Après trois éliminations aux portes de la finale, Alexander Zverev a mis fin à la malédiction lors de sa quatrième demi-finale consécutive Porte d'Auteuil en dominant un Casper Ruud visiblement malade et ainsi privé d'une troisième finale de rang (2/6, 6/2, 6/4, 6/2 en 2h35). Près de quatre ans après son unique finale en Grand Chelem, perdue face à Dominic Thiem à l'US Open 2020, l'Allemand retrouve la dernière marche d'un Majeur et défiera Carlos Alcaraz dimanche.
Zverev passe un nouveau cap
Éliminé dans le dernier carré lors des trois dernières éditions, l'Allemand a cette fois réussi à rallier la finale en prenant le meilleur sur Casper Ruud.
C'est sur un ace, son 19e du soir, qu'Alexander Zverev a enfin réussi à briser le plafond de verre. Sorti en demies successivement par Stefanos Tsitsipas, Rafael Nadal puis Casper Ruud, l'Allemand a enfin trouvé la voie vers la finale de Roland-Garros, s'offrant au passage une douce revanche sur son bourreau de l'an passé. "L'année dernière, j'ai perdu trop facilement (6/3, 6/4, 6/0), a-t-il justement rappelé après ce succès. Je devais être beaucoup plus agressif ce soir et je l'ai été, je suis content de ce que j'ai réussi à faire."
Zverev, service maximum
Le voir conclure ainsi résume plutôt bien le déroulement d'une soirée durant laquelle il a retrouvé toute sa splendeur au service. C'est sur cette solide fondation qu'il a bâti son succès, en passant 68% de premières balles à 207 km/h de moyenne et en remportant 86% de points derrière celles-ci.
Pour s'en sortir, le vainqueur du dernier Masters 1000 de Rome a pris des risques, joué davantage vers l'avant que lorsqu'il a été malmené pendant le tournoi, face à Tallon Griekspoor et Holger Rune. Et il le fallait pour déstabiliser un Casper Ruud qui avait été le premier à tout réussir, se basant justement sur un service fiable (71% de premières balles dans le premier set) et un coup droit hyper agressif dès les premiers instants du match. C'était lui le plus entreprenant, celui qui osait accélérer des deux côtés de la raquette et déposer quelques savoureuses amorties, à chaque fois dans le bon tempo.
Casper le maudit
Mais ce Roland-Garros ne sera finalement pas celui du Norvégien, lui qui avait été mis au repos forcé à la suite du forfait de Novak Djokovic avant leur quart de finale, remake de la finale 2023. Car si Zverev a mis fin à la malédiction qui le poursuivait depuis trois ans dans le dernier carré parisien, le sort s'est une nouvelle fois acharné sur Ruud, gêné par des maux de ventre et dont le niveau n'a cessé de baisser durant la partie. L'intervention du médecin et un toilet break n'ont rien changé, ses douleurs ont fini par lui couper le souffle et les jambes à partir du troisième set.
Malgré quelques frappes magiques dont il a le secret, il s'est retrouvé dans l'incapacité totale de déclencher le moindre sprint et condamné à espérer que les frappes de l'Allemand s'écrasent derrière les lignes. En vain, car Alexander Zverev ne s'est pas fait prier pour enchaîner les coups de raquette dévastateurs (54 coups gagnants), à l'image de ses deux derniers revers long de ligne absolument somptueux pour conclure sa grande première.
"Si ce n'est pas maintenant que je gagne, ce sera quand ?"
"Je suis tellement content d'atteindre enfin la finale au bout de quatre demi-finales, d'autant plus avec toutes les histoires vécues sur ce court, a-t-il concédé, la voix teintée d'émotions. Ici, j'ai les meilleurs et les pires souvenirs de ma carrière. Lors de ma première finale (à l'US Open 2020), j'étais à deux points de gagner le match, mais je n'étais pas prêt. Je ne me rendais pas compte de ce que signifiait une telle occasion de remporter un Grand Chelem. Maintenant, j'ai 27 ans, je commence à être vieux... Si ce n'est pas maintenant que je gagne, ce sera quand ?"
Dimanche, un nouveau champion aura l'honneur de voir son nom gravé sur la Coupe des Mousquetaires. Qu'il s'agisse d'Alexander Zverev ou de Carlos Alcaraz, celui qui soulèvera ce prestigieux trophée effacera le souvenir gâché des éditions passées.