher" tout en surveillant ce moment pour donner de la profondeur à ma photo.
Qu'est-ce qui selon toi fait une belle photo de victoire au tennis ?
AL : C'est évidemment l'émotion. Il faut capter le moment où l'émotion de la joueuse ou du joueur est la plus belle, la plus spontanée, la plus touchante. Ce qui est difficile, c'est qu'on est ému aussi derrière l'objectif. Mais il ne faut pas perdre le point ni arrêter de penser au cadrage, à l'arrière plan etc… qui sont tout aussi important pour une bonne lecture de l'image que l'empreinte émotionnelle seulement.
Qu'est-ce qui te plait le plus dans la photographie de tennis ?
AL : La photo de tennis, c'est de la puissance et de la grâce dans le mouvement, un instant précis capturé dans ce même mouvement, de l'émotion. Et quand le dieu de la photo de tennis est avec nous c'est aussi une lumière, des ombres, un contre-jour. C'est chercher où se placer, chercher à anticiper. L'attention est à son paroxysme lors des balles de set et des balles de match, c'est chercher les détails… Voilà tout ce que j'aime.
Qu'est-ce que tu retrouves nulle part ailleurs qu'à Roland-Garros spécialement ?
AL : Une équipe géniale ! C'est un vrai plaisir d'en faire partie. Collaborer avec des personnes talentueuses pousse à se surpasser artistiquement, et ce sont aussi des personnes bienveillantes qui font du bien humainement.
Qu'est-ce qui, selon toi, crée l'esthétique unique d'une photo de victoire à Roland-Garros ?
AL : Il y a la terre battue qui colle à la tenue ou à la peau des joueurs, qui laisse apparentes les dernières traces de l’affrontement. La liesse décuplée car il s'agit d'un tournoi majeur…
Quelle est la joueuse ou le joueur (de tennis) que tu adores photographier de manière générale ?
AL : J'aime photographier les joueuses et joueurs les plus expressifs, parce que leur émotion passera à travers la photo. Je pense à Serena Williams, à Rafael Nadal, à Cori Gauff, mais aussi à Hugo Gaston chez les Français.
Sur l'édition Roland-Garros 2022 à venir, qui souhaiterais-tu voir triompher ?
AL : Je dirais de nouveau Rafael Nadal, c'est fascinant de voir quelqu'un battre des records. Chez les dames, plus difficile à dire, plus imprévisible, j'aimerais voir Maria Sakkari je pense.