US Open – J3 : une Serena de gala, FAA et Sakkari au tapis

Eternelle Serena

Grandiose, magique, fou… Difficile de ne pas être dithyrambique en évoquant la nouvelle prestation XXL de Serena Williams cette nuit, chez elle. Venue pour faire ses adieux après un retour à la compétition quelque peu laborieux, la championne n’en finit plus de briller, pour le plus grand bonheur de ses fans et à la surprise des organisateurs, qui lui rendent hommage à chacune de ses sorties. Solide au premier tour, la joueuse aux 23 titres du Grand Chelem a cette fois tenu 2h27 face à la n°2 mondiale, en distillant des coups qui ont fait sa gloire.

De nouveau entrée en tenue de soirée sur les images de ses six titres glanés à New York et sous le regard de nombreuses stars comme Spike Lee, Tiger Woods ou encore Zendaya, la reine Serena a d’ailleurs rapidement prouvé qu’elle n’était pas sur le court Arthur Ashe pour faire de la figuration. Offensive dès les premiers échanges et très agressive sur les secondes balles de l’Estonienne, l’Américaine s’est procuré cinq balles de break dont trois lors d’un jeu à rallonge de 12 minutes alors que le score était de 3-3. Ce n’était que partie remise pour l’Américaine, récompensée sur sa sixième tentative. Un engagement pour le set manqué a offert un léger sursis à son adversaire, finalement dominée au tie-break (7/6). Un gros effort qu’elle a toutefois payé dans la deuxième manche. S’époumonant sur chaque point de la championne, le stade aux allures de salle de concert s’est transformé en cathédrale suite à la très belle réaction de Kontaveit. Plus calme, plus précise et enfin dominatrice en retour, l’Estonienne a enchainé trois breaks pour s’échapper définitivement et égaliser (6/2).

Difficile alors de prédire le scénario de la manche décisive après un premier set de haut niveau et un deuxième beaucoup plus décousu et expéditif. La question de la condition physique de Serena pouvait également se poser et cette dernière a donné une réponse cinglante en faisant le break d’entrée, ramenant la folie dans des gradins comptant pas moins de 29 959 fans ! Le débreak dans la foulée alors qu’elle menait 40-0 ne lui a pas mis de coup sur la tête, bien au contraire. Elle a tout de suite repris son entreprise de démolition avec une tactique simple : réduire les échanges en frappant fort dans de superbes zones. Un schéma payant qui lui a permis de se détacher de nouveau à 4-1 puis 5-2 avec en prime un magnifique rallye de 19 coups salué par une standing ovation méritée. Comme un symbole de toute sa puissance retrouvée c’est sur un revers gagnant et un break blanc que SW23 a conclu sa soirée magique (7/6(4), 2/6, 6/2).

"Je pense qu’on ne peut vivre ça qu’une fois dans sa vie, a-t-elle expliqué en conférence de presse après avoir fait le show en interview post match sur le court. Je m’entraînais bien mais jusqu’ici ça ne se concrétisait pas en match […] Ce tournoi est un bonus, un mélange entre profiter et rester concentrée. J’ai l’impression d’avoir toujours eu une cible dans le dos depuis mon sacre ici en 1999. Là c’est différent, je n’ai rien à perdre, rien à prouver, j’ai l’impression d’avoir déjà gagné, au sens figuré". La suite de son tournoi passe désormais par un troisième tour face à Ajla Tomljanovic. Mais d’ici là, elle sera de nouveau célébrée en compagnie de sa sœur Venus sur le Arthur Ashe en night session ce jeudi. Quelle aventure…

Fernandez et Sakkari, c’est déjà fini

Après avoir perdu sa tenante du titre, le tournoi américain a dit précocement au revoir à Leylah Fernandez, finaliste de la dernière édition. La jeune Montréalaise a été dominée dans tous les compartiments du jeu par Liudmila Samsonova (6/3, 7/6(3)). Incapable de se procurer la moindre balle de break face à une adversaire impériale au service (10 aces, 81% de points gagnés derrière sa première), elle est toutefois parvenue à se maintenir à flot en sauvant 11 des 13 opportunités adverses. Combative jusqu’au dernier point, elle a également sauvé cinq balles de match avant de finalement craquer au tie-break.

Quelques heures auparavant, c’est la demi-finaliste 2021 Maria Sakkari qui avait subi le même sort. Bousculée par Tatjana Maria lors de son entrée en lice, la numéro 3 mondiale a confirmé les doutes face à la surprenante Xiyu Wang, tombeuse de Diane Parry lundi. Elle avait pourtant réalisé la meilleure entame en faisant deux breaks et en agressant avec justesse sa jeune adversaire de 21 ans. Mais la Chinoise, sacrée ici même chez les juniors en 2018, a progressivement pris confiance et installé sa tactique pour faire complètement déjouer la Grecque, auteure de pas moins de 29 fautes dans les deux derniers sets. Bien plus expérimentée que son adversaire, elle a craqué à deux reprises en fin de manche alors même qu’elle menait 3-1 dans le set décisif. Elle s’incline finalement 3/6, 7/5, 7/5 et va perdre de nombreux points lors de la prochaine actualisation du classement WTA.

Jabeur sereine, un premier choc à venir pour Garcia

Une défaite qui pourrait bien faire les affaires de Caroline Garcia. Théoriquement, la championne de Cincinnati aurait pu retrouver la n°3 mondiale sur sa route en huitièmes de finale. Un chemin plus dégagé donc pour la Française, qui comme lors du premier tour, n’a pas perdu de temps pour se défaire d’Anna Kalynskaya (6/3, 6/1 en 1h00). Un challenge plus relevé l’attend toutefois au troisième tour puisqu’elle affrontera Bianca Andreescu, revenu au niveau qui lui avait permis de soulever le trophée ici même en 2019. Très agressive, la Canadienne a livré une partition plaisante et aboutie pour se défaire de l’une des joueuses en forme du moment, Beatriz Haddad Maia (6/2, 6/4 en 1h28).

Pas d’alerte non plus pour Ons Jabeur. Précocement éliminée à Toronto et Cincinnati, la finaliste de Wimbledon a vécu un deuxième tour assez tranquille face à l’Américaine Elizabeth Mandlik. Ou plutôt, elle s’est facilitée la tâche en effaçant brillamment ses breaks de retard dans la première manche avant de davantage dérouler son tennis dans le deuxième set (7/5, 6/2). Au tour suivant, elle retrouvera une autre enfant du pays Shelby Rodgers et tentera de rallier les huitièmes de finale à New-York pour la première fois de sa carrière.

Des Américaines en verve puisque l’une des affiches de ce troisième tour opposera Coco Gauff à Madison Keys.

Murray, une première depuis 2016

Pour la première fois depuis son quart de finale en 2016, Andy Murray sera lui aussi au rendez-vous du troisième tour à Flushing Meadows. Programmé sur le court Arthur Ashe, le Britannique a disposé du jeune Américain Emilio Nava (5/7, 6/3, 6/1, 6/0 en 3h00). Surpris en fin de première manche alors qu’il venait tout juste de débreaker, le vainqueur de l’édition 2012 a su élever son niveau de jeu pour s’éviter un match à rallonge. Davantage dominateur dans les échanges, il a complètement annihilé les velléités offensives de son vis-à-vis qui ne s’est plus procuré la moindre balle de break dans les trois dernières manches.

Mieux, Sir Andy a même semblé beaucoup plus frais que son adversaire, de 15 ans son cadet. "Physiquement, je pense que j’étais plus fort que lui à la fin du match, ce qui est une chose vraiment positive évidemment a-t-il confié en conférence de presse. Mon jeu s’est amélioré au fil de la rencontre. Je me déplace bien sur le terrain en ce moment et j’ai l’impression que ce n’est pas si facile pour les gars de frapper des coups gagnants face à moi !". Une excellente nouvelle avant un match pop-corn face à Matteo Berrettini.

L’Italien a bien bataillé pour se défaire du Français Hugo Grenier. En panne sur sa première et auteur de nombreuses fautes directes (16) dans la manche inaugurale, le désormais 14e mondial a retrouvé sa puissance et sa précision pour enlever les deux sets suivants. Loin d’abdiquer, le lucky loser tricolore a multiplié les variations et s’est offert deux nouvelles opportunités de break à 5-5 dans le quatrième, effacées par le Transalpin, bien aidé par la bande du filet. Malgré une balle de deux manches partout à gérer dans le dernier tie-break de la rencontre, Berrettini s’en sort en 3h25 (2/6, 6/1, 7/6(4), 7/6(7)).

Autre Français lucky loser, Corentin Moutet a quant à lui livré une prestation de très bonne facture pour se défaire de Botic van de Zandschulp (6/4, 1/6, 6/2, 6/4). Il a désormais une belle occasion d’accéder au premier huitième de finale de sa carrière en Majeur puisqu’il affrontera l’Argentin Pedro Cachin (66e) vendredi. Son compatriote Benjamin Bonzi a également bien résisté à Nick Kyrgios mais s’est finalement incliné 7/6(3), 6/4, 4/6, 6/4. A noter également les qualifications en quatre manches de Casper Ruud, Alex de Minaur et Pablo Carreño Busta.

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Medvedev in, FAA out

Lui n’a eu besoin que de trois sets pour rallier le 3e tour. Tenant du titre et n°1 mondial menacé, Daniil Medvedev n’a jamais tremblé face à Arthur Rinderknech (6/2, 7/5, 6/3). Sans produire son meilleur tennis, il a tenu à bonne distance le Français tout au long d’une rencontre maîtrisée, sauvant simplement trois balles de break sur sa première mise en jeu avant de ne plus être inquiété tout le reste de la partie. Il retrouvera ce vendredi le Chinois Yibing Wu – qui continue d’écrire l’histoire de son pays – pour une place en deuxième semaine.

L’an passé, le futur champion avait dû écarter un solide Félix Auger-Aliassime pour se hisser en finale. Mais en 2022, le Canadien a connu une nouvelle grosse désillusion en s’inclinant sèchement (6/4, 6/4, 6/4) dès le deuxième tour face à Jack Draper. Constamment agressé, FAA n’est pas parvenu à prendre le match à son compte face au tombeur de Tsitsipas à Montréal. Ce dernier disputera pour la première fois un 3e tour en Grand Chelem contre Karen Khachanov dans un duel qui sentira la poudre. Pour le Canadien, le réveil sera forcément difficile puisque cette défaite va l’éjecter d’un top 10 où il semblait pourtant avoir sa place.

Au programme ce jeudi

Le tennis ne s’arrête pas dans la ville qui ne dort jamais. Ce jeudi, Iga Swiatek, Carlos Alcaraz et Rafael Nadal seront notamment sur les courts. A la suite du double historique des sœurs Williams, le Majorquin affrontera Fabio Fognini, son bourreau de l’édition 2015. Dernière rescapée du dernier carré de l’an passé, Aryna Sabalenka devra quant à elle se méfier de Kaia Kanepi, dont la réputation de coupeuse de têtes n’est plus à prouver.

Le programme complet du jeudi 1er septembre à l'US Open