Quart de finaliste à Melbourne et demi-finaliste de l’US Open, Ben Shelton (21 ans) a coché un nouvel objectif de sa très longue liste en s’adjugeant l’ATP 500 de Tokyo ce week-end. De son côté, Gaël Monfils (37 ans) a quant à lui glané un 12e trophée à Stockholm, 12 ans après son premier sacre dans la capitale suédoise. Enfin, sur le circuit WTA, Katerina Siniakova, Elise Mertens et Tamara Korpatsch ont également été couronnées en catégorie 250.
WTA / ATP : Shelton première, un marathon pour Siniakova
Le prodige américain a remporté le premier titre ATP de sa carrière à Tokyo.
Shelton répond présent
Son ascension ne fait que commencer. A 21 ans et pour sa première année loin des Etats-Unis, Ben Shelton a franchi un nouveau palier dans sa quête de gloire. Quasi miraculé du dernier carré alors qu’il était mené 6/7(2), 2-5 par son compatriote Marcos Giron, le prodige d’Atlanta s’est facilité la tâche pour sa première finale sur le circuit principal, remportée 7/5, 6/1 en 1h22 contre Aslan Karatsev. Son service puissant et précis (80% de points gagnés derrière sa première) et ses frappes explosives (18 coups gagnants) ont dynamité la défense de son adversaire, qui ne s’est jamais remis de la perte de la première manche.
Déjà bluffant à l’Open d’Australie puis à Flushing Meadows, il avait également fait parler de lui à Shanghai, en prenant le meilleur sur Jannik Sinner – qu’il retrouvera lors de son entrée en lice à Vienne cette semaine – en huitièmes de finale. Des parcours plus qu’intéressants mais dont il ne semblait pas totalement satisfait. "Ce titre signifie énormément pour mon équipe et moi, a-t-il confié à l’issue de son succès. Nous avons travaillé très dur depuis le début de ma carrière pour développer mon jeu et remporter des trophées sur le circuit. J’ai récemment eu quelques bons résultats mais les grands champions maintiennent leur niveau de jeu et parviennent à terminer les semaines par des titres, ils ne se contentent pas d’aller en finale. Je ne dis pas que j’en suis là mais avoir réussi à enchaîner cinq victoires consécutives ici à Tokyo, c’est vraiment spécial pour moi."
Actuellement sur une série de 14 victoires lors de ses 16 derniers matchs, le plus jeune champion dans la capitale japonaise depuis Lleyton Hewitt en 2001 (20 ans), nourrit de belles ambitions pour la fin de saison, qu’il s’agisse des derniers tournois en Europe ou du Masters Next Gen de Jeddah. "C’est une grande opportunité pour moi, a-t-il confirmé. Plus tôt dans la saison, j’ai connu des défaites précoces donc je n’ai pas joué énormément de matchs. Je me sens frais et j’ai hâte de terminer l’année en beauté."
Celui qui occupe le 15e rang mondial ce lundi peut même viser plus haut, puisqu’il ne compte que 835 points de retard sur Holger Rune dans la course aux finales ATP de Turin. Même si la concurrence sera très rude, Shelton n’aura une nouvelle fois aucun point à défendre et tout à gagner.
Eternel Gaël, Bublik fait craquer Fils
S’il n’a plus 21 ans, Gaël Monfils n’a rien perdu de sa hargne, de sa puissance et de son talent. Engagé à l’ATP 250 de Stockholm après une tournée américaine réussie (quarts de finale à Toronto et huitièmes à Cincinnati), le Parisien de 37 ans a soulevé son 12e trophée à l’issue d’une finale renversante. D’abord débordé par le surprenant qualifié Pavel Kotov, il a serré le jeu et les dents pour écarter trois balles de break en fin de deuxième set, avant de s’envoler vers une victoire méritée. "Quand j’ai dû sauver ces trois opportunités, j’ai essayé de pousser le plus possible, a-t-il admis après la rencontre. Je ne sais pas comment j’ai fait mais ça m’a permis de continuer à y croire et de me battre."
Déjà titré en Suède lors de l’édition 2011, celui qui a disputé au moins une finale lors des 19 dernières saisons est devenu le vainqueur le plus âgé de ce tournoi historique. Un sacre qui le replace au 89e rang mondial ce lundi et qui lui ouvre les portes du tableau principal de l’Open d’Australie 2024. Une chose est sûre, la carrière de la Monf’ – qui a promis à son clan que ce titre ne serait pas le dernier – est loin d’être finie.
A près de 1300 km de là, un autre Français disputait la finale du tournoi d’Anvers. Couronné à Lyon juste avant de prendre part à Roland-Garros, Arthur Fils n’a pas réussi à maîtriser la puissance et le tempérament imprévisible d’Alexander Bublik. Intouchable au service (1 point perdu sur sa première balle contre Fils et 136 points gagnés sur 148 possibles durant l’intégralité de son aventure belge !), le Kazakhstanais a ainsi remporté le troisième tournoi de sa carrière, le deuxième cette année après l’ATP 500 d’Halle : "Honnêtement, quand nous avons gagné notre deuxième titre, j’ai dit à mon entraîneur : ‘Peut-être que c’est fini, peut-être que nous n’en gagnerons plus jamais’. C’est la meilleure sensation qui soit et le fait d’en remporter un autre signifie beaucoup pour moi."
Un très beau vainqueur, qui n’a pas manqué de saluer son jeune adversaire, appelé à disputer de nombreuses autres finales dans sa carrière. "Je lui ai dit que j’avais beaucoup de chance de le battre en finale avant qu’il ne devienne la prochaine future star. Bien servir était ma seule option et je l’ai saisie" a-t-il conclu.
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Siniakova au bout de l’effort, Korpatsch envers et contre tous
Habituée à briller en double – notamment en compagnie de sa compatriote Barbora Krejcikova –, la Tchèque Katerina Sinakova a de nouveau prouvé qu’elle était également une très bonne joueuse de simple. Déjà célébrée à Bad Hombourg en juillet, finaliste malheureuse à Hong Kong la semaine passée, elle a remporté son deuxième titre de l’année (le 5e de sa carrière), lors du WTA 250 de Nanchang. Opposée à Marie Bouzkova, elle a totalement inversé la tendance et sauvé trois balles de match pour s’imposer au bout de l’effort (1/6, 7/6(5), 7/6(4)).
Un succès obtenu après 3h33 d’un énorme combat, le plus long en finale cette saison. "Ça a été une bataille très difficile, énorme, a-t-elle admis après sa victoire. Je suis vraiment fière d’avoir réussi à me battre jusqu’à la fin. C’est triste qu’il n’y ait qu’une seule gagnante parce nous avons toutes les deux tout donné sur le terrain."
À Monastir, Elise Mertens a réussi à conserver sa couronne en prenant le meilleur sur Jasmine Paolini en finale (6/3, 6/0 en 1h10). Tombeuse de la Française Clara Burel en demi-finale, la Belge a inscrit les 10 derniers jeux de la rencontre face à l’Italienne pour s’offrir un huitième titre en carrière, le premier depuis sa victoire ici-même en Tunisie il y a un an.
Enfin, à Cluj-Napoca en Roumanie, Tamara Korpatsch s’est offert son premier titre en carrière, à 28 ans. Pour sa première finale sur le circuit professionnel, l’Allemande a battu Elena-Gabriela Ruse, au grand dam du public, soutien bruyant et indéfectible de sa représentante (6/3, 6/4 en 1h52). "Cette victoire représente tellement pour moi, a expliqué la nouvelle championne. C’est mon premier WTA 250 et j’en suis très heureuse. Ma semaine a été très difficile mais en même temps très agréable… C’est vraiment un très beau tournoi."