Les inconnues de la terre battue

Novak Djokovic, retour aux fondamentaux

La nouvelle a suscité les espoirs les plus fous auprès des fans de Novak Djokovic : leur champion vient de renouer avec son coach historique, Marian Vajda. "Cela ira pas après pas. Le rôle de Marian est d’accompagner Novak pendant l’entraînement en vue de la saison de terre battue", a temporisé son agent.

N’empêche : en préparation à la saison de terre du côté de Marbella, puis en tournoi à Monte-Carlo, la reconstitution du duo crée l'évènement. Novak Djokovic sort-il enfin du tunnel, lui qui a subi un extraordinaire contrecoup suite à sa victoire en forme d’aboutissement à Roland-Garros 2016 ?

"Les circonstances ont fait que mes deux dernières années ont été très difficiles, certes, reconnaît l'intéressé. Mais je ne suis pas le seul joueur à traverser des moments comme ça. Certains traînent des blessures encore plus graves que moi. Et je ne veux pas rester là à gémir sur ce qui m'est arrivé. Il faut que je persiste à croire en moi-même. J’espère que ça reviendra."

Et pour gommer deux années aux allures de mauvais rêve (défaites, blessures, séparation d’avec l’intégralité de son staff, collaborations nouvelles vite avortées…), quelle décision plus symbolique que ce retour aux fondamentaux aux côtés de l’entraîneur avec lequel il a tout gagné entre 2006 et 2016 ? David Goffin, qui a partagé des séances d'entraînement avec "Nole" sur le Rocher, dit voir d'ores et déjà la différence dans l'intensité mise sur le terrain. Mais c'est bien évidemment la compétition qui sera seule juge...

• Son programme théorique sur terre : Madrid, Rome, Roland-Garros.

Novak Djokovic - Andy Murray, finale de Roland-Garros 2016 : temps forts

"Le plus grand défi" de Serena Williams

"Je sais qu’un jour, je me réveillerai et je me dirai : ‘C’est fini.’ Je ne sais pas quand, mais ce que je sais, c’est que je n’ai pas encore ce sentiment." Toujours habitée par la passion du tennis, Serena Williams aborde ce que Patrick Mouratoglou, son entraîneur, considère comme "le plus grand défi de sa carrière. Elle a 36 ans, vient d’avoir un enfant, a eu un caillot dans le sang et a passé plus d’un an sans compétition."

N’importe qui aurait tourné la page du tennis dans pareille situation. Mais Serena Williams n’est pas n’importe qui et le record absolu de victoires en Grand chelem (24 pour Margaret Court, là où Serena Williams émarge actuellement à 22) demeure son objectif avoué.

Son retour à la compétition en mars a été encourageant sans être spectaculaire : deux matchs gagnés, deux matchs perdus (troisième tour à Indian Wells, premier tour à Miami). La terre battue, surface qu’elle a appris à dompter (deux titres et une finale lors de ses quatre dernières participations à Roland-Garros), jaugera mieux ses ambitions.

"Elle sait que revenir au plus haut niveau peut prendre du temps mais ses attentes sont aussi élevées que d'habitude, reprend Patrick Mouratoglou. Elle a juste besoin de temps : plus elle jouera, plus elle progressera au niveau physique. Je pense qu’elle sera prête pour Roland-Garros."

• Son programme théorique sur terre : Madrid, Rome, Roland-Garros.

Serena Williams - Lucie Safarova, finale de Roland-Garros 2015 : temps forts.

Stan Wawrinka, retour sur terre différé

Comme son aîné Roger Federer, Stan Wawrinka a attendu d’avoir passé les 30 ans pour connaître sa première blessure sérieuse. Mais celle survenue à son genou gauche, opéré deux fois l’an passé, se révèle particulièrement pénible et la reprise est douloureuse pour le champion de Roland-Garros 2015. Contraint à l’abandon à Marseille en février, il a ensuite déclaré forfait pour la tournée américaine de mars en vue de "se préparer à la saison de terre battue."

Mais malgré des séances de tests sur la terre de Monte-Carlo en amont du Masters 1000 monégasque, Wawrinka manque à l’appel du premier tournoi important sur la route de Roland-Garros, disputé cette semaine, se contentant de poursuivre ses séances d'entraînement en marge de l'épreuve. Inquiétant ? Ou caractéristique du travail toujours très prudent, et méticuleux, effectué en compagnie de son entraîneur physique Pierre Paganini (qu'il partage avec Roger Federer) ? Il est en tout cas toujours inscrit, pour le moment, aux deux autres Masters 1000 qui précèdent le Grand chelem parisien.

Stan Wawrinka - Novak Djokovic, finale de Roland-Garros 2015 : temps forts

Maria Sharapova, un an plus tard…

La semaine prochaine, cela fera tout juste un an que Maria Sharapova est revenue à la compétition. Et le retour aux affaires de la quintuple lauréate en Grand chelem a été pour le moins difficile, celle-ci n'ayant à ce jour ajouté à son palmarès qu'un seul trophée, mineur (Tianjin, à l’automne dernier), pour ce qui est sa seule finale disputée dans l’intervalle.

Les pépins physiques en revanche n’ont pas manqué à l’appel, le dernier en date (avant-bras) ayant motivé un forfait à Miami. Dans la foulée, la Russe a annoncé la fin de sa collaboration avec son entraîneur Sven Groenefeld, à ses côtés depuis 2014.

Comme Serena Williams, Maria Sharapova a eu du mal à apprivoiser la terre battue (souvenez-vous de l’image "vache sur une patinoire" qu’elle employait en 2007 pour décrire ses sensations sur ocre), avant que la surface en général, et Roland-Garros en particulier, ne devienne son terrain de jeu de prédilection sur le tard (ses deux derniers titres majeurs ont été conquis à Paris, en 2012 et 2014). Son programme sur la surface ce printemps est logiquement conséquent : Stuttgart, Madrid, Rome, Roland-Garros.

Maria Sharapova - Simona Halep, finale de Roland-Garros 2014 : temps forts