Avant de prendre part à la fameuse trilogie Madrid (du 23 avril au 5 mai) – Rome (du 7 au 19 mai) – Roland-Garros (du 20 mai au 9 juin), plusieurs joueuses et joueurs ont profité de la semaine écoulée pour engranger de la confiance et garnir l’armoire à trophées.
WTA / ATP : Rybakina se distingue, douce revanche pour Ruud
La Kazakhstanaise et le Norvégien ont fait forte impression sur les courts de Stuttgart et Barcelone.
Rybakina s’illustre d’entrée
Régulière et très performante sur dur (deux titres à Brisbane et Abu Dhabi, deux finales à Doha et Miami), Elena Rybakina a parfaitement réussi sa transition sur terre battue en s’adjugeant le WTA 500 de Stuttgart ce week-end. Tombeuse en trois manches de Veronika Kudermetova puis Justine Paolini, elle a surtout passé avec brio le test ultime sur cette surface en interrompant la série de dix victoires consécutives en Allemagne de la double tenante du titre Iga Swiatek.
Constamment sous pression sur son engagement lors de cette demi-finale, celle qui fête ce lundi une 100e semaine au sommet de la hiérarchie a certes sauvé 16 des 20 opportunités de break de son adversaire mais elle a également commis 42 fautes directes dont 7 doubles fautes. "C’était un match très difficile, comme toujours contre Iga, a confié la future championne. Je suis très heureuse de l’avoir battue sur ocre, ça donne beaucoup de confiance […] Nous avons joué plusieurs fois ensemble et j’essaie de prédire où elle va servir. Je suis très contente de mon retour qui s’est nettement amélioré par rapport à l’an passé et de mon jeu en général."
Un prestigieux succès que l’actuelle 4e joueuse mondiale a sublimé en finale face à Marta Kostyuk (6/2, 6/2 en 1h09). Victorieuse consécutivement des championnes de l’US Open et de Wimbledon, l’Ukrainienne de 21 ans n’est pas parvenue à résister à la puissance de "Lena", impériale sur son engagement (81% de points gagnés derrière sa première) et récompensée de ses très nombreuses prises d’initiative.
Première joueuse à atteindre cinq finales lors des quatre premiers mois de l’année depuis Victoria Azarenka en 2012, Rybakina a d’ores et déjà engrangé 26 victoires et trois trophées en 2024. Surtout, ses premiers pas sur terre battue ressemblent à s’y méprendre au début d’une grande et belle histoire, à quelques semaines de lancer la défense de son titre à Rome et de s’engager à Roland-Garros. "Je crois toujours en moi mais bien sûr, cela ne dépend pas que de moi, a-t-elle expliqué. Il y a beaucoup de grandes joueuses et des adversaires difficiles mais je sais que si je me sens bien, si je suis prête physiquement et que je joue mon jeu, j’ai toutes les chances de gagner un Grand Chelem sur n’importe quelle surface." Le rendez-vous est pris.
Casper est redevenu Ruud
Déçu par sa fin de saison 2023 et auteur de performances encourageantes à Los Cabos, Acapulco et Indian Wells ces dernières semaines, Casper Ruud a définitivement retrouvé le sourire depuis qu’il glisse sur ocre. Finaliste malheureux du Masters 1000 de Monte-Carlo il y a huit jours, il a pris ce dimanche une savoureuse revanche sur son bourreau Stefanos Tsitsipas (7/5, 6/3 en 1h29) sur la dernière marche du tournoi ATP 500 de Barcelone. Une performance plus aboutie et plus maitrisée pour décrocher un 11e titre, le plus prestigieux de sa carrière.
Avec ce succès, le vice-champion des deux dernières éditions de Roland-Garros a également mis fin à une malheureuse série de sept finales perdues dans des événements hors ATP 250. "Honnêtement, ça valait la peine d’attendre, a-t-il souri à l’issue du match. Plusieurs finales perdues ont été décevantes et difficiles à digérer bien sûr. Quand vous atteignez une finale, c’est que vous avez fait une bonne semaine donc vous ne pouvez pas être trop dur avec vous-même mais ce titre s’est fait attendre ! Je suis très heureux d’avoir réussi ici, à Barcelone, sur un court Rafa Nadal plein à craquer. C'est spécial pour moi parce que je l'ai admiré pendant toute mon enfance, je suis venu moi-même ici à 13 ans pour le voir jouer, lui et les autres. C'est un sentiment extraordinaire."
Celui qui regrettait la semaine passée d’avoir joué sur le reculoir, est parvenu à dicter le jeu et à prendre les choses en main pour forcer le destin. De très bon augure avant de retenter sa chance en Masters 1000, catégorie dans laquelle il doit encore briser cette malédiction.
Struff, Stephens, Fucsovics : la patience récompensée
Il n’y a pas d’âge pour mettre fin à une disette. Personnage apprécié du circuit et auteur de nombreuses performances de haut niveau au cours de sa carrière, Jan-Lennard Struff n’avait encore jamais connu la joie de soulever un trophée. Une anomalie réparée ce week-end et devant son public qui plus est, puisque l’Allemand de 33 ans a remporté l’ATP 250 de Munich.
Malgré des conditions météorologiques hivernales, il s’est défait de Botic van de Zandschulp et de Félix Auger-Aliassime avant d’infliger une correction au tenant du titre Holger Rune, en 45 minutes ! Sur sa lancée et toujours sans perdre le moindre set, il a triomphé de Taylor Fritz en finale (7/5, 6/3 en 1h19). "Cela signifie beaucoup pour moi, j’ai 33 ans et c’est un sentiment incroyable, s’est-il réjoui dans une interview accordée au site officiel de l’ATP. Je suis très heureux et soulagé d’un poids de gagner enfin mon premier titre. Tout ça prouve que je continue à travailler et que je n’abandonne jamais. Merci à mon équipe, mon préparateur physique et mon physio qui font un énorme travail pour que je sois capable de jouer aussi bien à mon âge."
Une formidable sensation sans doute oubliée par Marton Fucsovics. Privé de lauriers depuis son sacre à l’ATP 250 de Genève en 2018, le Hongrois de 32 ans s’est imposé sur la terre battue de Bucarest, prenant notamment le meilleur sur Mariano Navone en finale (6/4, 7/5 en 2h06). Un succès qui lui permet de gagner 29 places au classement et ainsi de remonter au 53e rang mondial.
Enfin, à l’occasion de la première édition du WTA 250 de Rouen sur ocre, Sloane Stephens a glané son premier titre sur cette surface depuis huit ans. Malgré la perte de la deuxième manche, la finaliste de Roland-Garros 2018 a battu Magda Linette en finale (6/1, 2/6, 6/2 en 2h10), soulevant ainsi le huitième trophée de sa carrière. "Jouer ici était en quelque sorte une décision de dernière minute, donc je suis vraiment heureuse d’avoir participé et de gagner un autre titre, a-t-elle expliqué. C’est mon premier en indoor donc c’est vraiment sympa et c’est une très belle manière de commencer la saison sur terre battue."
Glorieux vainqueurs et tristes vaincus attendent désormais avec impatience de déguster la suite du menu des réjouissances.