Entre la très solide victoire de Caroline Garcia, la démonstration de Nick Kyrgios face au tenant du titre et les cinq sets de Berrettini et Khachanov, le public new-yorkais a une nouvelle fois été gâté ce dimanche. On fait le point sur ce qu’il ne fallait pas manquer.
US Open – J7 : Kyrgios en patron, Garcia sur son nuage
Impressionnant face à Daniil Medvedev, l’Australien a électrisé la nuit new-yorkaise.
"Nick a joué au niveau de Novak et Rafa"
Le compliment est signé Daniil Medvedev, victime quasi impuissante de l’ouragan Nick Kyrgios dans une rencontre cochée depuis bien longtemps dans l’agenda des fans de tennis. Un immanquable qui a tenu ses promesses au moins pendant deux sets, la tension atteignant son paroxysme dès le jeu décisif de la première manche. Un moment particulièrement irrespirable durant lequel le tenant du titre a obtenu trois balles de set, sauvées au culot par son adversaire, bien heureux notamment de voir une volée flirter d’un cheveu avec la ligne. Sans ce tie-break finalement arraché 13-11, le relâchement dont l’Australien a été coupable dans la deuxième manche lui aurait sans doute couté bien plus cher.
Premier surpris par le sérieux dont il fait preuve depuis de nombreuses semaines, Nick a repris sa marche en avant dans les deux sets suivants, déroulant un tennis spectaculaire pour prendre à la gorge un numéro un mondial sans solution. Exceptée cette volée frappée dans le camp de Medvedev alors que le point était acquis (!), le finaliste de Wimbledon s’est contenté de faire le show dans le bon sens du terme. De nouveau en capacité de trouver des zones normalement inatteignables avec une puissance folle, il s’est aussi illustré par de très nombreuses montées au filet magnifiées par sa main de velours (29/47 sur l’ensemble de la rencontre).
Impuissant malgré une couverture de terrain qui n’est plus à prouver, Medvedev n’a certes pas rendu les armes mais s’est retrouvé dépourvu d’opportunité de revenir au score (1 seule balle de break non convertie dans les deux derniers sets). "Il a un service incroyable et en fond de court, au début du point, vous ne savez jamais si vous pourrez avoir l’avantage, a expliqué le n°1 devant la presse. Il joue bien, il a tous les coups et il a fait un match de très haut niveau. S’il joue comme ça jusqu’à la fin du tournoi, il a toutes les chances de le gagner".
Au terme d’une rencontre plus qu’enthousiasmante de 2h53 (7/6(11), 3/6, 6/3, 6/2), le 25e joueur mondial s’est ouvert la porte des quarts de finale à New York pour la première fois de sa carrière. Mieux, en faisant tomber le champion et patron du circuit – qui perdra sa place à l’issue de cette quinzaine – il a renforcé son statut de prétendant au titre. Une position qu’il assume et qui n’est que le fruit de son nouvel état d’esprit et du travail effectué avec son équipe. "J’essaie juste de travailler dur tous les jours. J’ai une petite amie parfaite et une équipe géniale qui m’aident, c’est grâce à eux. Je suis heureux de poursuivre et je vais continuer de travailler dur, a-t-il confié en bord de court. Je suis content d’enfin pouvoir montrer mon talent, mon travail et mon implication à New York".
Désormais, l’Australien a rendez-vous avec Karen Khachanov, auteur lui aussi d’une très belle performance face à Pablo Carreño Busta (4/6, 6/3, 6/1, 4/6, 6/3). Un premier quart de finale à Flushing Meadows pour les deux hommes, qui promet de sentir la poudre.
Impériale, Garcia attend désormais Gauff
Si elle préfère rester prudente, difficile pour les observateurs de ne pas s’enflammer devant les performances de Caroline Garcia. Après un été très prolifique sublimé par sa victoire au WTA1000 de Cincinnati, la Lyonnaise a posé ses valises pleines d’ambition à New York, confirmant match après match ses excellentes dispositions. Sa prestation face à Alison Riske, joueuse qu’elle n’avait encore jamais battue en trois confrontations, renforce encore un peu plus son statut de prétendante crédible au titre.
Plus timide et crispée qu’à l’accoutumée en début de partie, "Caro" n’a pas paniqué face à la réussite insolente de son adversaire au service, attendant le moment parfait pour faire la différence. Un premier accroc pour l’Américaine, auteure d’une double-faute synonyme de balle de break et de set pour la Française, parfaitement transformée d’un coup droit pleine ligne pour faire la course en tête. Devant au score, elle s’est totalement libérée dans la deuxième manche en enchainant les coups gagnants (19) et en étouffant son adversaire.
Même ses quelques balbutiements au moment de conclure l’ont fait sourire. Une nouvelle rencontre de haut-vol conclue sur sa cinquième balle de match (6/4, 6/1 en 1h22) synonyme de premier quart de finale à l’US Open, le deuxième de sa carrière après Roland-Garros 2017. "Le premier set était très accroché, je n'ai pas très bien joué mais j'ai su gérer mes émotions, a-t-elle analysé en fin de rencontre. Je prends beaucoup de plaisir en ce moment mais je vais rapidement me concentrer sur le prochain match".
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Un nouveau test face à la favorite du public Coco Gauff, elle aussi impressionnante face à Shuai Zheng (7/5, 7/5). Des quarts de finale auxquelles participeront également Ons Jabeur et Alja Tomljanovic pour la première fois de leur carrière. La finaliste de Wimbledon a livré une prestation solide pour venir à bout de Veronika Kudermetova malgré un premier set accroché (7/6(1), 6/4 en 1h33). Elle retrouvera donc l’Australienne, tombeuse de Serena Williams au troisième tour et qui s’est quant à elle défaite d’une Liudmila Samsonova déboussolée suite à la perte du tie-break de la première manche (7/6(8), 6/1 en 1h57). Les deux joueuses ont toutes les deux inversé la tendance dans ces rencontres alors qu'elles étaient menées 5-2 dans le set inaugural.
Berrettini résiste à tout
Affronter Alejandro Davidovich Fokina n’est pas une partie de plaisir. Et ce n’est pas Matteo Berrettini – battu lors de leur seule et unique confrontation à Monte-Carlo en 2021 – qui dira le contraire. L’Italien a eu besoin de cinq manches et 3h46 de jeu pour venir à bout du spectaculaire et fantasque Espagnol (3/6, 7/6(2), 6/3, 4/6, 6/2). Une victoire synonyme de cinquième quart de finale consécutif en Majeur pour l’Italien, privé de Roland-Garros (blessure) et de Wimbledon (Covid) cette saison. Une impressionnante régularité et une confiance qui expliquent sans doute ce nouveau succès, un tantinet long à se dessiner.
Après un départ timide et la perte de la manche inaugurale, le demi-finaliste de l’édition 2019 a trouvé son rythme, malgré un inhabituel faible pourcentage de premières (47%) mais toujours bien aidé par son coup droit dévastateur. Suffisant pour recoller, non pas sur une première opportunité à 5-4 mais grâce à un tie-break rondement mené. De quoi reprendre pleinement confiance et retrouver de l’efficacité au service, ne perdant qu’un seul point durant toute la troisième manche (15/16 et 11/11 sur ses premières balles) ! Loin d’abdiquer, ADF a au contraire retrouvé de l’influx en prenant la balle plus tôt et en privant son adversaire de la moindre opportunité sur sa mise en jeu.
Devant un public enjoué, bruyant et bien incapable de prédire l’issue du set décisif, l’outsider a continué de se battre malgré une torsion du genou et deux interventions médicales. Un courage et une rencontre de haut niveau légitimement salués par la foule au moment de sa sortie. De son côté, Matteo Berrettini s’est dit soulagé lors de son interview sur le court : "Je suis vraiment fier car je n’ai pas réalisé le début de match espéré. J’étais mené d’un set et d’un break mais j’ai trouvé la bonne énergie. Je dois dire que j’étais un peu fatigué dans le quatrième set et Alejandro jouait un tennis incroyable. Mais je me suis dit que j’allais tout donner… ".
Après deux rencontres épuisantes, l’Italien va devoir se ressourcer avant de défier Casper Ruud. Maître de son sujet pendant une bonne partie de son huitième de finale, le Norvégien a toutefois été surpris par le retour aux affaires de Corentin Moutet dans la troisième manche, avant de finalement s’imposer en 3h20 (6/1, 6/2, 6/7(4), 6/2). Comme à son habitude, le Français a fait le show en distillant quelques belles banderilles et en improvisant une séance de pompes en plein match ! Cette défaite logique sur le papier lui laissera tout de même quelques regrets mais n’effacera pas son très beau parcours en tant que lucky loser du tableau principal.
Le programme de lundi
Ce lundi marque la fin des huitièmes de finale à Flushing Meadows. Programmé en deuxième rotation sur court Arthur Ashe, Rafael Nadal tentera de poursuivre sa montée en puissance face au spectaculaire Frances Tiafoe. Un autre match pop-corn opposera Cameron Norrie à Andrey Rublev alors que Carlos Alcaraz clôturera face à Marin Cilic. Le public américain donnera sans doute de la voix pour ses deux représentantes Jessica Pegula (face à Petra Kvitova) et Danielle Collins (contre Aryna Sabalenka).