Alors que la fin de saison approche à grands pas, il est encore temps pour les meilleurs protagonistes de la WTA et de l’ATP de garnir leur armoire à trophées. Privés de titre en 2023, Félix Auger-Aliassime et Beatriz Haddad Maia ont profité de cette dernière ligne droite pour lever fièrement les bras. De son côté, c’est désormais en habitué des sommets et des duels homériques que Jannik Sinner a complété sa belle collection à Vienne.
ATP / WTA : Sinner et Haddad Maia brillent, FAA se rassure
Titré pour la 4e fois de l’année, l’Italien arrive parfaitement lancé pour le dernier Masters 1000 de l’année et les Finales ATP.
Sinner impressionne encore
Sacré à Pékin il y a moins d’un mois après avoir battu coup sur coup Carlos Alcaraz et Daniil Medvedev, les questions autour de l’impressionnante ascension de Jannik Sinner étaient sur toutes les lèvres. Et le 4e joueur mondial a donné une nouvelle réponse en remportant le 10e titre de sa carrière à l’ATP 500 de Vienne. Propulsé sur la dernière marche sans perdre le moindre set et en se montrant particulièrement clinique dans les moments importants, il y a retrouvé sa désormais ancienne bête noire, à l’occasion de leur quatrième finale commune de la saison.
Battu à Rotterdam et à Miami un peu plus tôt, celui qui devient "un meilleur joueur" au contact du champion de l’US Open 2021, a de nouveau trouvé les solutions au terme d’une très grosse bataille de 3h04 (7/6(7), 4/6, 6/3). Malgré un léger trou d’air dans la deuxième manche, il a pu compter sur une défense quasi infaillible et des coups surpuissants pour essorer son vis-à-vis, perclus de crampes dans le set final. "Il a fallu être fort physiquement et mentalement, a expliqué le champion. Au moment de conclure, c’était vraiment une question de mental mais je suis très heureux d’avoir réussi à trouver la solution aujourd’hui et de repartir avec un nouveau titre."
Malgré 12 balles de breaks sauvées sur 16 concédées, le n°3 mondial a donc fini par craquer, lui qui n’est jamais parvenu à soulever deux fois le même trophée. "Toutes mes félicitations Jannik, c’était un match très difficile et à un moment j’ai pensé que je pourrais peut-être t’avoir mais je n’y suis pas parvenu, a-t-il souri lors de la cérémonie protocolaire. Comme je l’ai déjà dit trois fois cette année, j’espère que nous pourrons jouer d’autres finales, peut-être même cette saison. Encore bravo, tu joues très bien et tu finis l’année en beauté."
Placés à l’opposé dans le tableau du Rolex Paris Masters, les deux hommes auront peut-être l’opportunité de disputer une nouvelle finale à l’Accor Arena. A moins qu’ils ne se disputent le titre de maître à Turin. "Ce match fait partie du top 5 de ma carrière, parce que jouer une finale est toujours un moment spécial mais encore plus contre Daniil qui m’a battu tant de fois, a conclu celui qui n’est désormais plus mené que 6-2 dans leur face-à-face. Ma première victoire contre lui m’a donné confiance pour ce match."
Des marathons entre athlètes aussi à l’aise en défense que pour multiplier les hot-shots, nul doute que fans et observateurs en redemandent.
Auger-Aliassime remonte la pente
Cela faisait un an qu’un tel sourire n’avait pas irradié son visage. Dans la forme de sa vie à la même époque l’an passé, Félix Auger-Aliassime s’était déjà adjugé l’ATP 500 de Bâle. Seulement depuis, le 19e joueur mondial est passé de blessures en désillusions, sans jamais réellement apercevoir le bout du tunnel. A son arrivée en Suisse, personne ne l’imaginait capable de réaliser le back-to-back. Mais le Canadien, qui comptait jusqu’ici 17 victoires pour 18 défaites et semblait bien incapable de sortir de l’impasse, l’a fait, en enchaînant cinq victoires consécutives.
Au bord du précipice en quarts de finale face à Alexander Shevchenko, la balle de match sauvé à 4-5 dans le troisième set lui a sans doute servi de déclic pour définitivement reprendre confiance. Dans un remake de la finale de l’an passé, il a ensuite évolué à son meilleur niveau pour infliger une correction à Holger Rune dans le dernier carré (6/3, 6/2 en 1h22) avant de s’attaquer à l’un des hommes en forme de cette fin de saison, Hubert Hurkacz. Pour répondre au service du Polonais – son arme la plus destructrice – FAA a tout bonnement été impérial sur sa propre mise en jeu (93% de points gagnés derrière sa première sur l’ensemble de la rencontre !), ne laissant pas la moindre lueur d’espoir à son vis-à-vis de faire une quelconque différence.
Diminué par une douleur au niveau de la cuisse gauche ressentie au cours de la deuxième manche, le récent vainqueur du Masters 1000 de Shanghai est tout de même parvenu à emmener le champion en titre au tie-break dans les deux sets. Mais la précision et les presque surprenantes prises d’initiatives du natif de Montréal lui ont permis d’avoir le dernier mot et de pleinement savourer le 5e titre de sa carrière (7/6(3), 7/6(5) en 1h52).
"Je suis définitivement de retour et je laisse parler ma raquette, ça a toujours été ma devise, a-t-il confié à l’issue de son sacre. Depuis que je suis jeune, j’ai toujours eu la conviction que je pouvais être un joueur de haut niveau. Mais cette année, les doutes se sont multipliés quant à mes performances et la source de ces doutes. Je suis heureux d'avoir pu prouver à tout le monde que je fais toujours partie des meilleurs joueurs du monde et que je peux jouer à ce niveau. Je n'en ai jamais douté, mais c'est bien de le confirmer sur le terrain."
Probablement libéré d’un énorme poids, celui qui n’est plus depuis longtemps dans la course à Turin pourrait bien faire office d’épouvantail au Rolex Paris Masters, où il affrontera Jan-Lennard Struff au premier tour. Et ça, personne n’aurait misé là-dessus il y a encore une semaine…
Haddad Maia fait coup double
Trop éloignée du "cut" pour rallier les finales WTA de Cancun, Beatriz Haddad Maia s’est offert un très joli lot de consolation en s’adjugeant avec la manière le WTA Elite Trophy de Zhuhai. Une fin de saison en apothéose pour celle qui a notamment rallié le dernier carré de Roland-Garros mais qui n’avait plus été sacrée depuis le tournoi de Birmingham en 2022. Invaincue en phase de poule et expéditive en demi-finale pour écarter Daria Kasatkina, la Brésilienne est sortie gagnante d’un thriller de 2h51 (la plus longue finale en deux sets de l’année) face à Qinwen Zheng (7/6(11), 7/6(4). "C’est une semaine très spéciale pour moi, a-t-elle expliqué. Quand je suis arrivée en Asie, je me suis blessée et j’ai dû avoir des points de suture au niveau des doigts à Pékin. Là, je termine la saison avec un trophée entre les mains !"
Et puisqu’une bonne nouvelle ne vient jamais seule, "Bia" s’est également imposée en double en compagnie de Veronika Kudermetova ! De plus, d’ici la fin de la saison, elle devrait retrouver la 10e place mondiale, soit son meilleur classement en carrière.