Marquée par la fin du troisième tour, cette nouvelle journée (et soirée) à Flushing Meadows a réservé son lot de tie-breaks, de suspense et de confirmations, pour le plus grand bonheur des spectateurs. Voici ce qu’il ne fallait pas manquer !
US Open - J6 : balades et thrillers à Flushing Meadows
Tranquille pour certains, agité pour d’autres : retour sur un nouveau samedi de qualité à l’US Open.
Kvitova et Rublev au bout du suspense
S’il ne fallait retenir que deux matchs, il s’agirait sans aucun doute de ceux-là.
Dans un duel de gagnantes de Grand Chelem dont le niveau a atteint des sommets en fin de rencontre, Petra Kvitova a sauvé deux balles de match pour aligner une sixième victoire consécutive face à Garbiñe Muguruza, pourtant impériale depuis le début de la semaine. Une rencontre plaisante, bien qu’émaillée de nombreuses fautes directes (82 au total) durant laquelle les deux joueuses alors à égalité ont livré une bataille pleine de rebondissements dans la manche décisive.
L’Espagnole, qui pensait probablement avoir fait le plus dur au moment de servir pour le gain de la partie à 5-3 a été débreakée avant de remettre une énorme pression sur le service de son adversaire à 6-5. De quoi obtenir deux balles de match finalement sauvées par un ace et une frappe dans le filet dont la championne de Roland-Garros 2016 se souviendra longtemps.
Si elle est parvenue à elle-même sauver trois balles d’élimination dans un super tie-break haletant, c’est finalement Kvitova qui a obtenue son ticket pour les huitièmes, grâce notamment à un coup droit long de ligne magnifique pour conclure un échange dingue et s’offrir une quatrième opportunité de l'emporter. Une victoire au bout de l’effort pour la Tchèque (5/7, 6/3, 7/6(10) en 2h38) qui peinait à y croire au moment de retourner sur sa chaise. "Garbiñe a fait un grand match, j’ai vraiment dû me battre, me battre et encore me battre pour gagner, surtout avec un break de retard dans la troisième manche, a-t-elle analysé avec le sourire devant les journalistes. Mais je suis heureuse de m’en être sortie, c’est un énorme soulagement, surtout après avoir sauvé des balles de match".
Au prochain tour, elle affrontera Jessica Pegula. Si l’Américaine a pour la première fois concédé un set depuis le début du tournoi, elle a déroulé dans la dernière manche face à Yue Yuan (6/2, 6/7(6), 6/0) pour s’offrir un premier huitième de finale à New York.
Un stade de la compétition que n’a bien failli pas retrouver Andrey Rublev. Déjà contraint de disputer cinq manches face à Laslo Djere en ouverture de quinzaine, il a remporté le thriller de ce samedi face à Denis Shapovalov (6/4, 2/6, 6/7(3), 6/4, 7/6(7) en 4h08). Un match de cogneurs et des stats folles pour le Canadien, auteur de 76 coups gagnants pour 72 fautes directes ! Un temps mené deux sets à un, Rublev a eu trois opportunités de succès avant le super tie-break, préférant sans doute prolonger le plaisir pour le plus grand bonheur des spectateurs du Grandstand. "Un match fou, je pense que Denis méritait aussi de gagner, a-t-il joliment souligné en conférence de presse. On méritait tous les deux. Après ce genre de match, il n’y a pas vraiment de vainqueur mais c’est un jeu, il faut qu’il n’en reste qu’un mais c’était une partie irréelle". Il n’aura pas l’avantage de la fraicheur physique face à Cameron Norrie.
La frustration du jour : Rune n’y arrive plus
Suite à son superbe parcours à Roland-Garros cette année – magnifié par un succès de prestige en huitièmes de finale face à Stefanos Tsitsipas – les attentes autour d’Holger Rune sont nombreuses. Seulement depuis son épopée sur ocre, le Danois peine à confirmer les espoirs placés en lui, à l’image de ses éliminations au premier tour lors des six tournois suivants. Vainqueur à New-York de Peter Gojowczyk puis qualifié sans jouer après le forfait de John Isner, il retrouvait son bourreau de Cincinnati Cameron Norrie pour une rencontre qui suscitait la curiosité. Mais face au Britannique, dont la constance n’est plus à prouver, le natif de Copenhague a commis trop de fautes directes (43) et s’est montré timide ou maladroit dans les moments clés.
Au contact en début de rencontre suite à un échange de breaks, il a finalement craqué en fin de manche, très agacé sans doute de voir son adversaire prendre les commandes. En face, Norrie n’a rien donné ou presque et a parfaitement su profiter des difficultés de son adversaire au service (57% de premières sur l’ensemble de la rencontre) pour s’imposer en trois sets (7/5, 6/4, 6/1 en 2h12). Le demi-finaliste de Wimbledon atteint pour la première fois les huitièmes à Flushing Meadows, le tout sans avoir concédé la moindre manche. Un détail qui pourrait avoir son importance avant de retrouver Rublev.
Azarenka déroule, Sabalenka trop forte pour Burel
Victoria Azarenka se méfiait sans doute de Petra Martic, tombeuse avec la manière de Paula Badosa au tour précédent. Mais la triple finaliste ici (2012, 2013 et 2020) n’a eu aucun mal à se débarrasser de la Croate, ne perdant même aucun jeu dans la deuxième manche (6/3, 6/0 en 1h21). Une belle manière d’emmagasiner de la confiance avant de retrouver Karolina Pliskova pour un duel très alléchant. Cette dernière a renversé Belinda Bencic (5/7, 6/4, 6/3 en 2h26), atteignant ce stade de la compétition pour la sixième fois de sa carrière.
Miraculée au deuxième tour face à Kaia Kanepi, Aryna Sabalenka a connu une rencontre très tranquille face à Clara Burel. La Française, qui s’était notamment offert le scalp de la finaliste de Wimbledon lors de son entrée en lice, a été balayée par la puissance de son adversaire (6/0, 6/2 en 1h08). Probablement diminuée physiquement par son joli parcours en qualifications et dans le tableau final, elle n’a pas remporté le moindre jeu sur son service, affichant seulement 9% de points gagnés derrière sa deuxième balle (!).
Demi-finaliste de la dernière édition, Sabalenka attend désormais Danielle Collins qui a quant à elle stoppé la très belle saison en Grand Chelem d’Alizé Cornet (6/4, 7/6(9) en 1h53). Déjà battue par l’Américaine en quarts de finale de l’Open d’Australie, la Niçoise a bataillé pour s’offrir trois balles de set dans le jeu décisif de la deuxième manche. Mais les agressions répétées de la 19e mondiale (52 coups gagnants) et ses excellentes dispositions au service (87% de points gagnés derrière sa première) ont finalement fait la différence.
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A noter également la qualification sans fausse note de la n°1 mondiale Iga Swiatek contre Lauren Davis (6/3, 6/4) et de Jule Niemeier, solide face à Quinwen Zheng (6/4, 7/6(5).
Pas d’alerte pour Nadal et Alcaraz, le point du jour pour Brooksby
Comme lors de leurs 17 précédentes confrontations, Rafael Nadal a pris le meilleur sur son ami Richard Gasquet (6/0, 6/1, 7/5 en 2h17). En démonstration totale pendant deux manches, celui qui comptabilise désormais 22 victoires consécutives en Grand Chelem cette année, n’a pas laissé la moindre opportunité au Bitterois. Ce dernier, ovationné lorsqu’il a inscrit son premier jeu de la partie, s’est enfin libéré dans la troisième manche, passant même à deux points de la conclure. Un réveil trop tardif face au Majorquin, toujours en lice pour une cinquième couronne à New York. "C’est mon meilleur match, les précédents ont été assez difficiles a confié le vainqueur de 22 Majeurs devant la presse. C’est une bonne victoire, la première en trois sets, je m’améliore et je dois continuer".
Soutenu par un public heureux de le revoir, Rafa le sera peut-être un peu moins face à Frances Tiafoe. Le showman américain a encore fait des étincelles face à Diego Schwartzman, jusqu’à en faire trembler les tribunes d’un US Open décidément gâté ce samedi. Mené 5-2 dans la première manche, il a enchaîné les débreaks, sauvant deux premières occasions de conclure pour l’Argentin. Ce dernier en aura même trois de plus dans un tie-break magnifique où les deux joueurs ont tutoyé les sommets. Un jeu décisif finalement remporté par Tiafoe auteur d’un énorme come-back qui lui a ouvert le chemin du succès (7/6, 6/4, 6/4 en 3h02).
Autre victoire sans accroc, celle de Carlos Alcaraz face au chouchou du public Jenson Brooksby. L’Américain n’a pas mal joué – loin de là – mais la puissance, la vitesse d’exécution et les variations de l’Espagnol ont eu raison de sa bonne volonté. De ses coups droits fulgurants à ses montées parfaitement exécutées en passant par son exceptionnelle couverture de terrain, le Murcien a fait étalage de toute sa palette pendant 2h11 d’un match à sens unique (6/3, 6/3, 6/3). Maigre lot de consolation pour le 43e mondial, il repart avec le point du jour et sans doute l’un des plus beaux du tournoi sous le coude.
La montée en puissance du phénomène espagnol promet un huitième de finale très costaud face à Marin Cilic. A bientôt 34 ans, le demi-finaliste de Roland-Garros confirme son retour au premier plan, à l’image de ce nouveau succès face à Dan Evans (7/6(11), 6/7(3), 6/2, 7/5). Sa célébration ne trompe pas, le Croate profite pleinement de son excellente forme actuelle.
Au programme ce dimanche
Pour son premier huitième de finale en Grand Chelem, Corentin Moutet aura les honneurs du court Arthur Ashe face à Casper Ruud. Une solide mise en bouche avant les entrées de Coco Gauff et Daniil Medvedev, qui disputera le match le plus attendu de ce dimanche face à Nick Kyrgios. Programmée en deuxième rotation sur le Louis Armstrong, Caroline Garcia tentera de poursuivre sa très belle aventure new-yorkaise face à Alison Riske.