Alors qu’on joue toujours le premier tour pour certains, la troisième journée du Grand Chelem londonien a une nouvelle fois mis du temps à débuter à cause de la pluie. Pour ceux qui ont réussi à prendre leur mal en patience, ça valait le coup d'attendre ! Pour les autres, petite session de rattrapage.
Wimbledon J3 : Tsitsipas s’en sort, Sakkari se fait surprendre
Le choc entre Tsitsipas et Thiem qui tient toutes ses promesses, la balade de la n°1 mondiale et Sakkari qui n’y arrive toujours pas… Voici le récap’ de cette troisième journée à Wimbledon 2023.
Tsitsipas remporte le choc
C’est une affiche que l’on avait cochée dès le tirage au sort de vendredi dernier. Un premier tour entre le vainqueur de l’US Open 2020 et le dernier finaliste de l’Open d’Australie. L'affrontement entre deux joueurs au revers à une main plein d'élégance. Un combat prévu d’avance, entre deux hommes qui ne s’étaient jamais affrontés sur gazon.
Alléchant sur le papier, le choc a tenu toutes ses promesses et a offert le suspense rêvé pour une rencontre aux allures de phase finale entre Stefanos Tsitsipas et Dominic Thiem. La rencontre avait débutée la veille et elle s'est achevée ce mercredi, au terme d'un super tie-break. Et à ce petit jeu, avantage Tsitsipas. Avant cela, difficile de prédire un vainqueur tant la rencontre de 3h57 était serrée. Sur un passing de coup droit, le Grec s’est finalement imposé 3/6, 7/6(1), 6/2, 6/7(7), 7/6(8).
Au prochain tour, c’est un nouveau bras de fer qui attend le cinquième joueur mondial, face à un autre vainqueur de Grand Chelem : Andy Murray. L’ambiance risque d’être différente face au Britannique, double vainqueur à Londres (2013, 2016), lui même l'a reconnu en conférence de presse : "le gazon correspond très bien à son jeu. Il l'a montré en gagnant plusieurs titres, c'est un solide adversaire sur cette surface. Je l'ai déjà joué une fois sur gazon mais je vais devoir élever mon niveau de jeu à cette occasion."
Les têtes de série assurent
Après une première manche timide, Daniil Medvedev a accéléré le jeu pour s’imposer face à un jeune joueur à l’histoire singulière. Fils de parents Français et né en France, c’est bien sous les couleurs britanniques qu’Arthur Fery disputait son premier match du tableau principal à Wimbledon.
Face à un adversaire expérimenté mais en manque de repères, puisqu’il n’avait pas remis les pieds au All England Club depuis deux ans, la jeunesse et la fougue du jeune joueur de 20 ans ont un temps obligé Medvedev à s’employer, devant un public logiquement acquis à la cause du Britannique.
Mais après la fermeture du toit, le n°3 mondial a su régler la mire et n’a pas souffert pour s’imposer en trois manches : 7/5, 6/4, 6/3. Il reste invaincu sur le Court n°1 et poursuit son chemin sur une surface qui est loin d’être sa favorite : "pour le moment, je ne me sens pas vraiment comme 'chez moi' sur le gazon, a-t-il déclaré en conférence de presse, mais chaque opportunité de tenter d’être plus à l’aise ici est bonne à prendre et c’est ce que je vais tenter de faire pendant ces deux semaines." Et puisqu’il disait la même chose sur terre battue avant de remporter le Masters 1000 de Rome, on peut décemment lui faire confiance là-dessus.
Djokovic, en toute discrétion
Plus à l’aise avec la surface, en revanche, le tenant du titre Novak Djokovic poursuit sa route vers le Graal (comprenez, le Grand Chelem calendaire). En dernière rotation sur le Centre Court, le Serbe n’a cette fois-ci pas été importuné par la pluie et s’est imposé face à Jordan Thompson 6/3, 7/6(4), 7/5, sans nécessairement survoler les échanges, mais en assurant l’essentiel.
Titré à 23 reprises en Grand Chelem, il a assuré en conférence de presse ne pas jouer avec moins de pression pour autant : "à chaque fois que j’entre sur le court, en particulier le court Central d’un Grand Chelem, je ressens une grande pression et une attente envers moi-même, mais aussi de la part des personnes qui me regardent en direct ou à la télévision. C’est un sentiment que j’ai l’habitude d’avoir et c’est aussi quelque chose que j’aime ressentir parce que ça décuple ma motivation de tenter de marquer l’histoire." En devenant le premier joueur à remporter 23 titres du Grand Chelem à Roland-Garros cette année, nul doute que son nom restera longtemps gravé au palmarès des joueurs qui ont marqué son sport.
A noter également dans le tableau masculin les qualifications pour le deuxième tour de Frances Tiafoe, pour son premier Grand Chelem en tant que joueur du top 10, Holger Rune, Ben Shelton et Dominic Stricker qui ont remporté leur première victoire en carrière à Wimbledon. Jannik Sinner est lui qualifié pour le troisième tour.
Iga ne tremble (toujours) pas
Titrée il y a quelques semaines à Roland-Garros, Iga Swiatek continue de dominer chacune de ses adversaires avec une facilité déconcertante. Pour son deuxième tour face à Sara Sorribes Tormo, la n°1 mondiale n’a eu besoin que d’une heure et dix minutes pour s’imposer 6/2, 6/0.
Un récital sur le Centre Court pour la Polonaise qui signe ainsi sa neuvième victoire consécutive. "C’était mon premier match sur ce grand court, a-t-elle déclaré à l’issue de la rencontre. Je suis contente, j’ai bien joué, je suis parvenue à appliquer ce que je pratique à l’entraînement, je me sens heureuse et confiante et ça ne m’arrive pas souvent à Wimbledon !" a-t-elle conclu, tout sourire. Et quand on lui demande si elle se sent mieux sur le gazon, le sourire est toujours là, mais la réponse pas encore franche : "ça va mieux, je progresse, c’est sûr ! Mais j’ai l’impression que chaque année je donne un peu plus et je gagne en expérience. Il faut vraiment travailler dur et la saison sur cette surface est très courte, mais je gagne en confiance."
A noter également dans le tableau féminin les qualifications de Barbora Krejcikova, Madison Keys, Beatriz Haddad Maia, Jelena Ostapenko, ou encore la jeune Mirra Andreeva. Daria Kasatkina s’est qualifiée pour le troisième tour.
Sakkari n’y arrive pas
Demi-finaliste en Grand Chelem a deux reprises (en 2021 à Roland-Garros et à l’US Open) et 8e joueuse mondiale Maria Sakkari n’a plus dépassé le troisième tour en Majeur depuis janvier 2022. Face à Marta Kostyuk ce mercredi, la Grecque avait pourtant démarré la rencontre de la meilleure des manières, sans forcer son talent et menait 6/0.
Après une interruption à cause de la pluie, l’Ukrainienne est revenue dans un tout autre état de forme, convertissant les balles de break qui s’offrait a elle jusqu’à faire douter son adversaire. Elle s’impose 0/6, 7/5, 6/2 et signe sa première victoire en carrière face à une top 10.
La belle histoire du jour !
Elle est signée Milos Raonic. Il n’avait plus mis les pieds sur les courts d’un Majeur depuis janvier 2021, en Australie et n’avait plus joué à Wimbledon depuis 2019. Le Canadien a signé un retour triomphant face à Dennis Novak 6/7, 6/4, 7/6, 6/1. A 32 ans, le Canadien, finaliste de l’édition 2016, se qualifie pour le prochain tour où il retrouvera Tommy Paul, tête de série n°16.
La belle journée du clan tricolore
C’était un jour de première pour les Bleus à Londres.
Harold Mayot a remporté son tout premier match sur le grand circuit, face à Benjamin Bonzi (6/3, 6/4, 7/5). Malgré les reports et la réorganisation, le jeune joueur de 21 ans ne s’est pas laissé perturber. Issu des qualifications, il sera opposé à Guido Pella au prochain tour.
Pendant ce temps, Alexandre Müller a conquis sa première victoire à Wimbledon. Il affrontait aussi un autre tricolore, Arthur Rinderknech (7/6, 1/6, 6/3, 6/4) et fera face au défi Carlos Alcaraz au prochain tour.
Pour sa première apparition sous les couleurs de la France en Grand Chelem, Varvara Gracheva a réussi son entrée en lice. Elle qui n’avait jamais gagné un match sur le gazon londonien s’est imposée face à Camila Giorgi, 6/2, 6/4.
Elle, est une habituée des Grands Chelems. Pas de première pour Alizé Cornet qui dispute son 69e tournoi du Grand Chelem, le 66e consécutif. Elle s’est imposée aisément face à Nao Hibino 6/2, 6/2. La championne en titre Elena Rybakina l’attend au prochain tour.
Le chiffre de la journée : 350
En s’imposant face à Novak Djokovic a remporté sa 350e victoire en Grand Chelem, sur le court d’un tournoi auquel il a une nouvelle fois déclaré son amour ce mercredi après-midi. Il est le troisième joueur de l’histoire à atteindre cette barre symbolique.