US Open – J5 : Garcia impressionne, Medvedev jouera Kyrgios

Frissons et émotions pour Serena

Un combat magistral de 3h05, des coups monstrueux, des larmes et de nombreuses standing ovations… Serena Williams a disputé cette nuit le dernier match de sa carrière à l’US Open. Si vous l’avez manqué, rendez-vous sur le lien ci-dessous pour une petite séance de rattrapage.

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Medvedev – Kyrgios : l’immanquable affiche

La belle promesse du tirage au sort va prendre forme ce dimanche à Flushing Meadows. Faciles tombeurs de Yibing Wu et J.J Wolf, Daniil Medvedev et Nick Kyrgios se retrouveront comme promis en huitièmes de finale. Un choc immanquable entre deux joueurs qui montent en puissance et dont les derniers rendez-vous ont fait des étincelles.

Bousculé par Benjamin Bonzi au 2e tour, Nick Kyrgios a cette fois sortie l’artillerie lourde pour se défaire en trois manches de Jeffrey John Wolf (6/4, 6/2, 6/3 en 1h54). De plus en plus sérieux – à sa grande surprise – le fantasque Australien n’a pas perdu une seule fois son engagement, gratifiant également les spectateurs de quelques coups gagnants dont lui seul a le secret (35 au total sur la rencontre). Plus calme sur le terrain et envers son clan, le finaliste de Wimbledon n’a connu aucune baisse de régime et n’est jamais sorti de son match pour livrer une partition de haut niveau. Un réglage qui arrive au meilleur moment pour celui qui disputera une deuxième semaine pour la première fois de sa carrière à New York.

Au bon moment car en face de lui se dressera le numéro un mondial Daniil Medvedev. S’il n’avait jusqu’ici pas eu besoin de jouer son meilleur tennis pour passer sans fausses notes ses deux premiers tests, le tenant du titre a nettement haussé son niveau de jeu pour se débarrasser du surprenant Chinois Yibing Wu (6/4, 6/2, 6/2 en 1h55). Impeccable depuis sa ligne de fond mais également sur ses rares montées au filet (8/10), le champion a écœuré son jeune challenger, sans solution dès la deuxième manche et auteur de nombreuses fautes directes (42).

Au rendez-vous des huitièmes pour la quatrième fois de sa carrière, il sait qu’un tout autre challenge l’attend désormais. "On a toujours su qu’un jour il serait capable de battre n’importe qui. Il l’a prouvé de nombreuses fois contre les meilleurs joueurs du monde, a-t-il analysé à propos de son futur adversaire. Il faut le féliciter, il semble être très concentré sur sa carrière et c’est très bien pour lui et pour le tennis". Pour rappel, si cette année Nick Kyrgios a perdu en quatre sets à l’Open d’Australie face au futur finaliste, il mène 3-1 dans leurs confrontations et a récemment remporté leur dernier duel à Montréal.

Garcia express, Jabeur prend l’accent américain

On lui promettait un premier vrai test face à une Bianca Andreescu retrouvée et tombeuse de la joueuse en forme Beatriz Haddad Maia au tour précédent. Mais comme lors de ses deux premières sorties, Caroline Garcia a totalement survolé la rencontre pour se qualifier pour son premier huitième de finale à Flushing (6/3, 6/2 en 1h27). Si elle a certes concédé ses deux premiers breaks depuis le début du tournoi, la championne de Cincinnati a maintenu une pression constante sur la gagnante de l’édition 2019, bien aidée par ses 31 coups gagnants et 8 aces.

Sa concentration, sa vivacité et sa qualité de frappe affichées dans une deuxième manche dominée de la tête et des épaules placent indéniablement la Lyonnaise parmi les favorites du tournoi. "La route est encore longue, a-t-elle tempéré avec le sourire en conférence de presse. Il n’y a eu que trois matchs et trois victoires. Bien sûr, c'est super d'être en deuxième semaine de l'US Open pour la première fois. Je serai prête pour le prochain match et on verra. Mais je ne suis qu'en huitièmes de finale, alors si je pense déjà au titre…".

La suite de son aventure passe désormais par l’étape Alison Riske, qu’elle n’a jamais battue en trois confrontations. Mais avec ce niveau de jeu et cette confiance, Caro peut légitimement espérer voler plus loin.

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Eliminée au troisième tour lors des trois dernières éditions, Ons Jabeur est probablement entrée sur le Louis Armstrong Stadium avec une petite appréhension. Des doutes confirmés par la perte de la première manche, malgré un jeu inaugural de 10 minutes durant lequel elle s’est procurée cinq balles de break. Ses nombreuses fautes directes (22) et sa panne de premières (55%) ont bien aidé son adversaire Shelby Rodgers à faire la course en tête. Déjà opposée à deux Américaines (Brengle et Mandlik) lors des tours précédents, la finaliste de Wimbledon n’avait jusqu’ici pas perdu le moindre set. Remonter ce handicap face à une adversaire en confiance et soutenue par tout un stade représentait un challenge compliqué. Mais on le sait, la Tunisienne n’est jamais aussi forte que dans l’adversité.

Dans la deuxième manche, elle a petit à petit retrouvé de la justesse pour davantage dicter le jeu et prendre la rencontre à son compte. Son agressivité combinée à un léger trou d’air de son adversaire lui a d’abord permis de recoller à un set partout (6/4) avant de définitivement s’envoler vers la victoire. Les six jeux de suite inscrits par la n°5 mondiale ont effet eu raison de la volonté de Rodgers, auteure tout de même d’un joli baroud d’honneur pour sauver 5 balles de match puis débreaker dans la foulée. Un répit bruyamment salué par les tribunes mais de courte durée, Jabeur parvenant à conclure sur sa sixième tentative et un dernier break blanc.

Un succès au forceps qui lui ouvre pour la première la porte des huitièmes de finale du Grand Chelem new-yorkais. « Ça signifie beaucoup pour moi, je sais que je ne joue pas mon meilleur tennis sur dur mais c’est toujours incroyable de constater que je m’améliore et que je repousse mes limites, a-t-elle confié avec le sourire en conférence de presse. Je ne veux pas m’arrêter là. Vous savez à quel point j’aime New York. Je veux toujours bien jouer ici et je vais continuer à me battre pour aller plus loin ». Pour espérer poursuivre l’aventure, elle tentera ce dimanche de battre Veronika Kudermetova, qui n’a pas perdu de temps pour se défaire de la Hongroise Dalma Galfi (6/2, 6/0 en 46 minutes). Cette dernière n’a inscrit que 17 points dans cette rencontre à sens unique…

On retiendra également de cette journée la démonstration de Coco Gauff face à Madison Keys (6/2, 6/3) et les victoires sans trembler et en deux manches de Shuai Zhang et Liudmila Samsonova.

Berrettini s’offre Murray, Moutet première !

C’était un choc à ne pas manquer, le match pop-corn par excellence. Programmée en première rotation sur le court Arthur Ashe, la rencontre entre Andy Murray et Matteo Berrettini a tenu toutes ses promesses, ne frustrant la foule que par l’absence d’une cinquième manche, que l’Ecossais a pourtant tout fait pour disputer, en vain.

Face au début de match idéal de l’Italien qui s’est parfaitement appuyé sur son service et son coup droit massue pour empocher les deux premiers sets en breakant au meilleur moment, le vainqueur de l’édition 2012 a répliqué par des coups géniaux, des courses folles et des cris de rage comme à ses plus belles heures. Une hargne, une propreté et d’incroyables efforts récompensés par un tie-break parfait pour réduire l’écart.

Loin de se laisser déstabiliser par les grandes envolées de son adversaire et les bruyants encouragements des spectateurs, le 14e joueur mondial n’a pas changé de tactique, profitant pleinement de ses excellentes stats au service (18 aces et 74% de points gagnés derrière sa première sur l’ensemble du match). Une main ferme et une confiance qui lui ont permis de sauver une balle de break à 3-3 avant de refaire une différence décisive en fin de manche pour s’adjuger cette superbe partition (6/4, 6/4,6/7(1), 6/3 en 3h47).

Le Romain a désormais rendez-vous avec un autre joueur spectaculaire mais beaucoup plus imprévisible, en la personne d’Alejandro Davidovich Fokina. Passé tout près de la sortie face à Marton Fucsovics, l’Espagnol a cette fois eu besoin de quatre manches face à Daniel Galan pour rallier les huitièmes de finale (6/4, 5/7, 6/4, 6/4).

Un stade de la compétition que découvrira pour la première fois Corentin Moutet. Le Français, lucky loser, vit probablement la plus belle aventure de sa carrière à New York. Déjà tombeur de Stan Wawrinka et Botic van de Zandschulp, le gaucher s’est offert Pedro Cachin à l’issue d’un gros combat de 3h16 (6/3, 4/6, 6/2, 7/5). Capable du meilleur mais aussi parfois du pire, il a connu quelques moments d’absence dans cette rencontre mais sa capacité à multiplier les coups magiques dans la 4e manche lui a permis de remonter un handicap de 0-4 pour s’éviter une cinquième manche toujours piégeuse. Pas forcément satisfait de sa prestation mais très heureux de découvrir la deuxième semaine d’un Grand Chelem et d’être par la même occasion le premier lucky loser à réussir telle performance ici, il devra sortir le grand jeu face à Casper Ruud. Le finaliste de Roland-Garros s’est sorti non sans mal de son sommet de tie-breaks face à Tommy Paul (7/6(3), 6/7(5), 7/6(2), 5/7, 6/0 en 4h23).

A noter également les qualifications Pablo Carreño Busta, tombeur en quatre manches d’Alex de Minaur (6/1, 6/1, 3/6, 7/6(5) et de Karen Khachanov, qui a "profité" de l’abandon de Jack Draper dans le troisième set (6/3, 4/6, 6/5 ab.).

Au programme ce samedi

Pas de répit après ce vendredi riche en émotions ! Aujourd'hui, les ambitieux Jessica Pegula et Carlos Alcaraz ouvriront le bal sur le court Arthur Ashe. La numéro un mondiale Iga Swiatek a quant à elle été programmée en session de soirée sur le Louis Armstrong. Il faudra également veiller tard pour suivre l'évolution des trois représentants tricolores en lice puisque Richard Gasquet (face à Rafael Nadal), Alizé Cornet (contre Danielle Collins) et enfin Clara Burel (face à Aryna Sabalenka) évolueront en soirée.

Le programme complet du samedi 3 septembre à l'US Open