En remportant le dernier Majeur de l’année ce dimanche, Jannik Sinner est devenu le premier joueur depuis 47 ans à décrocher ses deux premiers titres du Grand Chelem la même année.
US Open 2024 - J14 : Jannik Sinner, au rang des plus grands
Jannik Sinner a remporté l’US Open 2024 contre l’Américain Taylor Fritz.
Une nouvelle génération dorée
Après le doublé de Carlos Alcaraz au mois de juillet (Roland-Garros et Wimbledon 2024), Jannik Sinner a décroché à son tour son deuxième Grand Chelem de l’année après sa victoire à Melbourne en janvier, preuve - s’il en fallait - que la jeune génération s’impose doucement sur le devant de sa scène. "C’est bien de voir que de nouveaux champions de notre sport émergent, j’ai l’impression qu’on se stimule tous entre nous pour continuer de progresser," a expliqué Sinner, après la rencontre. En effet, pour la première fois depuis 1993, les quatre Majeurs de l’année ont été remportés par des joueurs de 23 ans ou moins. Pour la première fois depuis 2002, aucun membre du "Big Three" n’a triomphé cette année.
Pour cette finale américaine, il n’a laissé aucune chance à son adversaire, pourtant élu chouchou du public. Une domination nette dans les échanges, une qualité de retour impressionnante et un pourcentage de premières balles qui frôle le réel (100% de points gagnés sur ses premières dans les deuxième et troisième sets) : le n°1 mondial est rapidement parvenu à exposer toute sa palette pour affirmer son statut. Une véritable démonstration, proche de la perfection, à l’image du deuxième set dans lequel il n’a commis qu’une seule faute directe. Il n’y a peut-être qu’à la fin de la partie que le public a espéré un retour de son héros - premier Américain à se qualifier pour une finale en Majeur depuis plus de 20 ans. Dans le dernier set, à 5-3, Taylor Fritz aurait pu inverser la tendance, ou faire au moins durer le suspense. Mais Sinner s’est ensuite emparé des quatre jeux suivants - et restants - pour remporter le match (6/3, 6/4, 7/5 en 2h16). "Ce titre représente beaucoup pour moi, la dernière partie de cette année n’a pas été facile. Mon équipe a toujours été là pour me soutenir, les gens proches de moi aussi. J’aime le tennis, je joue pour ces moments-là, mais en dehors des courts, il y a aussi une vie. Je voulais dédier ce trophée à ma tante, qui a des soucis de santé en ce moment. Je ne sais pas combien de temps je vais encore l’avoir dans ma vie alors je voulais partager ce moment positif avec elle."
Une sixième victoire en autant de finales disputées, Jannik Sinner a dominé la saison sur dur - comme une certaine Aryna Sabalenka, elle aussi titrée à Melbourne, Cincinnati et New-York. "Il y a eu tellement de belles victoires pour moi cette année, en commençant par l’Australie. Jouer à ce niveau m’a permis d’accumuler beaucoup de confiance. Le travail ne s’arrête jamais, je sais que je peux toujours m’améliorer comme on l’a vu aujourd’hui. Mais il faut aussi savoir être fier de ce que vous avez accompli et le reste, il faut travailler pour progresser." Et l’Italien ne fait qu’enchaîner les records puisqu’avec cette victoire, il est également devenu le quatrième joueur seulement à remporter les deux Grand Chelem sur dur la même saison, après Mats Wilander, Roger Federer et Novak Djokovic. Un autre ? Il est le premier n°1 mondial à remporter l’US Open depuis Rafael Nadal en 2017.
Les espoirs de l’Amérique
Si la rencontre n’a pas pris la tournure qu’il espérait, Taylor Fritz à tenu a retenir le positif de cette quinzaine à la maison. Lui qui n’avait encore jamais dépassé les quarts de finale dans un tournoi de cette ampleur a assuré être confiant pour l’avenir. "C’est vraiment super d’avoir pu arriver à ce niveau, de savoir que je peux jouer comme ça et j’ai l’impression que je peux le reproduire," a-t-il expliqué en conférence de presse. "À aucun moment je ne pense m’être dit ‘wow, je joue de manière incroyable’, je sais qu’il y a encore largement la place pour l’amélioration et c’est quelque chose que j’ai répété tout au long de ma carrière, que ce soit lorsque j’ai remporté mon premier point ATP, mon premier Challenger ou ma première qualification pour les huitièmes de finale, peu importe. J’ai toujours répété que lorsque je réussi quelque chose une fois, je me sens en confiance pour réitérer cela."
Et il ne sera pas tout seul. Si cela fait plus de 20 ans que les Américains attendent un titre en Grand Chelem dans le tableau masculin, il y a désormais toute une génération qui porte haut les couleurs de leur pays et vont de plus en plus loin dans les différents tournois du circuit. Fritz aussi nourrit beaucoup d’espoir dans cette poignée de joueurs déjà présents dans le Top 20 (Tommy Paul, Ben Shelton, Sebastian Korda, Frances Tiafoe). "Ça donne de l’espoir et ça montre qu’on est pas loin de remporter un Majeur," a déclaré le finaliste de l’US Open 2024. "On a cette génération, ce groupe de joueurs, on est quatre ou cinq à ce niveau et ça prouve qu’on va dans la bonne direction. Quand l’un d’entre nous fait quelque chose, les autres suivent et s’appuient dessus aussi. Ce n’est que le début pour nous tous."