Alexander Zverev et Casper Ruud en demi-finales de Roland-Garros. En soi, c'est presque un pléonasme tant les deux hommes semblent avoir pris un abonnement pour le dernier carré parisien, où l'Allemand figurera pour la quatrième année consécutive – sans avoir encore jamais passé le cap –, et le Norvégien pour la troisième fois, sans avoir encore jamais buté sur ce cap.
Casper Ruud - Alexander Zverev : le choc des rocs
Grands habitués du dernier carré à Roland-Garros, où ils s'étaient déjà affrontés l'an dernier, Alexander Zverev et Casper Ruud s'y retrouvent pour une affiche aussi indécise que passionnante.
Une étonnante série qui va donc soit se prolonger pour les deux, soit s'arrêter pour les deux. L'an passé, au même stade de la compétition, Ruud l'avait facilement emporté en trois petits sets mais c'était un autre contexte : un an après sa grave blessure à la cheville survenue en ces mêmes lieux, Zverev avait signé un superbe retour au plus haut niveau, mais il était encore un peu juste pour rêver plus grand.
Abattage et robustesse
Cette année, c'est différent. Le numéro 4 mondial, qui en est à 11 victoires d'affilée dans la foulée de son titre au Masters 1 000 de Rome, arrive au sommet de sa forme. Son parcours sur ce Roland-Garros a été loin d'être parfait, il a même failli tomber deux fois face à Tallon Griekspoor au troisième tour puis face à Holger Rune en demies. Mais sa manière de ne jamais paniquer, de faire le dos rond puis de ne plus rien rater aussitôt qu'arrivent les choses sérieuses témoigne d'un homme en pleine confiance.
Ruud, lui, est fidèle à lui-même. Un roc ancré dans la terre, où pour le battre sur la distance des cinq sets, depuis deux ans, il faut s'appeler soit Rafael Nadal soit Novak Djokovic. Lequel lui a cédé le passage en quarts de finale, contraint au forfait à cause d'une blessure au genou. Ce qui lui aura donné un supplément de repos appréciable, après avoir livré quelques combats difficiles dans ce tournoi, face à Alejandro Davidovich Fokina au deuxième tour (cinq sets) ou Taylor Fritz en huitièmes (quatre sets), notamment.
Au coude-à-coude dans toutes les statistiques
Ruud - Zverev, finalement, ce n'est pas le même jeu mais un peu les mêmes atouts à Roland-Garros, où leur abattage et leur résistance sur la durée les rendent extrêmement difficiles à battre. Et pour dire à quel point leur clash s'annonce indécis, ils sont à égalité dans leur face-à-face (2-2) et présentent un étonnant parallélisme dans les feuilles de statistiques qu'ils ont rendues depuis le début du tournoi.
Les deux hommes ont effet servi tous les deux autour de 70% de premières balles ; gagné autour de 70% de points derrière cette première ; concrétisé autour de 65% des balles de break ; et remporté autour de 65% des points au filet. Ils sont à égalité parfaite dans deux domaines précis du retour de service : le nombre de points gagnés sur premières balles adverses (35%), et le taux de balles de break concrétisées (37%). Plus au coude-à-coude, c'est impossible.
Tout semble donc indiquer une demi-finale ouverte, indécise et beaucoup plus disputée que celle de l'an dernier. Après, la vérité du terrain a parfois ses raisons que la raison ignore...