Iga Swiatek, un règne sans partage

La n°1 mondiale n'a laissé aucune chance à Jasmine Paolini en finale (6/2, 6/1). Elle remporte son quatrième Roland-Garros, le troisième consécutif et s'installe encore un peu plus dans la légende du tournoi.

Iga Swiatek / Victoire Roland-Garros 2024©Corinne Dubreuil / FFT
 - Rémi Bourrieres

Implacable. Impitoyable. Imbattable. Iga Swiatek était l'immense favorite de cette finale dames de Roland-Garros, elle a une fois de plus magistralement répondu aux attentes en dominant l'invitée surprise, Jasmine Paolini, surclassée 6/2, 6/1 en 1h08, ce samedi. La Polonaise décroche ainsi son quatrième titre à Paris, ce qui la place à des hauteurs de plus en plus élevées dans la légende du tournoi, d'autant qu'elle est seulement la troisième de l'ère Open à en remporter trois d'affilée, après Monica Seles (1990-92) et Justine Henin (2005-07).

Au total, Iga Swiatek devient la quatrième joueuse la plus titrée de l'histoire à Paris, à égalité avec Justine Henin et Helen Wills, encore derrière Chris Evert (7), Steffi Graf (6) et Margaret Court (5). Mais pour combien de temps ? À 23 ans et 9 jours, elle est en effet la plus jeune joueuse de l'ère Open à atteindre le cap des quatre titres Porte d'Auteuil. Lancée à pleine vitesse sur les bases d'un record qu'elle veut probablement plus que tout, elle rêve de marquer aussi éternellement l'empreinte du tournoi que son idole, Rafael Nadal.

Des chiffres qui, à cet âge, donnent le tournis. Un véritable ouragan auquel n'a pas résisté Jasmine Paolini ce samedi. L'Italienne, pour sa grande première en finale de Grand Chelem à 28 ans, n'était pourtant pas mal entrée dans son match. Elle paraissait même avoir parfaitement géré l'événement puisque c'est elle qui a réussi le premier break de la partie pour mener 2-1. Mais ensuite, c'est une véritable déferlante qui s'est abattue sur elle...

Un chef-d'œuvre sans fausse note

Iga Swiatek n'a pour ainsi dire quasiment plus rien raté, ne concédant que quatre malheureux petits points jusqu'au gain du premier set, et 15 jusqu'à la fin de la partie (25 en tout). Une prestation magistrale, un chef-d'œuvre sans la moindre fausse note ou à peine (neuf fautes directes en tout, pour 17 coups gagnants). Que faire face à un tel rouleau compresseur ? Paolini a fini par se résigner, comme tant d'autres avant elle.

L'Italienne n'a cependant pas à rougir de sa finale, et encore moins de son parcours, qui lui permettra de faire son entrée dans le top 10 lundi. Elle pourra aussi se consoler en se disant qu'elle n'est ni la première, ni certainement la dernière à subir la loi de Swiatek en finale de Roland-Garros. Certes accrochée par Karolina Muchova l'an dernier, la (plus que jamais) numéro un mondiale avait infligé le même "tarif" à Coco Gauff en 2022 (6/3, 6/1 en 1h08) et Sofia Kenin en 2020 (6/4, 6/1 en 1h21).

Invaincue en finale de Grand Chelem

C'est bien connu, on n'arrête pas un TGV une fois lancé. Il faut l'empêcher de prendre trop d'élan, comme Naomi Osaka avait failli le faire au 2e tour en obtenant une balle de match face à la future championne. Swiatek est d'ailleurs la 15e joueuse de l'ère Open à gagner un Grand Chelem en sauvant une balle de match sur sa route, la troisième à Roland-Garros après Anastasia Myskina (2005), Justine Henin (2005) et Barbora Krejcikova (2021).

En finale, Iga Swiatek perd rarement. En finale de Grand Chelem, elle ne perd jamais. Elle a remporté à Paris son cinquième titre majeur (22e titre en tout) en autant de finales, ce qui force le respect. Dans toute l'histoire du jeu, seules Margaret Court et Monica Seles ont fait mieux en remportant respectivement leurs huit et six premières finales de Grand Chelem. Un record qui, là encore, paraît dans ses cordes.

Plus forte que jamais, Iga Swiatek boucle ainsi une saison sur terre battue parfaite, ou quasiment parfaite puisqu'après une défaite en demi-finales à Stuttgart face à Elena Rybakina, elle a raflé les titres à Madrid, Rome et donc Roland-Garros. Un "perfect" que Serena Williams était la seule à avoir réalisé (en 2013), depuis l'introduction des WTA 1000 en 2009.

Ce n'est plus une domination sur terre battue. C'est un règne, quasiment nadalien.