Poussé au tie-break – exercice périlleux et particulièrement apprécié de son adversaire (15/15 depuis l’Open d’Australie) – le poulain de Ferrero n’a rien lâché, sauvant même une balle de deuxième set aux allures de balle de match. Des fautes en revers et un retour gagnant autoritaire ont scellé un deuxième set d’1h25. "Si j'avais perdu ce set, je n'aurais probablement pas pu soulever le trophée, a admis le champion devant la presse. J'aurais sûrement perdu en trois sets secs. Ça m’a vraiment donné confiance et conscience que j’étais capable de gagner". Un moment clé qui a fortement perturbé le finaliste : "Pour être honnête, mon revers m’a lâché. Le match a basculé de son côté, il a tellement élevé son niveau de jeu dans le troisième set… Je n’étais pas moi-même pendant un certain temps".
Une troisième manche moins épique si on se réfère au tableau d’affichage mais des échanges parfois proches du sublime, entre coups de fusil dévastateurs, courses effrénées vers l’avant et amorties douces comme de la soie. Symbole parfait de cette lutte de tous les instants, le jeu de service de Novak Djokovic alors mené 1-3 s'est prolongé pendant... 26 minutes ! La durée d’un set pour certains, le temps pour deux monstres de se départager, Alcaraz réalisant un deuxième break dans ce set, sur sa 7e tentative et après 13 égalités.
Groggy par les coups et la tournure de l’événement, le Serbe a laissé filer la manche et s’est retrouvé sous la menace d’un nouveau break d’entrée de quatrième set. Un instant "novakien" par excellence, le moment idoine pour briser les espoirs adverses avant de profiter d’erreurs grossières et inhabituelles afin de se détacher et égaliser dans une finale à l’issue bien incertaine.