Alors que le circuit ATP se prépare à disputer le plus grand tournoi indoor du monde à Paris, les stars de la WTA entament une semaine décisive au Mexique. Des phases de poules jusqu’à la finale, les enjeux sont nombreux pour les huit joueuses les mieux classées à la Race (exceptée Maria Sakkari, qui remplace Karolina Muchova), toutes très motivées à l’idée de boucler un exercice 2023 particulièrement réussi.
Finales WTA : qui succèdera à Caroline Garcia ?
Les huit meilleures joueuses du monde sont réunies à Cancun à l’occasion du dernier tournoi majeur de la saison.
Sabalenka – Swiatek, game of trône (épisode 4)
C’est une nouvelle fois LA question en suspens à l’aube de ce Masters féminin. Déjà dans tous les esprits à Roland-Garros et Wimbledon, le feuilleton le plus suivi de la WTA a dévoilé un tout nouvel épisode sur les courts de Flushing Meadows. Longtemps dauphine d’Iga Swiatek, Aryna Sabalenka a "profité" de la défaite de sa rivale en huitièmes de finale pour devenir la 29e joueuse de l’histoire à s’installer tout en haut de la hiérarchie mondiale.
Une ascension plus que méritée pour une joueuse régulière et en progression constante ces dernières saisons, notamment sur le plan mental. Titrée à Adélaïde, à l’Open d’Australie et à Madrid, elle a également atteint la finale de l’US Open et le dernier carré à Roland-Garros et à Wimbledon. Un ratio de 23 victoires pour seulement 3 défaites en Majeur qui l’a logiquement propulsée vers les sommets. "Devenir numéro un mondiale, c'est un accomplissement et une grande réussite, avait-elle expliqué à l’issue du dernier Grand Chelem. Je suis vraiment fière de moi, car toutes ces années de travail acharné m'ont permis d’atteindre cet objectif. Maintenant, c'est bien de pouvoir dire que j'ai réussi mais j'aimerais vraiment terminer l'année en tant que numéro un mondiale. C'est pourquoi je reste positive et motivée."
Et la patronne du circuit a toutes les cartes en main pour conforter sa position. Finaliste à Fort Worth l’an dernier, elle compte actuellement 630 points d’avance sur Iga Swiatek, seule joueuse à pouvoir encore la déloger du trône. Mais pour récupérer son dû, la joueuse la plus titrée de l’année (Doha, Stuttgart, Roland-Garros, Varsovie et Pékin) et qui compte le plus grand nombre de victoires (63), va devoir faire mieux – voire beaucoup mieux – que son adversaire dans ce tournoi prestigieux.
Une perspective enthousiasmante, comme elle l’a confié après son dernier sacre. "Si je redevenais numéro un mondiale, je pense que je serais mieux préparée à tout, analysait-elle à Pékin. Je ne dis pas que je changerais certaines choses mais je saurais comment les gérer. Si j’apprends et que je tire des leçons de ma première expérience, ce sera plus facile. Mais évidemment, la première chose à faire est d’y arriver et c’est ce que je vais essayer de faire."
Assurées de ne pas se rencontrer avant la phase finale (Aryna avait pris le meilleur sur Iga en demi-finale de l’édition 2022), les deux joueuses vont pouvoir sortir leur calculatrice après chaque match selon l’analyse détaillée de la WTA. Mais sans entrer dans des calculs d’apothicaires, si Sabalenka atteint la finale à Cancun, même en ayant un bilan de deux victoires pour une défaite en phase de poule, elle restera n°1 mondiale.
Qui complètera "le Big 3" ?
Depuis janvier, une douce musique de "Big 3" a accompagné les fans et observateurs de tournoi en tournoi. Renforcé par des confrontations directes indécises et spectaculaires entre Aryna Sabalenka, Iga Swiatek et Elena Rybakina, ce refrain chanté à tue-tête a toutefois connu quelques variations au cours de la saison. En effet, certaines performeuses jusqu’ici cantonnées au chœur ont pris la lumière en jouant des partitions solos sans fausse note.
Et si le parcours tout aussi surprenant que parfait de Marketa Vondrousova à Wimbledon n’a pas totalement bouleversé l’ordre établi, on ne peut décemment pas en dire autant de l’été américain de Coco Gauff. Championne à Washington (son premier WTA 500), à Cincinnati (son premier WTA 1000) et bien sûr à l’US Open (son premier Grand Chelem), l’Américaine de 19 ans a définitivement matérialisé les très grands espoirs placés en elle depuis son adolescence. Son élimination précoce et décevante lors de son entrée en lice à Wimbledon face à Sofia Kenin a tout changé pour la protégée de Brad Gilbert et Pere Reba, désormais sur une série de 22 victoires lors de ses 24 derniers matchs.
Avec 90 points d’avance sur Elena Rybakina, sa marge est très faible, d’autant qu’elle disputera également la compétition en double en compagnie de Jessica Pegula. Mais nul doute que la perspective de terminer n°3 mondiale en simple et n°1 en double saura pleinement motiver la nouvelle superstar du circuit.
Pas de Majeur mais un Masters ?
Si la Kazakhstanaise est à l’affût pour reprendre sa place sur le podium, elle voudra surtout sublimer une saison déjà très réussie en soulevant le dernier grand trophée de l’année. Finaliste de l’Open d’Australie, championne à Indian Wells et Rome, elle a également atteint la finale à Miami, seulement battue par Petra Kvitova. Brillante dans les grands rendez-vous et forte face aux meilleures (6 victoires pour 2 défaites face aux Top 10 en 2023), elle semble parfaitement taillée pour le format de ces Finales WTA, qu’elle dispute pour la première fois.
Une réunion des meilleures joueuses de la planète qu’a bien failli manquer Ons Jabeur. N°2 mondiale à la même époque l’an passé, la Tunisienne a une nouvelle fois fait prévaloir ses qualités de battante pour obtenir son ticket lors de la tournée asiatique. Diminuée physiquement par une blessure au genou en début de campagne puis moralement par une nouvelle désillusion en finale de Wimbledon, la "Ministre du Bonheur" va bel et bien disputer son deuxième Masters d’affilée avec l’objectif de faire mieux qu’en 2022. A Fort Worth, elle avait quitté la compétition dès la phase de groupe, battue notamment par Aryna Sabalenka et Maria Sakkari. Si Cancun ne vaut pas le All England Club, un sacre le 5 novembre pourrait s’avérer une belle étape supplémentaire vers son rêve ultime.
Sakkari, un signe du destin
Demi-finaliste l’an passé après un impressionnant sans-faute avant la phase finale, Maria Sakkari n’a pas réussi à atteindre le "cut" à la régulière cette saison. Un sentiment forcément frustrant mais aussi logique, au vu de ses nombreuses contre-performances en Grand Chelem. Eliminée dès le premier tour lors des trois plus récentes levées, elle est apparue désabusée en conférence de presse post US Open. Mais puisqu’une championne ne baisse jamais les bras, "Sakkattack" a repris le chemin des courts pour connaître le plus grand bonheur de sa carrière, à Guadalajara. Un premier sacre en WTA 1000 venu mettre un terme à une disette de plus de 4 ans (Rabat en 2019) et à une spirale négative de six finales de rang perdues. De quoi reprendre confiance et viser une place au soleil.
Désormais 9e mondiale, elle était forcément déçue d’échouer si près du but. Mais cette semaine, elle a été appelée en renfort par les organisateurs pour palier le forfait de Karolina Muchova, victime d’une blessure récurrente au poignet droit. Une frustration envolée, une pression inexistante au vu du scénario initial et un pays qui lui a particulièrement réussi cette année : la Grecque est dans une situation idéale pour briller.