US Open – J4 : Swiatek et Nadal assurent, Badosa n'y arrive pas

Nadal se fait peur, Alcaraz monte en puissance

Face à Fabio Fognini, son bourreau de l’édition 2015, la soirée n’a pas été de tout repos pour Rafael Nadal. Tennistiquement d’abord, le Majorquin a eu besoin de deux manches pour se régler. Ses frappes trop courtes et d’inhabituelles erreurs ont effet permis à l’Italien de s’échapper avec une confortable avance (6/2, 4-2). Puissant et vivace, ce dernier n’en demandait pas tant, se voyant peut-être déjà réédité son exploit passé. Mais c’est à ce moment que la machine transalpine s’est complètement déréglée. Se mettant à commettre de très nombreuses fautes, il a maintenu tout seul son adversaire en vie jusqu’à perdre une manche marquée par des stats folles : sur les 33 points inscrits par Rafa, ce dernier n’a fait que 3 coups gagnants et a profité de 23 fautes directes de Fognini !

Il n’en fallait pas plus pour susciter une réaction de l’homme aux 22 titres du Grand Chelem, désormais plus agressif et enfin capable d’asséner quelques coups dont lui seul a le secret. Un renouveau timide mais suffisant pour prendre les commandes face à un partenaire de jeu en perdition. C’est à ce moment (3-0 dans la quatrième manche) que le vainqueur de Roland-Garros 2022 s’est fait une nouvelle frayeur, physique cette fois. Sur un revers mal maîtrisé, sa raquette a rebondi au sol avant de le percuter au niveau du nez. Sonné, il s’est tout de suite dirigé vers sa chaise pour se faire soigner. "Au début, j’au cru que je m’étais cassé le nez, parce que c’était violent et assez douloureux. Mais c’était juste un choc que j’ai mérité pour avoir joué aussi mal !" a-t-il plaisanté en conférence de presse.

Plus de peur que de mal pour le champion, qui a retrouvé son rythme quelques minutes plus tard pour parachever une 21e victoire consécutive en Majeur. Emaillé de 15 breaks et 97 fautes directes au total pour les deux hommes, ce succès ne restera pas dans les mémoires mais il permet à Nadal de définitivement valider son billet pour le Masters de fin d’année et de prendre rendez-vous avec son ami Richard Gasquet – costaud face à Miomir Kecmanovic –, contre qui il n’a jamais perdu en 17 confrontations sur le circuit pro. "J’ai fait un début de match terrible mais je suis heureux que Fabio ait commis des erreurs et d’avoir enfin réussi à bien frapper pour finir le match de bien meilleure manière, a-t-il poursuivi. Je suis content d’être encore en vie dans ce tournoi, maintenant c’est le moment de monter en puissance".

Monter en puissance, c’est également le programme de Carlos Alcaraz. Déjà solide lors de ses deux sets face à Sebastian Baez (avant que ce dernier ne soit contraint à l’abandon), le Murcien a étouffé Federico Coria dans les deux premières manches avant de montrer les muscles suite à la révolte de son adversaire dans le set décisif (6/2, 6/1, 7/5 en 2h10). A elle seule, la joie très expressive de l’Argentin au moment de réussir son unique break de la rencontre (1/14) prouve à quel point il est frustrant et difficile de combattre la pépite… Alcaraz a désormais rendez-vous avec Jenson Brooskby, tombeur de Borna Coric.

La perf’ du jour : Brooksby s’offre Coric

Les perfs’ devant son public, Jenson Brooksby connait. Seulement éliminé par Novak Djokovic en huitièmes de finale l’an passé, le jeune Américain a sorti avec la manière l’un des hommes en forme de l’été : Borna Coric (6/4, 7/6, 6/1). Dans une rencontre plaisante et équilibrée jusqu’au troisième set, le surprenant vainqueur à Cincinnati a commis trop d’erreurs (67 fautes directes) pour espérer se qualifier. Surtout, il n’a converti qu’une seule de ses 15 balles de break (!) dans un match qui a définitivement basculé au cours d’un jeu décisif oscillant entre prises de risques et timidité. Un moment clé durant lequel le chouchou du public a définitivement dégoûté son vis-à-vis en sauvant plusieurs balles de set au culot.

On retiendra également les solides qualifications de Jannik Sinner, Frances Tiafoe, Andrey Rublev et Marin Cilic, tous vainqueurs de leur deuxième tour en trois manches. La plus grosse surprise du tableau masculin réside dans l’élimination du 10e mondial Hubert Hurkacz face à Ilya Ivashka 6/4, 4/6, 7/6(5), 6/3.

Swiatek en balade, Badosa n’y arrive pas

Bien moins impériale sur le circuit depuis sa défaite à Wimbledon face à Alizé Cornet (éliminée en huitièmes de finale à Toronto et Cincinnati), Iga Swiatek passait un premier test face à Sloane Stephens au deuxième tour. Mais si l’affiche face à la lauréate de l’édition 2017 avait de quoi faire saliver, le duel a finalement tourné court, 1h14 exactement (6/3, 6/2). Tout juste le temps pour la numéro un mondiale de faire preuve de dynamisme et de prouver sa domination depuis la ligne de fond de court.

La rencontre, qui n’a pas atteint les sommets espérés, semblait même déjà pliée à 4-0 dans la deuxième manche, tant l’Américaine paraissait résignée. Il faut dire qu’avec 18 fautes directes pour seulement 7 coups gagnants, elle n’avait pas les armes ce jeudi pour inquiéter la patronne du circuit. "Je suis assez contente d’être restée concentrée aujourd’hui, a-t-elle déclaré sur le court après son succès expéditif. J'ai récemment eu des hauts et des bas, mais ici je suis plutôt solide depuis le début". Pour accéder aux huitièmes de finale et ainsi égaler sa meilleure performance à l’US (en 2021), elle devra prendre le meilleur sur une autre Américaine, Lauren Davis auteure d’un impressionnant renversement de situation face à Ekaterina Alexandrova (6/0, 6/4, 7/6(5)).

Dans un tournoi où de nombreuses têtes de série sont déjà tombées, les observateurs aguerris avaient les yeux rivés sur le court 17 où la n°4 mondiale Paula Badosa affrontait Petra Martic. Et ils ne se sont pas trompés, l’Espagnole ayant été brusquement renversée par la Croate (6/7(5), 6/1, 6/2 en 2h06). Pourtant solide mentalement dans le premier set pour arracher le tie-break, la native de New York a perdu cinq jeux de suite dans la manche suivante, laissant son adversaire recoller aisément. Un scénario quasiment identique dans le set final a réduit à néant les espoirs de Badosa, qui devra encore patienter avant d’atteindre le troisième tour à Flushing Meadows. Petra Martic affrontera Victoria Azarenka, expéditive face à Marta Kostyuk (6/2, 6/3).

A noter également les qualifications quelque peu laborieuses de Belinda Bencic (3/6, 7/5, 6/2 face à Sorana Cirstea) et Alizé Cornet (6/1, 1/6, 6/3 contre Katerina Siniakova).

La miraculée du jour : Aryna Sabalenka

Coupable d’une entame de match désastreuse et de fautes grossières, Aryna Sabalenka s’est logiquement retrouvée au bord du gouffre face à la désormais célèbre coupeuse de tête Kaia Kanepi. Sortie victorieuse de leur précédent duel de cogneuses au super tie-break en huitième de finale de l’Open d’Australie, l’Estonienne se dirigeait vers une nouvelle victoire de prestige lorsque le tableau affichait un cinglant 6/2, 5-1. Mais c’était sans compter sur la magnifique réaction d’orgueil de la n°6 mondiale, enfin plus précise et combative. Ce déclic improbable et incroyable a même été magnifié par le sauvetage de deux balles de match dans le jeu décisif de la deuxième manche. Un miracle de 2h15 comme on en voit peu (2/6, 7/6(8), 6/4) qui permet à la demi-finaliste de la dernière édition de rallier le troisième tour où elle retrouvera la belle surprise française du tableau féminin, Clara Burel.

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Enfin, bien que tous les regards ne soient pas portés sur elles, il faudra surveiller avec attention les prochaines rencontres de Jessica Pegula (8) et Garbiñe Muguruza (9) très solides respectivement contre Aliaksandra Sasnovich (6/4, 6/4) et face à la jeune prodige Linda Fruhvirtova (6/0, 6/4).

Au programme ce vendredi

Ce vendredi marque le début du troisième tour, marqué par de nombreuses confrontations alléchantes. En night session, tous les regards seront une nouvelle fois tournées vers Serena Williams, éliminée du tableau de double en compagnie de sa sœur et qui pourrait une nouvelle fois disputéle dernier match de sa carrière face à Ajla Tomljanovic. Une rencontre précédée sur le court Arthur Ashe par deux chocs : Murray – Berrettini et Gauff – Keys. Le Louis Armstrong Stadium ne sera pas en reste avec le très prometteur Garcia – Andreescu, lui aussi programmé en session de soirée. Nick Kyrgios et Daniil Medvedev seront également au programme.

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