A l'issue d'une journée fortement perturbée par la pluie, Roland-Garros n’a pas été loin de vivre son premier gros tremblement de terre de la quinzaine. Poussée dans ses retranchements par une Naomi Osaka déchaînée et de retour à son meilleur niveau, Iga Swiatek a bien failli quitter Paris dès le deuxième tour. La triple championne et grande favorite du tournoi s’en est finalement sortie au prix d’une belle remontée et d’une balle de match sauvée dans le troisième set, s’imposant 7/6(1), 1/6, 7/5 en 2h57 pour se hisser au troisième tour. Ce sera face à Marie Bouzkova ou Jana Fett.
Iga Swiatek miraculée !
Sévèrement bousculée par une Naomi Osaka retrouvée, la n°1 mondiale est passée à un point de la sortie avant de finalement s’en tirer après un match grandiose.
Mais quel match, quelle tension et quel scénario ! Dans ce duel de reines et de quadruples championnes en Grand Chelem, on attendait bien sûr des étincelles. Mais peut-être pas un mano a mano aussi indécis. La Polonaise, forte de sa confiance actuelle et de son expertise infiniment plus grande de la terre battue, partait nettement favorite. C’était sans compter sur le retour en grâce de la Japonaise qui, un an après avoir accouché de son premier enfant, aura vécu ici, malgré la défaite, la plus belle des renaissances.
Son exploit n’aura tenu à rien : une balle de premier set envolée à 5-4 (sur le service adverse), tout d'abord, et une certaine tension qui a fini par l’envahir au moment de conclure à la fin du troisième set, alors qu’elle avait mis la main sur le match. Servant le plomb, claquant des missiles dans tous les sens, Osaka, portée aussi par un déplacement beaucoup mieux maîtrisé sur terre battue, déroulait un tennis de rêve. Et enchantait le public du Chatrier.
Le 3e set des occasions manquées
Mais ce troisième set a aussi été, pour elle, celui de toutes les occasions manquées : principalement, une balle de 5-1 sur une accélération de revers dans la bande et donc cette balle de match sur son service, à 5-3. Ou plutôt bien sauvée par Swiatek, d’un bon retour de revers croisé.
Dominée aux points (109, contre 114 à son adversaire), saoulée de coups gagnants (54 à 37), la Polonaise a eu l’immense mérite de s’accrocher aux branches. On l’a vue prise de doute, parfois même déboussolée, mais jamais plier sous la tempête. A la moindre brèche entraperçue dans la cuirasse adverse, elle s’est jetée dedans avec beaucoup d’opportunisme. Celui qui caractérise les plus grandes championnes.
Naomi Osaka en est une aussi, et l’a définitivement rappelé au monde du tennis. Il lui a sans doute manqué quelques repères et un peu de confiance pour aller au bout de son chef-d’œuvre. Mais quel plaisir de la revoir à un tel niveau, qu’elle n’avait plus tutoyé depuis plusieurs années, probablement lors de son dernier parcours victorieux en Grand Chelem à l’Open d’Australie 2021. Il y a toutes les raisons de penser, désormais, qu’elle repartira très vite à l’assaut des sommets. Et c’est une vraie bonne nouvelle pour le tennis féminin.
Mais en attendant, c'est bel et bien Iga Swiatek qui a aligné une 14e victoire consécutive, dans la foulée de ses titres à Rome et à Madrid. La (re)voilà plus que jamais favorite, car le petit miracle auquel elle vient de survivre risque de la rendre d’autant plus dangereuse pour la suite…
Gauff tient son rang
Pendant cette immense bataille sous le toit du court Philippe-Chatrier, Coco Gauff, bien à l’abri sous celui du court Suzanne-Lenglen, ne s’est pas laissée surprendre par Tamara Zidansek, demi-finaliste en 2021 et issue des qualifications cette année. Après avoir concédé le break d’entrée, l’Américaine, finaliste en 2022, a su réagir vite en remportant 7 jeux d’affilée pour mener 6/3, 1-0. Solide dans le deuxième set, au cours duquel elle a tout de même concédé son engagement à deux reprises, la tête de série n°3 a serré le jeu en fin de manche pour s’imposer 6/3, 6/4 en 1h31. Elle affrontera Yafan Wang ou Dayana Yastremska pour une place en huitièmes.