Wimbledon J2 : Alcaraz, Jabeur, Murray et Sabalenka impitoyables

Alcaraz imperturbable

De nouveau au sommet de la hiérarchie depuis son premier titre sur gazon glané au Queen’s il y a 10 jours, Carlos Alcaraz a parfaitement assumé son statut ce mardi. Sous le toit évidemment fermé du Court n°1, il n’a laissé aucune chance à Jérémy Chardy, emporté par l’ouragan espagnol lors de deux premiers sets à sens unique et bouclés en seulement 54 minutes.

Le Palois, qui disputait son dernier match en simple en carrière (voir ci-dessous) et dont le bras gauche tremblait à chaque lancer en début de partie (7 doubles fautes lors de ses trois premiers jeux de service), s’est rebiffé dans une troisième manche plus longue que les deux premières réunies. En remportant des jeux accrochés, il est même parvenu à breaker son adversaire pour mener 4-2. Un avantage de courte durée face à la puissance et au toucher du Murcien, qui a multiplié les coups droits supersoniques et les amorties léchées pour finalement l’emporter en 1h53 (6/0, 6/2, 7/5).

"C’est vraiment magnifique de jouer ici, j’ai d’excellents souvenirs de l’an passé sur ce court et dans ce tournoi, a-t-il lancé au public au sortir de son succès. Je suis très heureux de voir que beaucoup de gens me soutiennent, pas seulement en Espagne mais dans le monde entier. J’ai vraiment de la chance de vivre des moments comme ça et de ressentir tout cet amour." Au prochain tour, il affrontera un autre représentant du clan bleu, le vainqueur du match entre Alexandre Müller et Arthur Rinderknech.

L’émotion du jour : fin de carrière en simple pour Chardy

Il aura pesté, souri et tenu tête pendant une manche au patron du circuit. A 36 ans, Jérémy Chardy a disputé le dernier match de sa carrière en simple lors de cette édition 2023 de Wimbledon. Traversé par de nombreuses émotions, le Français a évidemment été très applaudi par son adversaire et par tout le public lors de sa sortie du court. Un moment très émouvant pour le joueur et sa famille, présente en tribunes. A noter qu’il sera de nouveau sur le gazon londonien pour disputer le double en compagnie de son poulain Ugo Humbert. Hasard du tirage au sort, il affrontera son grand ami Fabrice Martin (accompagné par Andreas Mies) au premier tour.

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L’image du jour : le roi Roger

Quelques minutes avant l’entrée sur le Centre Court de la championne en titre Elena Rybakina, le public a réservé une standing ovation de longue durée au maître des lieux, Roger Federer. Déjà célébré l’an passé à l’occasion de l’anniversaire de ce temple du tennis, le Suisse a pris place dans la Royal Box après la diffusion d’une vidéo commentée par ses contemporains et rendant hommage à ses huit titres conquis dans son jardin londonien. Un moment chargé d’émotions et d’histoire pour celui qui a mis officiellement un terme à sa carrière l’an passé, à l’issue d’une Laver Cup inoubliable pour tous les amateurs de la discipline.

Rybakina à réaction, Jabeur en maîtrise, Sabalenka rugissante

Le regard du maestro, l’étiquette de tenante du titre et l’agressivité de son adversaire : autant d’éléments qui peuvent expliquer le début de match poussif d’Elena Rybakina sur le Centre Court. "Oui c’est peut-être pour cela que j’étais nerveuse, j’aime beaucoup Roger et quand j’étais plus jeune, je le regardais toujours jouer, a-t-elle confié en conférence de presse. C’était vraiment spécial, revenir ici un an après, me retrouver sur ce court, avec ce public… Mais les premiers matchs sont toujours difficiles mentalement et pour prendre le rythme du tournoi."

Breakée d’entrée, la championne s’est montrée bien maladroite sur ses coups forts et incapable de se mettre dans le rythme d’un match ponctué d’échanges très courts. Mais son sang-froid et sa détermination – autres grandes forces de la troisième joueuse mondiale – lui ont permis de totalement renverser la vapeur dans les deux manches suivantes. Impériale sur sa mise en jeu (12 aces et 94% de points gagnés derrière sa première sur l’ensemble de la rencontre), "Ryba" s’est finalement imposée en 1h43 (4/6, 6/1, 6/2).

Sa victime en finale de la précédente édition s’était engagée à revenir plus forte cette année. Et au vu de sa victoire très solide contre Magdalena Frech au premier tour, Ons Jabeur semble être une joueuse qui tient ses promesses. Constamment à l’initiative, la Tunisienne a multiplié les variations et les coups gagnants (25 contre 5 pour la Polonaise) afin de s’envoler au tableau d’affichage. Malgré un débreak concédé alors qu’elle menait 3-1 dans la deuxième manche, la reine des amorties n’a pas dévié de son plan de jeu initial pour remporter un premier tour tout à fait convaincant (6/3, 6/3 en 1h16). Au prochain tour, elle affrontera Zhuoxuan Bai ou Ysaline Bonaventure.

Demi-finaliste de l'édition 2021 et privée de tournoi l'an passé, Aryna Sabalenka n'a pas manqué son grand retour au All England Club. Toujours aussi puissante et efficace derrière sa mise en jeu (81% de points gagnés sur sa première balle), elle ne s'est pas éternisée sur le court face à la Hongroise Panna Udvardy, en remportant notamment les six derniers jeux du match (6/3, 6/1 en 1h02). Ses 29 coups gagnants, ses encouragements bruyants et son sourire - notamment après un tweener réussi - ont donné le ton : la championne de l'Open d'Australie n'a pas peur d'assumer son statut de favorite à la victoire finale. "J'aime vraiment Wimbledon, a-t-elle expliqué aux journalistes. J'ai d'excellent souvenirs ici, j'ai atteint les demi-finales il y a deux ans. J'apprécie comment je joue ici et j'apprécie l'atmosphère. Ca a vraiment été une période difficile pour moi l'an passé. Je suis juste très heureuse d'être là et j'ai apprécié chaque seconde passée sur le court".

Le tableau complet du simple dames 2023

L’éclaircie du jour : Murray donne la leçon

Si Wimbledon reste le jardin de sa Majesté Roger Federer, il le partage volontiers avec Andy Murray, du moins dans le cœur des Britanniques. Et dans cette journée ternie par les éléments, l'éclaircie est bien évidemment venue du vainqueur des éditions 2013 et 2016. A l'image des neufs jeux consécutifs inscrits à cheval sur les trois manches, il a livré un véritable récital de tennis sur gazon face à son compatriote Ryan Peniston (6/3, 6/0, 6/1). Comme à son habitude, Sir Andy s'est battu sur toutes les balles, maniant à merveille le slice pour faire jouer un coup supplémentaire au 268e mondial.

Adepte des matchs marathons en début de tournoi (souvenez-vous des thrillers face à Thanasi Kokkinakis ou Matteo Berrettini à l'Open d'Australie), Murray s'est donc grandement facilité la tâche cette fois. Une bonne idée puisqu'il affrontera le vainqueur de la rencontre entre Stefanos Tsitsipas et Dominic Thiem au deuxième tour.

"C’est fantastique d’être ici, a commenté le vainqueur en bord de court. J’étais nerveux en début de rencontre mais dès que j’ai fait le break dans la première manche, je me suis libéré et le match s’est très bien déroulé ensuite. Ca fait longtemps que je ne me suis pas senti aussi bien physiquement, je suis prêt et je ne vais rien lâcher". Une performance saluée par celui qu'il considère comme un membre de la famille royale du tennis.

Et puisqu'une bonne nouvelle n'arrive jamais seule, les supporters britanniques ont également pu se réjouir de la qualification de Cameron Norrie, tombeur de Tomas Machac. S'il a eu besoin de quatre sets (6/3, 4/6, 6/1, 6/4), il a toutefois fait preuve d'autorité pour conclure et a pu compter sur le soutien continu de ses fans, qui espèrent le revoir de nouveau dans le dernier carré.

Le tableau complet du simple hommes 2023

Le tweet du jour : Ysaline Bonaventure

Largement menée au score par Zhuoxuan Bai (6/7(0), 0-4) avant d’être stoppée par la pluie, Ysaline Bonaventure n’en a pour autant pas perdu son sens de l’humour. Au tweet de l’ancien joueur Filip Dewulf (demi-finaliste à Roland-Garros en 1997) qui indiquait ne pas être certain que l’interruption allait aider sa compatriote, elle a répondu qu’elle n’en était pas sûre non plus ! Si vous vous demandiez ce que les joueuses et joueurs faisaient en attendant leur retour sur les courts, vous avez votre réponse.

La stat du jour : 69

Soit le nombre de matchs reportés aujourd’hui par les organisateurs du Grand Chelem londonien (en comptant les parties non terminées lundi et qui devaient se conclure ce mardi). Seules les rencontres entre Quentin Halys et Dan Evans et entre Bernabe Zapata Miralles et Tomas Martin Etcheverry ont été déplacées sur le Centre Court et le Court n°1.

Un bouleversement de la programmation lié aux conditions climatiques très capricieuses et qui impliquera sans doute un sérieux embouteillage dans les prochains jours sur les courts de Londres.