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... et Roland-Garros peut-il être le théâtre de la résurrection du "Cosmic Djokovic" ?
Depuis son triomphe à Roland-Garros en 2016, Novak Djokovic n'est plus le même. Sa blessure à l'épaule a tout changé. Peut-il chasser ses doutes à temps et jouer de nouveau les premiers rôles à la grande scène parisienne ?
Il n'y a pas si longtemps, le 5 juin 2016 exactement, Novak Djokovic se couchait sur le sol du court Philippe-Chatrier, les bras en croix, ivre de bonheur. Vainqueur d'Andy Murray, "Djoko" remportait enfin Roland-Garros, après des années de frustration et d'échecs dans les derniers tours. En ce dimanche estival, le Serbe était à l'apogée de sa puissance, rouleau-compresseur implacable du circuit, premier depuis Rod Laver en 1969 à détenir les quatre titres du Grand Chelem en même temps.
Deux ans plus tard, les choses ont bien changé. Djokovic a perdu tous les joyaux de sa couronne. Surtout, le natif de Belgrade a des doutes plein la tête. Après son triomphe parisien, il a traversé l'année 2017 presque comme un fantôme raquette en main. Une douleur à l'épaule droite, qui l'a même contraint à un stop de plusieurs mois et à une petite intervention chirurgicale, était sans doute la cause principale de ses mauvais résultats. Aujourd'hui rétabli, il est toutefois loin de son état de grâce. Ses résultats 2018 inquiètent (5 victoires, 5 défaites). Le temps du "cosmic Djoko" semble très, très loin.
Non, ce n'est pas un bug. Si vous consultez le site de l'ATP, vous ne trouverez pas Novak Djokovic dans le Top 10. Le Serbe occupe aujourd'hui "seulement" la 12e place mondiale. Éliminé d'entrée à Indian Wells et Miami, un peu plus convaincant à Monte-Carlo avant une rechute au premier tour à Barcelone, "Nole" est un joueur quelconque cette saison : il pointe au-delà de la 70e place à la "Race". Après sa défaite en Catalogne, il a demandé "de la patience. Je suis loin de mon meilleur niveau. C'est difficile d'accepter et d'avancer après ce type de défaite. Je suis clairement en manque de confiance, j'ai commis trop de fautes et physiquement, je ne suis pas encore au top". Difficile dans ces conditions de l'envisager dans la peau d'un futur vainqueur de "Roland". Et pourtant…
A Roland-Garros, Novak Djokovic n'est pas n'importe qui. Vainqueur en 2016, triple finaliste (2012, 2014, 2015), il possède un ratio respectable de 59 victoires pour seulement 12 défaites… Rafael Nadal mis à part, il est le joueur le plus régulier des dix dernières années à Paris. L'an passé, alors qu'il balbutiait son tennis, "Djoko" avait tout de même réussi à rallier les quarts de finale. Si l'on devait se lancer dans un pronostic, c'est à "Roland" que l'on cocherait le lieu du réveil de l'homme aux 12 titres du Grand chelem. Même s'il réclame de la patience donc…
L'un des deux seuls hommes ayant battu "Rafa" à Roland-Garros, avec Robin Soderling : c'était en 2015.
Djokovic a récemment fait le ménage dans son équipe. Exit Andre Agassi, ciao Radek Stepanek, welcome back le vieux et fidèle compagnon Marian Vajda. L'entraîneur historique du natif de Belgrade est celui qui lui a permis de devenir n°1 mondial et de conquérir toutes les couronnes du Grand chelem. Le coach slovaque connaît le Serbe mieux que personne. Ce retour aux sources, annoncé - pour le moment - provisoire, le temps de la saison de terre battue, semble être le choix de la sagesse. D'autant qu'il se murmure que Gebhard Phil-Gritsch, ancien préparateur physique, serait lui aussi de retour dans l'équipe du Serbe. A 30 ans, Djokovic se dit peut-être que le temps des expérimentations est terminé…
On l'a dit, Novak Djokovic est statistiquement le meilleur joueur à Roland-Garros depuis 10 ans derrière Rafael Nadal. C'est aussi l'unique joueur qui peut prétendre à rivaliser avec Sa Majesté Rafa sur terre battue. Qui a battu l'Espagnol sept fois sur la surface où il est roi ? Djokovic. Qui est l'unique joueur à avoir dominé Nadal quatre fois en finale de Masters 1000 sur terre battue ? Djokovic. Qui est l'unique joueur en activité à avoir battu "Rafa" à Roland-Garros ? Djokovic, toujours Djokovic. Rien que ces performances incitent à l'optimisme. Quand on peut faire trembler Nadal sur terre, on peut se relever de tout…