On ne les attendait pas vraiment, voire pas du tout pour certains. Et pourtant ils ont, chacun à leur manière, fait les gros titres de ce Roland-Garros 2023.
Roland-Garros 2023 : les surprises du chef
Retour sur les joueuses et joueurs qui ont brillé au-delà des espérances lors de cette édition 2023 !
Beatriz Haddad Maia, demi-finaliste
La gauchère Brésilienne attendait encore son heure en Grand Chelem. "Mon premier objectif en arrivant ici était d'aller au troisième tour. Avant que le tournoi ne commence, mon meilleur résultat, c'était deuxième tour !" Très soutenue par le public, Beatriz Haddad Maia est allée bien plus loin que ce qu'elle espérait en devenant la première joueuse de son pays à rallier le dernier carré depuis Maria Bueno en 1966. Sur sa route, elle a de nouveau prouvé, en battant en huitième de finale l’Espagnole Sara Sorribes Tormo en 3h51 – à 16 minutes du record du tournoi - qu’elle était l’une des joueuses les plus endurantes du circuit. Mais on retiendra aussi qu’en demi-finale, elle est passée à un point d’emmener la numéro un mondiale Iga Swiatek dans un troisième set. "Ce match va me servir pour la suite, cela me donne des idées de là où je dois m’améliorer". Ce lundi, à 27 ans et pour la première fois de sa carrière, Haddad Maia est entrée dans le Top 10 du classement WTA.
Anastasia Pavlyuchenkova, quart de finaliste
Après sa finale perdue en 2021 face à Barbora Krejcikova, Anastasia Pavlyuchenkova s’était faite bien discrète. Une blessure au genou l’a en effet contrainte à stopper sa saison 2022 dès la mi-mai. Redescendue au-delà de la 800e place, l’ancienne n°11 mondiale a dû repartir de zéro, à 30 ans passés. Quart de finaliste à Strasbourg juste avant le tournoi, elle a atteint le même stade de compétition à Roland-Garros, en s’offrant au passage trois têtes de série : Liudmila Samsonova (n°15), Anastasia Potapova (n°24) et Elise Mertens (n°28). Des succès qui lui ont permis de remonter à la 114e place au classement WTA. "Je voulais revenir sur le circuit, il n'y a aucun doute. Mais je nourrissais quand même une crainte, des doutes. Je savais que j'allais revenir, mais comment ? Ça, c'était la question. Je me disais que je ne gagnerais peut-être plus jamais un match… Mais il y avait tout de même cette motivation, cette volonté de revenir à la compétition".
Tomas Martin Etcheverry, quart de finaliste
Dans un bas de tableau où les joueurs se sont retrouvés livrés à eux-mêmes après la défaite de Daniil Medvedev dès son entrée en lice, c’est Tomas Martin Etcheverry (23 ans), arrivé dans le top 100 il y a 14 mois, qui a su tirer son épingle du jeu. Alex De Minaur (n°18), Borna Coric (n°15) et Yoshihito Nishioka (n°27) sont tous tombés sous son coup droit de feu. Sa défaite en quart de finale face à Alexander Zverev lui a peut-être laissé un goût amer. "C’était mon tout premier match sur le court Philippe-Chatrier et je pense que j’étais très tendu. Ce n’est que durant les deuxième et troisième sets que j’ai commencé à jouer mon meilleur tennis". Mais en prenant un peu de recul, l’Argentin a reconnu volontiers que ce Roland-Garros 2023 l’avait propulsé dans une autre dimension. "Ces deux semaines ont changé ma vie. Ce ne sont que des points positifs pour moi". Depuis le début de l’année, il a déjà grapillé plus de 50 places au classement. Désormais 32e, il sera très certainement tête de série à Wimbledon…
Thiago Seyboth Wild, huitième de finaliste
Numéro un mondial chez les Juniors en 2018, le Brésilien est devenu, deux ans plus tard à Santiago, le premier natif des années 2000 à gagner un tournoi ATP. Mais en février 2023, Thiago Seyboth Wild ne figurait même plus dans le top 400 à l’ATP. Le renouveau date du mois de mars 2023, lorsqu'il a décroché à Vina Del Mar son premier tournoi Challenger depuis… 2019. Dans la foulée, il s’est extirpé pour la première fois des qualifications de Roland-Garros. Mais impossible d'imaginer qu'il serait capable de sortir au premier tour le vainqueur du tournoi de Rome, Daniil Medvedev, au meilleur des cinq manches ! "Je n'ai pas les mots pour décrire ce que j'ai ressenti quand j'ai gagné ce match. J'étais tellement heureux ! C'est certainement le plus beau jour de ma vie. Je devais juste croire en moi-même, dans le travail que j'ai fait." Seyboth Wild a finalement été éliminé deux tours plus tard contre Yoshihito Nishioka, mais semble être revenu à son niveau de février 2020, quand il se trouvait aux portes du top 100.
Juan Pablo Varillas, huitième de finaliste
Son nom était jusqu’ici plutôt associé au circuit Challenger ou aux tournois ATP 250. Mais à Roland-Garros, le Péruvien (aucun joueur de son pays n’avait atteint la deuxième semaine depuis Jaime Yzaga en 1994) a réussi à inscrire son nom dans le livre des grandes performances de l’histoire du tournoi. En devenant le premier joueur depuis 2006 à passer ses trois premiers tours en cinq sets, Juan Pablo Varillas pourrait même postuler au titre de joueur le plus accrocheur du top 100. Pour s'offrir l’honneur d’affronter Novak Djokovic en huitième de finale, le 94e joueur mondial a en effet dû galoper au total durant 11 heures et 5 minutes : 3h22 contre Juncheng Shang, 3h52 contre Roberto Bautista Agut et 3h51 contre Hubert Hurkacz. Contre les deux premiers, il a remonté à chaque fois un handicap de deux sets à zéro… "Mais pour être honnête, j'aurais bien voulu gagner en trois sets !" a-t-il fini par avouer.