En huitièmes de finale pour la première fois en Grand Chelem, Varvara Gracheva vit une quinzaine de rêve. Portée par un public conquis, la Française avance sans se mettre la pression. Elle affronte Mirra Andreeva en troisième rotation sur le court Suzanne-Lenglen.
Varvara Gracheva, le conte de fées parisien
Le Quotidien propose un gros plan sur la Française Varvara Gracheva, opposée à Mirra Andreeva en huitièmes de finale.
Elle s’en souviendra longtemps de cette Marseillaise reprise en chœur par tout le court Suzanne-Lenglen, après sa victoire au troisième tour de Roland-Garros. "Jusqu’à la fin de ma vie", a même assuré Varvara Gracheva. Et elle a chanté, elle aussi. Naturalisée française depuis un an, elle avait appris les paroles de son nouvel hymne avant de rejoindre l’équipe de France de Billie Jean King Cup pour sa première sélection, en novembre dernier.
Depuis le début de cette édition, sa première donc en tant que Française, "Varya" affiche un sourire qui ne la quitte pas. Elle a commencé sa quinzaine par une victoire face à Maria Sakkari (n°6), la quatrième de sa carrière sur une joueuse du top 10. Gracheva a ensuite enchaîné avec des victoires en deux sets sur Bernarda Pera puis Irina-Camelia Begu. Avec un jeu complet, qui lui permet aussi bien de défendre que d’étouffer son adversaire, celle qui a été d’abord entraînée par sa mère dispute ainsi son premier huitième de finale en Grand Chelem. "Je ne réalise absolument pas, a-t-elle lancé, radieuse après sa victoire. Peut-être qu’à la fin de la journée, je me dirai : "Waouh, mais qu’est-ce que j’ai fait ?!” C’est tellement spécial, je suis fière ! Mais maintenant, je pense au travail pour faire encore mieux au prochain tour".
La 88e joueuse mondiale doit désormais affronter Mirra Andreeva, jeune pépite de 17 ans, tombeuse d’Ons Jabeur lors du dernier Open d’Australie et d’Azarenka au deuxième tour, ici. Les deux joueuses se connaissent bien, elles ont passé deux ans ensemble à l’Elite Tennis Center, où Gracheva s’entraîne toujours. "Je la connais bien, c’est une amie, confirme Andreeva. Je sais quoi attendre d’elle, elle joue très bien. Ce sera difficile pour moi, car tout le monde va la soutenir. C’est aussi un défi pour moi, mais je suis certaine que ce sera un match très intéressant."
"Positive attitude"
Si Varvara Gracheva est au top de sa forme depuis le début de la quinzaine, ça n’a pas toujours été le cas. La joueuse de 23 ans a notamment connu une grosse période de doute en début d’année. Après un quart à Auckland, elle avait enchaîné les contre-performances, avec six défaites consécutives au premier tour. "C’était tellement difficile, a-t-elle confié. Je me sentais désespérée, frustrée au niveau de mon jeu. Mais quand j’ai fait mon come-back, j’ai décidé de faire les choses différemment. J’ai aussi des personnes de mon entourage qui m’ont beaucoup aidée à apprécier et savourer le moment présent."
Cette "positive attitude" lui a permis de retrouver le chemin de la victoire. Le premier signe a été cette demi-finale au WTA 125 de Paris juste avant d’arriver à Roland-Garros, avec notamment une victoire encourageante face à Katie Boulter, 28e au classement mondial. Arrivée en France à l’âge de 14 ans avec déjà un caractère bien trempé, Varvara Gracheva est de nouveau convaincue qu’elle est capable du meilleur. Portée par le public français qui l’a définitivement adoptée, elle avance désormais sans pression, prête à poursuivre son rêve éveillé.