Mais où Daniil Medvedev s’arrêtera-t-il ?

Le Russe, 4e mondial, a remporté son 3e titre de la saison à St-Pétersbourg. Jusqu’où ira-t-il ?

Daniil Medvedev fist pumping during the 2019 US Open©Corinne Dubreuil/FFT
 - Myrtille Rambion

En termes de Grand Chelem, l’année 2019 se sera partagée entre Novak Djokovic et Rafael Nadal, puisque le premier s'est octroyé l'Open d'Australie et Wimbledon, tandis que le second s'est imposé à Roland-Garros puis l'US Open.

Mais au global, force est de constater qu’elle aura été marquée très fortement par l’ascension de Daniil Medvedev.

Daniil Medvedev wawing to the crowd on the podium at the 2019 US Open©Corinne Dubreuil/FFT

À ceux qui pensaient que le Russe subirait le contrecoup de son parcours jusqu’en finale à New York, l’intéressé a répondu en actes : ce dimanche à Saint-Pétersbourg, il a remporté son troisième titre de la saison.

Mais jusqu’où ce “Dani“-là ira-t-il ?



Le premier depuis 15 ans

Jusqu’à Londres, au moins ! Trois ans après y avoir symboliquement reçu un prix remis par l’ATP pour récompenser son parcours de représentant de la “NextGen“ (passé de la 329e à la 98e mondiale au cours de la saison 2016), le désormais 4e mondial disputera en effet dans l’enceinte de l’O2 Arena son premier Masters.

Et dans la dernière ligne droite jusqu’aux ATP Finals, bon courage à ceux qui voudront stopper l’homme (très) en forme de ces trois derniers mois. Loin de l’avoir épuisée, sa campagne américaine semble au contraire avoir galvanisé -si c’était encore possible !- Daniil Medvedev.



Pour preuve, son titre à Saint-Pétersbourg le week-end dernier. Le troisième de la saison, conquis face à Borna Coric (6/3, 6/1) au terme de sa… cinquième finale consécutive !

Le plus francophile des joueurs slaves (il est venu s’entraîner sur la Côte d’Azur à 18 ans, pour ne plus la quitter) est ainsi devenu le premier Russe à s’imposer sur les bords de la Neva, depuis Mikhail Youzhny il y a quinze ans.

Daniil Medvedev entering the Arthur Ashe Stadium ahead of the 2019 US Open final©Corinne Dubreuil/FFT

"Difficile de cacher mes sentiments"

“C’est une sensation extraordinaire, a-t-il commenté après avoir remporté ce premier titre dans son pays, le sixième de sa carrière. Après Cincinnati, j’ai décidé que mon style serait désormais de ne pas montrer mes émotions quand je gagne.“

Surprenant ? Pas tant que cela, quand on connaît le style du garçon : “personnellement, je trouve ça drôle…, a-t-il ajouté. J’ai mes raisons et c’est ce que j’ai fait à Saint-Pétersbourg. Mais j’étais extrêmement heureux et c’était difficile de cacher mes sentiments.“

Quel est le secret de cette forme qui dure, lui permettant d’atteindre coup sur coups les finales de Washington, Montréal, Cincinnati, l’US Open et Saint-Pétersbourg ? “La condition physique“, selon Daniil Medvedev lui-même. “C’est le plus important au haut niveau.“

Daniil Medvedev slicing the ball during the 2019 US Open final©Corinne Dubreuil/FFT

"Plus la vague est haute, plus c'est compliqué"

Daniil Medvedev semble avoir gardé sa lucidité, bien décidé à ne pas s’enflammer, en dépit de la vague de succès sur laquelle il n’en finit plus de surfer.

“Honnêtement, a-t-il analysé, on a raison de dire que plus la vague est haute, plus il est compliqué de rester au sommet. Je comprends vraiment combien il est important de continuer à travailler dur et à s’entraîner.“

Et le 4e mondial de poursuivre : “Selon moi, dans le tennis, c’est impossible de rester à un même endroit. Soit on grandit, on avance chaque jour, soit on chute.“ Le message est clair : le Russe a des plans à long terme. Et il entend bien ne pas se relâcher.