Contrairement à Aryna Sabalenka avant elle, Iga Swiatek a tenu son rang face à l'invitée surprise de la deuxième demi-finale du simple dames. Mais la Polonaise a dû transpirer beaucoup plus que d'habitude pour venir à bout d'une très méritante Beatriz Haddad Maia, qui a fini par céder 6/2, 7/6(7) non sans avoir obtenu une balle de 2e set. La n°1 mondiale défendra son titre face à Karolina Muchova samedi. Et grâce au faux-pas de Sabalenka, elle est assurée de rester sur le trône.
Iga Swiatek, évidemment
Victorieuse de Beatriz Haddad Maia dans le dernier carré, la Polonaise défendra son titre et restera n°1.
Swiatek, l'égale de Seles
On appelle ça une bonne journée au bureau. Victorieuse 6/2, 7/6(7) en 2h09 de la surprenante Beatriz Haddad Maia, Iga Swiatek s'est qualifiée ce jeudi pour sa troisième finale à Roland-Garros (2020, 2022 et donc 2023), la deuxième consécutive après son titre de l'an dernier. En prime, la reine du circuit n'y retrouvera pas sa dauphine au classement WTA, Aryna Sabalenka, mais une Karolina Muchova qui a lâché pas mal d'influx pour créer la surprise, dans une première demi-finale d'une qualité et d'une intensité sensationnelles.
Après un tel chef d'œuvre, le public du court Philippe-Chatrier avait probablement besoin de reprendre ses esprits. Dans ces cas-là, on peut toujours compter sur Iga Swiatek pour ramener un peu de normalité sur terre. La Polonaise a poursuivi son parcours sans-faute dans ce Roland-Garros en s'imposant en deux sets face à une Beatriz Haddad Maia pourtant très loin de démériter. La Brésilienne a même su la menacer tout au long d'un 2e set où elle a élevé son tennis (quasiment) au niveau de celui de son adversaire, et ce n'est pas une petite performance. Mais Swiatek a gagné, encore et toujours.
Non contente d'atteindre sa quatrième finale majeure au total (avec l'US Open 2022, qu'elle avait remporté), Swiatek s'est aussi assurée d'attaquer une 64e semaine consécutive à la tête du classement mondial au lendemain de Roland-Garros. Ce qui fera d'elle l'égale de Monica Seles. Et cela tombe bien puisque Swiatek, âgée de tout juste 22 ans, est aussi la plus jeune joueuse à atteindre trois finales Porte d'Auteuil depuis la légendaire joueuse américaine, qui avait signé le "hat-trick" entre 1990 et 1992. Une bonne journée au bureau, on vous dit.
Cela dit, Swiatek n'a pas connu sa petite promenade de santé habituelle dans ce Roland-Garros. Elle a disputé son match le plus long du tournoi, et de très loin le plus disputé. Première Brésilienne dans l'ère Open à atteindre le dernier carré à Paris, Beatriz Haddad Maia n'était pas venue pour un dernier tour de samba. Elle a pris le match à bras le corps avec un break blanc d'entrée qui lui a permis d'envoyer un message fort à sa prestigieuse adversaire. Elle prévoyait de lui faire faire quelques heures sup'.
A un point près - cette fameuse balle de 2e set dans le tie-break -, elle aurait même pu l'emmener au-delà des limites du raisonnable syndical. Avec sa puissance, son grand coup droit de gauchère et sa main subtile, Haddad Maia a livré une vraie belle résistance tout au long de ce cette deuxième manche, qui aura au moins eu le mérite de tester l'épaisseur du cuir de la boss du circuit. Cette fois, elle a été menée 3-1 avant de sauver une nouvelle balle de break à 3-3, puis trois autres à 4-4. Avant de finalement conclure au bout d'un jeu décisif à suspense.
Un tie break sous tension
Haddad Maia, ultra-offensive dans ce jeu décisif, regrettera sans doute cette "vilaine" volée de coup droit dans le bas du filet, qui lui aurait permis de mener 6 points à 3. Mais aussi cet autre coup droit expédié dans le filet sur sa balle de set justement, à 6 point à 5. Au bout du compte, la maîtrise émotionnelle de Swiatek a fini par faire la différence. Si la Brésilienne a magnifiquement sauvé la première balle de match d'un contre supersonique, elle n'a rien pu faire sur la 2e, clouée sur place par un ultime coup droit gagnant.
Avec cette troisième finale à Roland-Garros atteinte en cinq éditions disputées, Swiatek réalise une performance que seule Chris Evert avait surpassée, au début des années 70. C'est déjà phénoménal. Mais inutile de dire que la Polonaise voit plus loin...