On l’avait presque perdu de vue, David Goffin. Mais en remportant la 11e édition de l’Open Sud de France, son premier titre sur le circuit ATP depuis Tokyo en 2017, le Belge a retrouvé la lumière après avoir navigué dans l’ombre durant plusieurs mois.
Goffin, c’est bon pour le moral
En panne de résultats depuis plusieurs mois, le Belge s’est imposé à l’Open Sud de France et a ainsi remporté son 5e titre en carrière.
Depuis des années, le natif de Rocourt était pourtant un habitué des premiers rôles du circuit professionnel. Son coup d’éclat en 2012 à Roland-Garros (lucky loser, il se hisse jusqu’en 8e de finale où il tient la dragée haute à Roger Federer) le propulse rapidement sur les devants de la scène.
Le Liégeois progresse d’année en année.
Entre mars 2016 et octobre 2018, il ne quitte plus le Top 15 ATP. En 2017, il culmine même à la 7e place mondiale, à la faveur d’une fin de saison exceptionnelle.
Qualité pour les Nitto ATP Finals de Londres, le Belge brille lors du tournoi des Maîtres, enchaînant des victoires de prestige face à Roger Federer, Rafael Nadal ou encore Dominic Thiem.
Mais l’année se solde aussi par une pointe d’amertume avec deux défaites difficiles, en finale des Masters justement, face à Grigor Dimitrov, et aussi en finale de Coupe Davis, où malgré deux succès en simple, il ne peut contester le trophée à l’équipe de France.
2020, une saison presque en enfer
Coïncidence ou non, le Belge a du mal à digérer cette année de succès. En 2018 et 2019, il ne parvient plus à remporter de trophée.
En 2020, les choses se compliquent encore : si l’année est tronquée par la crise sanitaire, elle reste sacrément laborieuse pour un joueur de ce standing, qui présente un bilan de seulement 9 victoires pour 10 défaites, et quatre éliminations d’entrée au premier tour en fin de saison.
La spirale négative a semblé se poursuivre inlassablement début d’année 2021. Battu d’entrée au tournoi de préparation de Great Ocean Road Open par Carlos Alcaraz, le Liégeois a subi une nouvelle défaite au premier tour à l’Open d’Australie, emporté par la foule et par le jeune héros local Alexei Popyrin en cinq manches.
Même s’il était tête de série n°2 du tournoi, Goffin s’avançait donc presque en outsider à Montpellier. Pourtant, après avoir souffert pour écarter Benjamin Bonzi en huitième de finale, le 14e mondial a su hausser peu à peu son niveau de jeu pour avancer et accumuler de la confiance.
Une confiance et un tennis retrouvés
Promis à une finale compliquée face au coriace Bautista-Agut, le Wallon a fini par faire plier l’Espagnol en trois manches (5/7, 6/4, 6/2), grâce notamment à une excellente qualité de retours et de déplacement, sans doute l’une des plus impressionnante du circuit.
Ce trophée en terre occitane est une vraie performance, dans un tournoi souvent chasse gardée des Français. Avant lui, seuls Tomas Berdych (2012) et Alexander Zverev (2017) ont empêché les Bleus de faire un sans-faute en 11 éditions de l’Open Sud de France.
« C’est toujours dur de gagner un tournoi, a expliqué David Goffin après sa victoire. Dans une finale, il faut saisir les opportunités, c'est ce que j'ai fait. J’ai haussé mon niveau de jeu, je suis satisfait. J’ai eu des semaines difficiles la saison dernière, et je suis vraiment content d’avoir retrouvé un tel niveau ».
Ce tennis retrouvé, le Belge le doit en grande partie à son travail et à son nouveau coach depuis novembre dernier, Germain Gigounon. Et si la saison s’annonce encore perturbée par la pandémie de Covid-19, le n°1 belge veut désormais les choses prendre les choses avec du recul.
« J'ai beaucoup bossé cet hiver pour retrouver mon jeu, ma motivation et ma confiance, a-t-il souligné. J'ai su rester positif pour que ça tourne (Les restrictions sanitaires) vont probablement encore durer toute la saison. Je prends les choses avec plus de calme, plus de légèreté. Je suis moins anxieux avec cette situation. Petit à petit on s'adapte ». On a bel et bien retrouvé David Goffin.