Ce Rafa-là peut-il être battu ?

Vainqueur de Diego Schwartzman en trois sets, Rafael Nadal s’est qualifié pour sa huitième demie à New York. Impressionnant.

Hear Rafa Nadal roar during his quarterfinal at the 2019 US Open©Corinne Dubreuil/FFT
 - Myrtille Rambion

Lui n’y prête pas plus attention que cela. Mais d’autres s’étaient permis de s’inquiéter à sa place. Puisque Novak Djokovic et Roger Federer avaient été éliminés coup sur coup à Flushing Meadows, le dernier représentant du “Big Three“ serait scruté très attentivement lors de son quart de finale face à Diego Schwartzman, forcément. Avec une certaine crainte, même.

De très solides bases

Rafael Nadal allait-il respecter cette logique et lui aussi vaciller pour laisser un outsider prendre sa place dans le dernier carré de l’US Open ? Absolument pas.

Car avec tout le respect dû à l’Argentin, tête de série n°20, et l’un des joueurs les plus combatifs du circuit -l’un des plus appréciés aussi, à commencer par Rafa- le champion ultime de Roland-Garros avance dans le dernier Grand Chelem de l’année sur de très solides bases.

 

Rafel Nadal and Diego Schwartzman at the net during 2019 US Open©Corinne Dubreuil/FFT

Un peu les mêmes que lors de son troisième sacre sur le court Arthur Ashe, en 2017, à vrai dire. Et pas la peine d’évoquer un tirage et un tableau prétendument “faciles“. Le tennis ne fonctionne bien évidemment pas comme cela. Les nombreuses surprises survenues depuis les premiers tours de ce tournoi viennent, si besoin était, une nouvelle fois le prouver. Rafa, lui, l'a emporté 6/4, 7/5, 6/2 contre l'Argentin.



“C'était un gros challenge“

Rafa en mode US Open 2019, invaincu depuis Montréal où il a soulevé le titre, n’a perdu qu’un set jusqu’ici. Et si le sort lui a, c’est vrai, offert un forfait au deuxième tour (Thanasi Kokkinakis, blessé à l’épaule), difficile de trouver une seule personne dans tout le complexe Billie Jean King de Corona Park pour ne pas proclamer sûrement et simplement que ce Nadal-là est très impressionnant.



Même si Diego Schwartzman n’a pas démérité, même s’il a pris quatre fois le service de son adversaire, même s’il a poussé Rafa dans ses retranchements, reste que le Majorquin a, à chaque fois qu’il était dos au mur, sorti le grand jeu.

“Ça fait trois sets, a-t-il commenté, mais c’était un gros challenge. En particulier quand après avoir mené 4-0 puis 5-1 dans le deuxième set, j’ai perdu deux breaks de suite. Je sais combien il est bon. Quand il est en confiance, il est très difficile à arrêter. J’ai commis des erreurs.“

Rafael Nadal's back at the 2019 US Open©Corinne Dubreuil/FFT

Rafa dit “33“

Si peu. Le bilan de sa soirée new-yorkaise est des plus positives : trois sets, 2h46 de jeu et une qualification pour un huitième dernier carré à Flushing. Une 33e demi-finale en Grand Chelem. Avec à peine une petite alerte de quelques secondes, lorsque le n°2 mondial a fait appel au kiné sur le court. En fait de simples crampes dues à la très forte humidité (autour des 70%) et la chaleur.

“Je suis super, super content, a lâché Rafa en anglais sur le court à l’issue du match. J’ai accepté la situation, j’ai accepté le défi, j’ai avancé point par point et me voici en demi-finale. Ça signifie énormément pour moi.“

Cela signifie que que lorsque le Majorquin n’a pas de pépins physiques, il peut faire mal sur toutes les surfaces, y compris le dur. Et qu’il est l’un des très sérieux prétendants à la victoire finale. Son prochain adversaire, l’invité-surprise Matteo Berretini, tombeur de Gaël Monfils, le sait.



“J’ai dû voir des centaines de match de lui, a lancé en riant l’Italien. Qui sur le circuit ne connaît pas Rafa ? Je rêvais de jouer des matches pareils et maintenant, j’y suis. Je suis très content.“ Mais vendredi contre l’Espagnol, pour avoir une chance de se qualifier pour la finale, ce n’est pas rêver qu’il faudra, mais tout donner.