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Son titre à l'US Open était une surprise. Sa finale à Roland-Garros acte son changement de statut.
Lauréate à la surprise générale du dernier US Open, Sloane Stephens a confirmé ce résultat en atteignant la finale de Roland-Garros. Avec deux finales majeures disputées en l’espace de douze mois, la voilà basculée dans une autre dimension.
Une question quizz pour commencer : combien de joueuses ont figuré à l’affiche de plusieurs finales de Grand chelem au cours des douze derniers mois ?
C’est simple, il n'y en a que deux, et ce sont les deux finalistes de Roland-Garros, Simona Halep, vaincue sur le fil à Melbourne avant de l’emporter à Paris, et Sloane Stephens, tenante du titre de l’US Open passée tout près de rééditer la performance Porte d’Auteuil.
Cette présence de Sloane Stephens au côté de Simona Halep, à la fois sur le podium protocolaire de Roland-Garros et en tant que seules joueuses ayant réussi à jouer plusieurs finales majeures en douze mois, en dit long sur l'envergure nouvelle prise par l’Américaine.
Sa victoire à l’US Open était une énorme surprise, pas tant sur ses qualités intrinsèques qui avaient fait d’elle dès 19 ans une demi-finaliste de l’Open d’Australie (2013), mais parce qu’elle revenait d’une opération suite à une fracture au pied ayant entraîné onze mois d’inactivité. Classée 957e joueuse au début de l’été 2017, sa remontée avait été foudroyante et consacrée par un premier titre majeur aux allures de "success story" à l’américaine.
Neuf mois plus tard, on ne peut plus parler de surprise tant Sloane Stephens ne s’est pas contentée de ce titre inattendu : encore lauréate à Miami au mois de mars, sa finale à Roland-Garros la fait basculer dans une autre dimension. Celle des multi-finalistes en Grand chelem, d’abord. Et l’Américaine de 25 ans, dorénavant 4e joueuse mondiale, est bien consciente "qu’il n’y a pas tant de joueuses que ça qui atteignent une finale de Grand chelem dans leur carrière. Alors le fait que j’en ai gagné une et que je sois en finale d’une deuxième en un si court laps de temps me rend optimiste. Je ne suis pas satisfaite du résultat aujourd’hui, mais je suis fière de moi."
Fière aussi d’avoir brillé loin de son sol natal, elle qui, au soir de Miami, avait pris 96% de ses points WTA en Amérique du nord ! En conférence de presse post-finale parisienne, Stephens ne s’est d’ailleurs pas privée de titiller ses compatriotes journalistes sur ce thème de l'Américaine qui s'exporte : "Je me permets de vous rappeler que beaucoup d’entre vous ont tweeté que j’avais une balance victoires / défaites négative n’importe où hors Etats-Unis. Je pense que j’ai plutôt bien corrigé ça avec cette finale à Roland-Garros, non ? Alors si vous voulez bien le tweeter, je serais très contente et je vous mettrai un like, un retweet ou quelque chose."
Ils pourront aussi pointer le fait que Sloane Stephens a réconcilié le tennis américain avec la terre battue européenne : hors sœurs Williams, les Etats-Unis n’avaient plus vu un de leurs représentant en finale à Paris depuis le tournant de millénaire (Jennifer Capriati en 2001) ! "J'ai toujours été une joueuse polyvalente, souligne t-elle. Par contre aujourd'hui je suis devenue constante dans les grands tournois. J'ai trouvé mon équilibre, ma méthode de fonctionnement, donc je vais essayer de continuer comme ça, et voir si je peux aussi avoir de bons résultats à Wimbledon." L’appétit vient en mangeant, et visiblement Sloane Stephens n’est pas rassasiée.