Les deux derniers matchs du troisième tour se sont joués aujourd’hui, ainsi que les premiers huitièmes de finale. Wimbledon rattrape son retard et les épisodes pluvieux du début de semaine ne semblent plus être qu’un lointain souvenir. On connaît désormais les premiers quarts de finaliste de cette édition 2023 et il y a de belles surprises !
Wimbledon J7 : Swiatek se fait peur
La frayeur d’Iga Swiatek, l’émotion d’Elina Svitolina ou encore la première d’Andrey Rublev… Voici tout ce qu’il ne fallait pas manquer sur les courts de Wimbledon, ce dimanche.
La frayeur du jour
Il faut remonter loin (très loin même !) dans nos souvenirs pour se remémorer un match ou Iga Swiatek a été autant mise en difficulté. En ce dimanche estival, à Londres, la n°1 mondiale a de nouveau montré ses limites sur gazon. La différence cette fois-ci, c’est qu’elle a l’expérience pour se sortir de (presque) toutes les situations.
Face à Belinda Bencic (14) pour le deuxième 8e de finale de sa carrière, la Polonaise s’est fait surprendre. Alors qu’elle enchaînait les fautes en coup droit et manquait d’agressivité sur son service, son adversaire l’a contrainte à jouer son premier tie-break depuis le début du tournoi, qu’elle a concédé 7-5. Pire, sur cette première manche elle n’est pas parvenue à convertir la moindre balle de break (0/6), un fait de jeu très inhabituel de sa part. C'est comme si elle avait perdu son efficacité clinique à toute épreuve. "Ce n’était pas un match facile, a-t-elle confié en conférence de presse, le rythme était vraiment intense."
A ce moment-là de la rencontre, difficile de ne pas douter pour la championne en titre à Roland-Garros. Les démons du passé semblaient de retour et une fois n’est pas coutume, la surface anglaise lui donnait du fil à retordre. Oui, mais cette année, 1ga n’a cessé de clamer son amour pour le gazon. Véritable passion ou simple moyen de tenter de se convaincre elle-même ? Elle est en tout cas parvenue à ne pas se laisser abattre dans la deuxième manche.
En bonne championne expérimentée, elle a empoché le break d’entrée, avant que Bencic ne lui refasse le coup. Et la Polonaise s’est remise à paniquer. Sauf que les grands champions s’illustrent souvent dans ce genre de moments. Et quand il a fallu sauver deux balles de match dans le deuxième set, Swiatek n’a pas flanché. Son expérience et son sang-froid lui ont servi au moment opportun.
Dans la dernière manche, elle semblait avoir retrouvé toute sa sérénité, ou presque. Avec une précision et une concentration maximale, elle a servi pour le match, malgré une double faute qui lui a valu d’être menée 0-30. Sur un coup droit gagnant, comme un symbole, elle s’offre son premier quart de finale à Wimbledon après une victoire en plus de 3h (6/7(7), 7/6(2), 6/3).
Sur le bord du court, elle a expliqué l’importance de cette victoire : "Je pense que j’avais besoin d’un match comme celui-ci pour gagner en confiance. Mon amour pour le gazon grandit tous les jours et je suis contente de pouvoir rester un peu plus longtemps ici. Le travail, ça finit toujours par payer."
L’émotion du jour
Les larmes de ce dimanche sont signées Elina Svitolina ! Elle qui n’avait jamais battu Victoria Azarenka en cinq confrontations (mais jamais sur gazon) tient enfin sa victoire. Mieux encore, l’Ukrainienne se qualifie pour un deuxième quart de finale consécutif en Grand Chelem depuis son retour sur le circuit, après Roland-Garros il y a quelques semaines.
Pourtant, la rencontre était mal embarquée quand la demi-finaliste en 2019 était menée d’un set et d’un break. Mais elle n’a rien lâché. Jamais. Elle remporte la rencontre sur un ace sur sa deuxième balle de match et s’impose 11-9 dans le super tie-break (2/6, 6/4, 7/6(9)). "Après avoir donné naissance à ma fille, c’est le deuxième plus beau moment de ma carrière" a-t-elle plaisanté sur le bord du court, les larmes aux yeux en évoquant sa famille et les motivations qui l’ont aidée à revenir dans le match, "je ne pensais pas faire un nouveau quart de finale en Grand Chelem, je vais profiter de l’ambiance et de l’atmosphère ici."
La confirmation du jour
On l’avait découverte en Grand Chelem à Roland-Garros cette année, la jeune Mirra Andreeva continue de briller et de confirmer son éclosion au plus haut niveau du tennis féminin.
Issue des qualifications du tournoi, la jeune joueuse de 16 ans a enchaîné une 7e victoire de suite face à Anastasia Potapova, 6/2, 7/5 en 1h35. Si on avait besoin de plus de preuves, elle a apporté tous les éléments pour définitivement entrer dans la cour des grandes. Elle est qualifiée pour les 8e de finale, pour sa toute première participation au Grand Chelem londonien et devient la plus jeune joueuse à atteindre la deuxième semaine ici depuis Coco Gauff, en 2019.
A noter également la qualification express de Jessica Pegula (4) face à Lesia Tsurenko en 1h15 (6/1, 6/3) et le come-back renversant de Marketa Vondrousova face à Marie Bouzkova (2/6, 6/4, 6/3). La Tchèque qui, à l’image de Swiatek adapte doucement son jeu au gazon a déclaré : "je n’ai pas beaucoup gagné de match sur gazon avant, maintenant je suis en quarts de finale. Je ne m’attendais pas à ça ! Mais je pense qu’il faut juste y croire, être ouvert à ça et travailler dur pour ça."
La tableau complet du simple dames 2023
La première du jour
Si vous suivez de manière assidue les quatre tournois du Grand Chelem, alors vous savez que le nom d’Andrey Rublev revient régulièrement quand on atteint la deuxième semaine. C’est en effet un habitué des phases finales puisqu’il a déjà disputé sept quarts en Majeur (deux à l’Open d’Australie et à Roland-Garros et trois à l’US Open). Oui, mais jusqu’à présent, le n°7 mondial n’avait encore jamais atteint ce stade sur le gazon londonien. C’est désormais chose faite !
Au terme d’une bataille de près de 3h30, ponctuée de points aussi exceptionnels qu’invraisemblables et d’un nombre d’aces impressionnants (39 pour Bublik), Andrey Rublev est sorti vainqueur face à son ami en dehors des courts, Alexander Bublik, 7/5, 6/3, 6/7(8), 6/7(7), 6/4.
Il y a deux semaines, les deux hommes croisaient déjà le fer. C’était sur le gazon du tournoi de Halle, en finale et le Kazakh avait remporté les débats (6/3, 3/6, 6/3), s’imposant ainsi pour la première fois face à Rublev.
Le champion à Monte-Carlo un peu plus tôt cette année est parvenu à prendre sa revanche, alors qu’il menait de deux sets. En sauvant deux balles de match à 5-4 dans le quatrième, Bublik s’est offert (et au public par la même occasion) une cinquième manche décisive, synonyme de prolongation du spectacle. A ce moment-là, Rublev est parvenu à rester calme, ce qui n’est pas sa qualité première d’habitude. Sur un ace, il s’est offert la victoire.
"J’ai su rester concentré et gérer mon service. Je savais qu’il ferait des choses imprévisibles, je m’étais juste dit de ne jamais baisser les bras, jusqu’à la fin et je suis très satisfait d’avoir tenu et réussi" a-t-il déclaré au micro du bord de court. L’expérience semble faire son effet, comme quoi tout vient à point qui sait attendre.
Le retour fracassant du jour
Depuis le début de la quinzaine, il ne cesse d'impressionner. Demi-finaliste en 2014, il n'avait pas battu un top 10 depuis plus de deux ans et ne s'était pas qualifié pour les 8e de finale à Wimbledon depuis 2017, j'ai nommé ? Grigor Dimitrov.
Impeccable face à la tête de série n°10 Frances Tiafoe, il s'est imposé en trois manches (6/2, 6/3, 6/2) et sur deux jours, sans avoir à sauver la moindre balle de break et en inscrivant un total de 32 coups gagnants.
Pour s'offrir le droit de rêver un peu plus, il fera face au jeune Holger Rune au prochain tour.
Jannik Sinner s’est également qualifié pour les quarts de finale, face à Daniel Galan : 7/6(4), 6/4, 6/3. L’Italien, qui rejoint ce stade de la compétition pour la deuxième année de suite, a exprimé sa joie en conférence de presse : "j’aime vraiment jouer ici. L’ambiance est très spéciale. Cette année peut-être encore plus que les précédentes parce que je suis arrivé en étant un peu mieux préparé sur gazon. J’ai joué un ou deux tournois supplémentaires, donc c’est un peu différent."
Au prochain tour et pour tenter de s’offrir le droit de disputer sa première demi-finale en Majeur, il sera opposé à Roman Safiullin, la petite surprise du jour dans le tableau masculin. 92e joueur mondial, il a éliminé Denis Shapovalov visiblement touché au genou gauche pour sa première participation au tournoi londonien.
Novak Djokovic devra attendre encore un peu pour connaître l’issue de son 100e match en simple à Wimbledon. Ce qui est certain, c'est qu'il est devenu le troisième joueur de l'ère Open à franchir ce cap aujourd'hui, après Roger Federer (120) et Jimmy Connors (102).
Le champion de la Porte d'Auteuil a débuté son huitième de finale ce dimanche et mène face à Hubert Hurkacz après avoir remporté les deux premiers sets au tie-break.
Le "shot of the day"
Il est signé Andrey Rublev ! Un retour gagnant que l’on n’est pas près d’oublier. Et quand on a demandé à l’intéressé si la chute en valait la chandelle, il a répondu sans hésiter : oui !
"J’ai le sentiment que j’aurais au moins réalisé un point exceptionnel dans ma carrière !" a-t-il déclaré, le sourire aux lèvres.